Moi
Il est temps maintenant mon corps est fatigué, je remonte mes genoux presque sous le menton, position du fœtus j’ai une pensée pour elle qui ne saura jamais, je n’ose imaginer sa peine, une de plus une de moins, raconté ça comme ça, j’avais envie d’aimer, ce sentiment me tue, je crispe un petit sourire, je crois qu’une larme est en train de perler, je suis en train de partir, je ne sais pas ou je vais, mais cette fois j’ai envie, j’ai envie de lutter, il faut que je le fasse que j’arrive à raconter que je n’y suis pour rien, qu’elle sache que je l’aimais, l’idée fuse dans ma tête et ça m’aide à lutter. Je tente d’ouvrir les yeux je me déplie en force, je crois que j’y arrive, mon corps est contre moi, mais j’arrive à le dominer, je me redresse du lit il faut que je contrôle, je vais péniblement sur le siège du bureau, j’allume l’ordinateur et recherche l’adresse, je cherche sur Facebook, je retrouve la page « Écrire un livre sur sa vie à partir d’entretiens ? oui, c’est possible ! », il y a numéro, il faut que je fasse vite.
__ Bonjour Monsieur, j’ai relevé votre numéro dans une publicité sur Facebook, c’est encore valable ?
__ Bonjour, oui bien sur, si vous êtes allé sur ma page il y a tous les renseignements, mais si vous voulez savoir autre chose, je suis à votre disposition.
__ Non, je n’ai pas tout lu, j’ai surtout besoin de faire vite, vous n’habitez pas loin de chez moi, quand peut-on commencer ?
__ D’ici la semaine prochaine je pense, j’ai deux ou trois choses en cours, vous m’envoyez votre adresse mail avec un petit résumé, ou on se téléphone et on prend rendez vous, tout dépend de ce que vous voulez.
__ Je ne sais pas si vous allez comprendre, je suis assez pressé et je suis malade, il faut que quelqu’un m’aide à écrire j’ai vraiment besoin que ce soit rapide, il faut que je donne à une personne qui m’est chère.
L’écrivain
Il me fait chier ce con, j’ai pas que ça à faire, ils sont toujours pressés à penser que leur vie est un roman de première, ils ont tout vu tout vécu et en plus ils sont pressés à croire qu’ils sont exceptionnels, la semaine prochaine après Madame Lambert, elle doit me payer dès que j’ai fini, ça passe en priorité.
__ Écoutez Monsieur, j’ai des choses à finir, pas avant quelques jours, je ne peux pas faire mieux, je suis vraiment désolé.
__ Je double votre tarif si vous venez demain, à vous de voir, je suis vraiment pressé et une prime si on peut le faire en un jour.
Merde, s’il a lu les tarifs, il va le sentir passer, il faut que je sache, et si c’est bon, je demande une avance.
__ Pardon Monsieur, mais avez-vous bien lu mes tarifs, ça risque de coûter cher et je suis obligé de vous demander une avance si nous faisons affaire.
__ Aucuns problèmes, si vous venez demain je vous donne mon adresse.
Je n’ai plus rien à réfléchir, il est d’accord sur tout, le temps de relever où aller et je serais chez lui à la première heure demain.
Moi
Je me lève du bureau, je me sens fatigué, il faut que je tienne cette nuit, cigarettes et café, mon corps veut repartir, il faut que je l’empêche. L’autre arrive à huit heures, il faut que je raconte, il faut que je lui dise pourquoi je l’ai aimée et pourquoi je la quitte, je lui laisse quelque chose qu’elle ne va pas comprendre, mais tant pis pour une fois.
L’écrivain
Ça c’est une baraque, un peu vieille, mais je prends, je comprends pourquoi il peut payer, j’aurais dû demander plus, il faudra que j’appelle Madame Lambert pour l’avertir que j’aurais du retard pour finir sa biographie, à un ou deux jours près, elle peut encore tenir. Si celui-là doit y passer il doit être plus âgé, pourtant je n’ai rien décelé dans sa voix.
