Le lendemain étant un samedi, Marie resta un peu plus longuement dans son lit. Elle n’avait pas bien dormi, ses rêves étant peuplés d’images d’amulettes, de drôles de personnes et encore de cette vieille dame étrange avec son accoutrement bizarre. Elle s’était réveillée à l’aube mais s’était rendormie, épuisée par ces cauchemars. Elle entendit sa mère passer devant sa chambre et s’attendait à la voir entrer, mais Evelyne se contenta de rester quelques instants devant la porte et s’éloigna vers la salle de bains. Marie se sentait perdue, les révélations de son père tournaient encore dans son esprit. Quelle drôle d’histoire quand même! Elle venait donc d’une famille de gitan. Elle savait qu’elle n’était pas une pure américaine mais ne s’attendait pas à ça! Encore dans ses pensées, elle entendit frapper à la porte de sa chambre. -Marie, tu es réveillée ? C’était son père. Il entra doucement dans sa chambre et lui sourit tendrement. -Comment te sens-tu ma chérie ? Marie ne savait que répondre. Donc, elle lui répondit qu’elle était un peu fatiguée. -Tu n’as qu’à te reposer ma chérie, lui répondit son père. Et si tu as faim, ta mère à cuisiné de délicieuses crêpes aux myrtilles. Marie hocha la tête sans répondre et fit semblant de se recoucher. Une fois son père sorti de sa chambre, elle se dirigea vers son ordinateur et lança une recherche sur les gitans. Elle voulait en savoir plus sur ce peuple et sur ces histoires de malédictions. Elle lança donc la recherche Google et attendit que les résultats s’affichent. Elle écoutait néanmoins le moindre bruit de la maison pour être sûre que ses parents ne la prennent pas sur le fait. Ce n’est pas qu’ils lui avaient interdit de se renseigner, mais elle préférait se faire sa propre idée avant d’aller plus loin dans la discussion avec son père.
Son écran s’anima et elle tomba sur un site parlant justement de gitans. Elle y apprit que le terme “gitan” désignait un bohémien originaire d’Espagne. Une personne faisant partie d’une population nomade faisant partie de l’ensemble nommé Roms. Les gitans ont une très belle culture, notamment transmise par la musique. En Amérique, on les appelait aussi “Gipsy”. Les gitans sont des Catholiques Evangélistes. A l’origine, ces groupes de gitans résidant en Espagne sont originaire du sous-continent indien, en particulier du nord-ouest de l’Inde. Les premiers témoignages de communautés gitanes en Europe et en Espagne remontent aux XIVe et XVe siècles. Les Tziganes sont devenus une partie centrale de la communauté espagnole, avec leur propres cultures et traditions, qui font partie intégrante de la culture générale. Les Gitans sont entrés en Espagne comme un groupe familial soudé, mais ce n’est pas seulement une fois qu’un groupe de Gitans est entré en Espagne et s’est installé dans la périphérie, mais l’entrée de ces communautés nomades a continué au fil du temps et a donné naissance à une grande partie de la population actuelle. Au début, les gitans n’étaient pas très bien acceptés par la société espagnole dominante et étaient relégués à la périphérie, géographiquement et culturellement. Ce n’est pas avant 1978 que les Roms ou les Gitans ont obtenu la citoyenneté espagnole avec des avantages publics tels que l’éducation et les soins de santé.
Marie était très intéressée par le sujet mais elle entendit sa mère l’appeler pour venir déjeuner. Elle éteignit son écran, décidant d’y revenir plus tard. D’après ce qu’elle venait d’apprendre, les Gitans n’avaient pas l’air d’être d’horribles personnes mais elle n’en n’avait pas encore appris assez pour donner un jugement constructif. Donc, elle alla déjeuner et demanda ensuite à sa mère si elle pouvait rejoindre Amélie pour faire les révisions pour les examens de la semaine suivante. Sa mère accepta. Marie se dépêcha de déjeuner, sorti, traversa la rue sans même regarder, et frappa à la porte de son amie. La mère d’Amélie, madame Davis, lui ouvrit et la regarda d’un air étrange. Néanmoins, elle laissa Marie entrer et appela sa fille. Amélie descendit les escaliers de l’étage et prit son amie dans ses bras. -Salut Marie! Alors, comment ça va aujourd’hui ? Question qui voulait sous-entendre “en as-tu appris davantage ?”. Marie lui répondit qu’elle allait très bien car elle voyait madame Davis tendre l’oreille depuis la cuisine. Amélie comprit le message et proposa à Marie de monter dans sa chambre pour lui montrer les nouveaux vêtements que sa mère et elle avaient été acheter la veille au centre commercial. Les filles montèrent dans la chambre, prenant la précaution de bien fermer la porte de celle-ci, et attendirent un moment. Quand Amélie commença à entendre les bruits de vaisselle provenant de la cuisine qui indiquaient que sa mère préparait le dîner, elle se retourna sur Marie et lui demanda : -Alors, du nouveau sur ce qu’il se passe ? Est-ce que ton père t’a parlé ? Marie lui raconta ce que son père lui avait appris la veille et son amie l’écouta sans l’interrompre. Quand elle eut fini son récit, elle demanda à Amélie ce qu’elle pensait de tout ça. Sa camarade ne lui répondit pas tout de suite. Elle semblait réfléchir et analyser ce qu’elle venait d’apprendre.
