(C’est un poème écrit il y a quelques années. Plusieurs langues sont mélangées. Grec, latin, hébreux, gallois, gaélique, norrois, allemand, espagnol)
Scalde1, ἀοιδός2, barde je raconte
toutes mes envies ici sans honte
et pour toi alors ma divine
résonne ᚐ ᚄᚈᚑᚏ ᚐ ᚄᚈᚑᚔᚏᚔᚅ3
En cette Walpurgis Nacht4 de danse
consacrée à ton corps en transe
tu réveilles encore ᛁᚾᚷᛖᛚᚱᚨᚻᛗᛗ5
et inondes nos deux corps de flammes
comme ᚻᚱᛟᛞᛒᛖᚱᚨᚻᛏ ᛃᛟᚻᚾᛊᛟᚾ6 naguère
c’est à la croisée des chemins
que le διάβολος7 assis par terre
nous proposa un parchemin
mais fut-ce alors moi ton incube
ou bien encore toi mon succube ?
Ma lusitana meretrix8
tu ressuscites mon phénix
si ta maison n’est point close
ta fleur n’en est pas moins éclose
une première ensanglantée
Ἀφροδίτη9 et Astarté10
toi qui es ma reine et ma loi
j’aimais te connaître à l’endroit
et aussi pouvoir être sévère
et peut-être un jour à l’envers
chevauche moi donc tel ᚓᚚᚑᚅᚐ11
pour me faire chanter הוֹשַׁענָא12
au soleil, je préfère la lune
hurle un loup en toutes runes
quand j’entends Besame muchos
cela traverse la chair et l’os
cette envie de ta transcendance
qui finira en décadence
Σοφία13 n’est pas toujours sage
לילית 14 fait naître furor et rage
une alchimie stupéfiante
c’est le ᚉᚐᚏᚐᚇ15 de cette amante
Ô Vénus de ma voie lactée
explorer ton intimité
berce mon cœur toutes les nuits
du rêve rouge de ton doux fruit
1 poète scandinave
2 aède, poète grec
3 A stór a stoirín, petit mot d’amour en gaélique d’Irlande, en oghams
4 Nuit de Walpurgis, principale fête des sorcières
5 Ingelrahmm en rune, forme archaïque d’Enguerrand
6 Hrodberaht (vieille forme de Robert) Johnson, bluesman américain dont la légende raconte qu’il a pactisé avec le diable
7 Diable en grec
8 Référence à Messaline, femme de l’empereur Claude, surnommée Augusta meretrix. Lusitana, c’est par rapport au Portugal
9 Aphrodite
10 Déesse phénicienne de l’amour
11 Epona, déesse gauloise des chevaux, en oghams
12 Hosanna
13 Sophia, la sagesse
14 Lillith, première femme d’Adam selon la kabbale
15 Carad, amour en gallois, en oghams
Étonnant cela ressemble à un rébus ou une phrase à trous. On aimerait être suffisamment savant pour trouver le mot juste, la bonne traduction… C’est drôle enfin, on est pris au piège de tes mots imprononçables que malgré tout l’on tente de prononcer. Tu aurais pu nous aider en y notant la phonétique, ahah…
Juste deux petites questions, as-tu écrit ton poème en français puis choisi quelques mots à traduire dans des langues bizarres ou est-ce l’inverse, as-tu trouvé des mots bizarres autour desquels tu as brodé.
Une dernière pour la route, pourquoi y a-t-il deux 14 dans le poème et un 15 dans la traduction ? Est-ce une ruse pour nous tester ? Petit malin !!!
Pour le deuxième 14, c’est simplement une erreur, merci de me l’avoir faite remarquer.
Le poème a été écrit comme ça dès le départ, en mélangeant les langues.
c’est pas la première fois que je fais ça, mais c’est sans doute le texte où j’utilise le plus le procédé, a fortiori quand la rime se fait sur un des ces mots (comme Epona et Hosannah)
Si tu en lis d’autres des miens, tu devrais le retrouver à l’occasion. Comme Nuit d’envie avec une petite blague en latin.
https://wikipen.fr/@StevenBC/1302-nuit-denvie
ou an angel and a raven, avec du norrois.
https://wikipen.fr/@StevenBC/1282-an-angel-and-a-raven
Dans phénix aussi, y’a une blague de latiniste dans le troisième distique.
https://wikipen.fr/@StevenBC/1307-le-phenix
Il y a beaucoup de références mythologiques, archaïsantes ou religieuses dans ce que j’écris.
C’est très marqué par l’influence des Cantos d’Ezra Pound.
As-tu créé ton propre dictionnaire de mots dans toutes ces langues ou es-tu un savant ou un brillant esprit qui manie avec aisance toutes ces langues ??? Je veux tout savoir 😉 et merci pour tes précisions passées ou à venir…
J’aime bien apprendre des langues, surtout anciennes.
Faire un dictionnaire en plus de deux langues c’est compliqué.
Au collège, j’ai fait anglais, espagnol et latin. Au lycée j’ai fait grec en plus. Après des études de droit, j’ai fait un peu de lettres classiques. Au collège un des profs de latin nous avait initié à l’hébreux. J’ai aussi assisté à des cours en moyen français et en ancien français à la fac, mais ça c’était en auditeur libre.
J’arrive à lire les langues latines comme l’occitan, l’italien ou le portugais.
J’arrive à un peu baragouiner allemand, mais c’est pas glorieux.
Et je me suis un peu penché sur le norrois et les langues celtiques comme le gallois ou le gaélique d’Irlande, mais surtout pour des raisons de linguistique comparée, et les étymologies, pour me documenter pour des nouvelles que j’écris sur le début du monde indo-européen. Mais là je serais bien incapable de lire un texte ou encore plus de parler.
Sinon, en ce moment j’apprend le russe.
J’avais tord tu n’es pas un savant ou un brillant mais un savant brillantissime et de surcroît complètement fou. Mais bravo je suis scotchée. Personnellement j’adore les études et c’est la raison pour laquelle régulièrement je les reprends dans des domaines aussi variés que tes langues. Alors à bientôt dans nos mondes parallèles. Et au plaisir de te lire.
A bientôt aussi Marie.