__ Bonjour Monsieur, je suis l’écrivain, comme convenu je suis là et prêt à travailler.
Ben merde, il doit être malade, je ne lui donne pas plus de cinquante ou cinquante-cinq, ça fait chier ces maladies.
__ Bonjour, je me fais un café, vous en voulez aussi ? On peut commencer en buvant. Vous travaillez comment, vous enregistrez ou vous écrivez, je ne connais pas votre métier, je ne savais même pas que ça existait.
__ Un café merci. J’ai un dictaphone et un carnet de notes quand j’ai besoin de compléter.
__ Bien, comme je vous l’ai dit au téléphone, je suis assez pressé, on doit absolument terminer ce soir, d’ailleurs je vous paie maintenant. On est d’accord, vous allez vous en sortir ?
__ Pas de soucis Monsieur, j’ai l’habitude, je remets en chronologie, je vous pose des questions si je ne comprends pas, j’habille un peu pour la forme, tout va dépendre de vous, sauf si on entre trop dans le détail. On commence quand vous êtes prêt.
Moi
__ J’aimerais vous poser une question, ce n’est pas vraiment important, mais vous comprendrez à la fin pourquoi je suis pressé, et ne vous inquiétez pas, j’ai l’habitude des regards, j’ai bien vu le vôtre quand vous êtes arrivé. Juste une autre chose, je ne vous demande pas de commenter, vous faites comme vous avez l’habitude, vous notez et mettez en forme, c’est tout ce que je demande.
__ Aucuns soucis Monsieur, je vous écoute, je peux déclencher le dictaphone ?
__ Oui bien sur, je commence donc, vous me répondez juste par oui ou non, et je continue. Êtes vous croyant et croyez-vous à la réincarnation ?
__ Oui et oui, mais je ne comprends pas.
__ On continue. Je commence par la fin, vous remettrez dans l’ordre. J’ai cinquante-six ans et je viens de tomber amoureux, et c’est ça qui me tue, l’amour est immortel paraît-il, mais pour moi c’est mortel, et je vous raconte ça parce je l’ai testé à presque tous les temps, mais c’est la première fois à cet âge avancé. Je sais que vous ne comprenez pas, je vous demande juste de suivre mon histoire qui remonte à des siècles, des pays différents et des couleurs de peau.
L’écrivain
Un fou, je suis tombé chez un fou, de toute façon j’ai les billets en poche, il peut me raconter ce qu’il veut, je lui pondrais ce qu’il veut, rien à carrer, c’est pas mon problème, je surveille juste la sortie si jamais il veut me sauter dessus, on ne sait jamais avec les dingues.
Moi
__ Il y a quelques mois de cela, j’ai rencontré une fille, j’ai une certaine habitude, je batifole souvent et je me barre après. Dans mes tous premiers temps, je ne comprenais pas, je suis souvent mort jeune et à force, j’ai fait le rapprochement, les sentiments me tuent. Une seule fois, mais c’était mes débuts, maintenant ça me fait rire, je suis mort à vingt et un ans, je vivais à Vérone vers l’année mille cinq cents. Je vais dire une bêtise, mais il me semble que quelqu’un s’est servi de l’idée pour écrire une histoire sauf que ce n’est pas le poison, j’ai tout simplement disparu, comme toutes les autres fois, mais je vous expliquerais. Si je remonte le temps, on ne vivait pas vieux, les maladies, les guerres, les disputes de tribus, je vous passe les détails. Je ne suis pas immortel, je peux me faire blesser, mais je guéris très vite, ça je ne sais pas pourquoi, mais ma limite de temps reste dans la moyenne tant que je ne trouve personne à tomber amoureux. Au fur et à mesure des siècles l’âge s’est avancé, et dans ma dernière vie je suis mort à soixante dix ans, tant que je reste seul.