Marie attendit mais voyant que son amie ne disait rien, elle se rapprocha d’elle et la regarda intensément. -Qu’est-ce qu’il y a Amélie ? Pourquoi tu ne dis rien ? Amélie la regarda et lui dit : – Tu sais, toutes ces infos pourraient expliquer les drôles d’événements qui te sont arrivés dernièrement. Après tout, tout le monde sait que les gitans sont capables de te lancer le mauvais œil ou pire une malédiction. La plupart des gens les craignent mais certains gogos vont quand même les voir lors des fêtes foraines. A ces mots, les yeux de Marie s’écarquillèrent et elle sauta du lit, manquant faire tomber son amie. Elle réfléchissait en tournant en rond dans la pièce. – Quoi ? lui dit Amélie. Marie réfléchissait. La dernière fois qu’elle était allée au centre commercial avec ses parents, elle avait remarqué une affiche qui annonçait justement qu’une fête foraine allait s’installer aux abords de la ville à la fin du mois. On était seulement le 25 juin mais la fête serait là dans seulement cinq jours. Et si elle demandait à ses parents de la laisser aller à cette fête avec son amie, elle pourrait peut-être en apprendre plus sur ses origines et aussi sur ce qu’il lui arrivait, et surtout si cette histoire de malédiction était vraiment réelle. Elle partagea son idée avec Amélie. Son amie réfléchit. -Je ne sais pas, Marie. Tu es sûre que c’est une bonne idée ? Nous ne savons même pas s’il y aura des gitans. Et qui te dis que, même s’il y en a, ils accepteront de nous aider ? -Il faut que j’essaie quand même, répondit Marie. Je sais que mon père ne m’en dira pas plus, je le sens. Mais si j’arrive à savoir ce qu’il m’arrive, je peux peut-être trouver une solution pour conjurer le sort. Amélie haussa les épaules et lui dit qu’elle demanderait la permission à sa maman. Amélie, de son côté, préférait ne pas en parler à ses parents. Elles décidèrent donc de prétexter une soirée pyjama chez Amélie et ainsi ses parents ne seraient pas au courant qu’elle cherchait à entrer en contact avec des gitans. Sur ce, elles décidèrent d’aller faire un peu de vélo dans la rue et quand ce fût l’heure du dîner, elles se saluèrent et rentrèrent chacune chez elles.
Le soir-même, Amélie appela Marie pour lui apprendre que sa mère acceptait qu’elle aille à la fête foraine. Voyant le regard de son père sur elle, Marie lui demanda si elle pouvait aller dormir chez son amie le soir du 30 juin, car elles voulaient fêter la fin de l’année scolaire et le début des vacances d’été. Son père accepta et Marie en informa sa camarade. Sur ce, elles se souhaitèrent bonne nuit et raccrochèrent. Marie allait monter dans sa chambre, quand sa mère lui demanda : -Tout va bien, Marie ? Tu m’as l’air bien excitée. Marie rougit et lui répondit qu’elle était simplement ravie de faire cette soirée pyjama avec son amie. Evelyne hocha la tête et lui sourit. -Très bien, ma chérie. Mais tu sais que tu peux me parler si tu as un problème, n’est-ce pas ? – Bien sûr! répondit Marie. Je le sais maman. Je t’aime tu sais! Marie serra sa mère dans ses bras, embrassa également son père et alla dans sa chambre. Elle voulait continuer à prendre des renseignements sur le peuple gitan et s’installa donc devant son ordinateur.