L’écrivain
Alors là, c’est le bouquet, il faut que je serre les dents, sinon je vais éclater de rire, il me fait réécrire Roméo et Juliette, dès que je rentre ce soir je téléphone à un pote sinon personne va me croire, de toute façon j’enregistre, je crois que je mérite mon salaire.
Moi
__ Je vois bien votre tête, ne vous inquiétez pas je vous l’ai déjà dit, j’ai l’habitude, continuez à enregistrer, je poursuis. Au plus loin que je me souvienne, parce que à force tout se croise et s’emmêle, j’ai été en Afrique, Indien, Européen, habitant d’îles diverses, j’ai eu toutes les couleurs mais toujours le même sexe, je suis resté un mâle, ça je ne sais pas pourquoi, c’est un petit regret de ne pas savoir comment on peut aimer quand on est une fille, mais bon je continue mon récit. Je me promène ainsi de couleur en pays et d’époque en époque, il n’y a rien de commun, juste une fin et une renaissance, et presque toujours à cause d’un bête sentiment, quand je tombe amoureux je sais que c’est la fin, je renais quelque part je redeviens bébé mais sans aucuns souvenirs, qui ne me reviennent que quand je me lâche, ce qui est le cas actuellement, je ne sais pas si vous comprenez bien, mais je vois bien que non. Je vis une vie normale je sens confusément qu’il ne me faut personne, comme font tous les gens, juste être accompagné pas besoin d’échanger un joli sentiment, on se clone quelque part, juste pour se reproduire, on oublie l’important qui est peut être le sens, je n’ai pas de réponse.
__ J’avoue que je ne comprends pas tout. Si je résume, vous décédez quand vous êtes amoureux et vous redevenez un nouveau né. Je suis désolé, j’ai du mal.
__ Je vois que vous avez compris cette partie. Effectivement, le sentiment me tue, je ne sais pas pourquoi, et je renais ailleurs, et ainsi de suite, c’est sans fin, et tous les souvenirs de vies antérieures reviennent au dernier moment, c’est comme ça et je ne peux rien y faire, sauf mourir de vieillesse en évitant de tomber amoureux.
__ Donc, si je comprends bien, vous êtes tombé amoureux et vous savez que vous allez mourir, donc vous voulez que j’écrive une histoire. Je peux vous poser une question sans que ça vous vexe ?
__ Je vous en prie, je ne serais pas vexé, j’ai l’habitude.
__ Vous voulez que j’écrive un roman fantastique, un roman de science-fiction, c’est ça ? Vous savez, ce n’est pas tellement mon domaine, et pardon si j’abuse.
Barge, je suis tombé sur un barge, j’aurais tout vu, je ne sais même pas si je pourrais écrire ça.
__ Non, je comprends, mon histoire est fantastique, mais si on arrive à la fin, j’aimerais que vous en fassiez quelque chose de bien, je vous donne l’adresse d’une personne, pourriez-vous lui remettre.
__ Bien sur, Monsieur, bien sur, donc c’est pour cette personne que vous voulez que j’écrive votre histoire.
__ C’est cela, oui, vous faites votre maximum, j’aimerais que ce soit bien, que cette personne comprenne que je ne l’ai pas abandonnée, que je veux qu’elle sache que je l’aime toujours, que je n’y suis pour rien.
__ Je comprends Monsieur, mais pourquoi vous ne lui donnez pas vous-même, sinon par la poste, il y a des tas des moyens, je ne comprends pas pourquoi vous devez repartir, tout au moins de la manière que vous dites, mais je me mêle de ce qui ne me regarde pas sans doute.
Il a continué à me parler des heures, je n’ai pas vu le temps passer, j’ai oublié Madame Lambert, je ne croyais pas son histoire, mais j’écoutais un roman fantastique, quel incroyable conteur, dehors il faisait nuit j’ai sauté le repas. Il m’a tout raconté, des histoires de batailles des souvenirs de guerre, des gens qu’il a tué et ceux qui l’ont blessé, quelques unes de ses morts, des fois ses guérisons mais le plus important, je buvais ses paroles, toutes ses histoires d’amour qui l’ont fait disparaitre pour revenir ailleurs et aimer de nouveau, il n’y voyait qu’un fil celui d’un Cupidon qui devenait mortel pour perpétrer l’amour, le vrai, sans intérêts, celui qui rend malade, qui parcours tous les temps pour perpétrer un don, celui qui meurt pour elle et préfère disparaitre, il n’a jamais compris quel en était le but.
D’un seul coup il s’écroule, j’en avais oublié sa maladie, il n’en a jamais parlé, je n’ai pas osé lui demander, il est en train de s’affaisser à terre, je ne sais pas quoi faire, je rallume mon téléphone que je coupe durant les entretiens, j’essaie de le secouer, je tente de lui prendre la main, et ce putain de portable qui cherche à s’allumer, il me faut du secours. Je lâche sa main de peur, je crois qu’elle rétrécit, tout son corps rétrécit, je me mets à crier je me recule d’un pas, tous ses vêtements s’affaissent, il ne reste plus rien, juste un tas de vêtement, je me rue vers la porte.
Je n’ai jamais roulé aussi vite, je suis rentré chez moi et j’ai écrit un roman fantastique ou une biographie, je ne sais pas exactement « Je suis un voyageur du temps qui est tombé amoureux. », je ne crois toujours pas son histoire, mais j’ai été payé.
Un narrateur quelconque
Séance de dédicace dans la librairie Ombre Blanche, le roman fantastique, dernier succès en vogue sur une histoire d’amour, il paraît qu’on a vu pleurer une personne touchée par cette histoire.
Je suis un voyageur du temps qui est tombé amoureux
8 mins
écrit un peu a l’arrache, j’ai dû me limiter sinon j’y serais encore, j’ai des tas de trucs à faire, mais quand une idée ronge ^^ faut que je pense à relire, pas encore eu le temps… je tiens à préciser, ^^ l’idée du texte m’est venue en lisant réellement une pub sur FB
ça y est ^^ j’ai corrigé quelques fautes, il y en a surement encore, et je me suis relu, j’adore me raconter des histoires, surtout celles que je ne connais pas ^^
Une bien belle ébauche d’histoire comme je les aime. Pour ma part, c’est trop court… forcement quand on accroche. Vu mon amour pour les histoires de vampires forcément j’adore le sujet. Tu en as fait un livre ou pas du coup ? C’est un extrait ?
^^ déjà merci d’avoir lu ^^ mes ébauches sont un peu plus musclées ailleurs, ou chez moi sur des clefs ^^ je me suis aperçu, que le genre format court ^^ méthode anglo-saxonne, attire plus les gens sur ce genre de plate forme ^^ j’ai commencé des trucs plus longs, ^^ j’en ai retiré certains, ici ne s’y prête pas ^^ faut que je fasse le ménage ^^ ici ^^ c’est Cupidon ^^ le vampire est ailleurs ^^
Je suis ici pour lire çà tombe plutot bien ! Ecrire aussi mais il y a tellement de chose à lire au début que çà va devoir attendre un peu du coup ! Une question : pourquoi mettre de ^^^ partout ? C’est pour se démarquer ou bien ? En fait, deux questions : Cupidon oki mais ou est l’histoire du vampire alors ?
euh ^^ pour les ^^ c’est expliqué je ne sais plus ou ^^ le vampire est ici https://wikipen.fr/@Frenchwine/3661-les-larmes-du-vampire, j’adore les histoires d’amour, l’amour est fantastique, mais se termine mal, toujours mal, ne te prends pas la tête pour lire ^^ je n’ai rien à vendre, je lis en dilettante moi aussi, je me promène