Les pierres d’âme – Chapitre 17 – Le cercle des amis des elfes

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Chapitre 17

Le cercle des amis des elfes

« Pour ceux qui savent prendre les leçons de l’histoire »

Le lundi sept juin deux mille vingt et un fut un des plus difficiles que j’avais vécus jusque-là. La seule consolation que je pus avoir était la présence d’Eorelle près de moi. Devant cette catastrophe, tous les médias du pays étaient venus afin de répandre de l’encre dans les journaux, diffuser du son dans les radios et de l’image aux télévisions.

En début de matinée, je téléphonai à mon frère pour lui annoncer le décès de Grand-Papa, mais il ne décrocha pas. Il devait certainement être en cours. Je lui laissai un message.
— Hugo, Grand-Papa vient de mourir d’atroce façon. Il a été tué par des gens qui ont attaqué le temple où il avait trouvé refuge. Il y a beaucoup de morts. Pourrais-tu venir, on l’enterre aujourd’hui ?
Je ne reçus malheureusement pas de réponse.

Steph, comme vous pouvez l’imaginer, fit fortune avec les vidéos qu’il avait filmées la veille. Mais ce fut sans joie pour lui. La France et le monde entier découvrirent ce jour-là l’existence des orcs qui ne pouvait être expliquée par quiconque.
Chaque historien, sociologue ou biologiste tentait de tirer la couverture à lui pour donner une explication à l’existence de ces monstruosités. Cependant aucun n’arrivait à avancer une théorie convaincante.
Quelques corps de ces créatures furent emmenés dans des universités pour être étudiés à des fins scientifiques, les villageois s’entraidèrent pour brûler les autres, apportant quantité de bois sur des tracteurs et manipulant les cadavres à la pelleteuse.

Le président de la république en exercice voulut faire de l’audience autour de l’événement, la nation fournirait les cercueils, et il viendrait prononcer un discours sur le courage de ceux qui avaient défendu vaillamment le village et rendre hommage à ceux qui étaient tombés.
Enfin, un escadron des forces spéciales serait déployé pour protéger le monastère et les religieux qui étaient restés en vie.
Ma mère fut contrainte de parler à la télévision en tant que maire potentielle et cheffe de ceux qui avaient défendu le village. La maire actuelle ne fut même pas interrogée, car les villageois avaient briefé les médias sur le fait qu’elle était restée cachée dans sa mairie du début à la fin de l’opération et ne s’était en aucun cas inquiétée pour la population. Ils ne manquèrent alors pas d’en dresser un portrait défavorable.

Je voyais d’un mauvais œil ce battage médiatique, mais il était probablement nécessaire. Le président vint en début d’après-midi pour rendre son hommage et une fois les discours passés, nous pûmes enfin disposer des cercueils de nos morts.
Éléonore avait rejoint le temple ce jour-là. Tous les moines et moniales survivants avaient eu beaucoup de mal à y retourner, après le traumatisme tant physique que moral qu’ils avaient subi, mais leur ministère était plus fort et tous les valides étaient revenus.
Une cérémonie commune fut organisée par le grand prêtre du Guide de l’Humanité et la grande prêtresse de la Mère Universelle qui, bien que très affaiblie, parvint à assurer son office, s’appuyant sur Éléonore lorsqu’elle devait se lever. La célébration fut très émouvante.
J’étais assise au premier rang, non loin du cercueil de Grand-Papa. À ma droite se trouvait Eorelle à qui je tenais fermement la main et à ma gauche Maman puis Lili. Mon père ne s’était même pas déplacé. Nous déversions toutes ce qui nous restait de larmes disponibles dans notre corps. Cette fin douloureuse était arrivée tellement brusquement au moment où j’avais l’espoir de le voir vivre de nombreuses années avait commencé à naître.

Puis ce fut le cimetière. Les pelleteuses avaient déjà creusé les fosses, et nous pûmes enterrer nos morts dans la dignité. Lorsque tous les autres furent partis, Eorelle, la grande prêtresse, Éléonore et sa mère, Melodia et Cantaran qui étaient toujours là, Bastien, Lili, Maman et moi fîmes une cérémonie chamaniste afin de guider les âmes vers l’au-delà.
Nous nous occupâmes d’abord de ceux qui étaient tombés au combat en défendant l’école, puis ce fut le tour des religieux, et nous finîmes par Grand-Papa.
Nous vîmes son âme, pure et belle. En moi je ressentis son sourire. J’avais l’impression qu’il nous regardait tous, chacun notre tour, radieux. Nous étions contents de nous voir une dernière fois, mais déjà tristes de notre séparation à venir. Il finit par devoir nous laisser. Nous étions comme ceux, qui sur le quai d’une gare, voient leurs proches partir pour un temps indéterminé. Nos larmes coulaient, mais au moins nous le savions désormais dans la félicité.
À ce moment-là, je compris Eorelle qui devrait attendre si longtemps avant de revoir ceux qu’elle avait perdus au cours des millénaires. Le même destin m’attendait.

Quand s’en fut allé, nous nous déplaçâmes sur la place du village pour chasser les mauvais esprits. Eorelle avait pensé nous inviter à manger chez elle, car un repas avait été préparé par Melodia et Cantaran, et il n’y avait plus qu’à y mettre la touche finale. Mais l’état de la grande prêtresse était tel que c’était impossible. Nous cherchâmes un point de chute et ma mère pensa à la demeure de maître Duchêne, qui était assez grande pour accueillir du monde.
— C’est une bonne idée, fit Eorelle, Arthur Duchêne est une de mes connaissances, et il est originaire d’une famille ancienne d’Amalfay.
« Hélène, tu peux également contacter les Lassource, du moins Éric, le gendarme, et sa femme Johanna, l’avocate, et leurs parents, ainsi que la petite Léa. Ils ont beaucoup souffert ces derniers temps et un repas convivial leur fera du bien.

Pour rappel, la famille Lassource comptait dans ses rangs notre maire, Marie-Bénédicte, et nous n’allions pas l’inviter. Il y avait Emma, qui était prêtresse et était décédée la veille au soir. La Lucie l’amie d’Éléonore et fille de Johanna avait été enlevée par les orcs. Enfin, le père de Johanna, qui n’était autre que notre voisin, M. Orion, avait été une victime survivante du faux docteur.

—  Tu peux aussi contacter tes parents, ainsi que Michel et Stéphane. Termina Eorelle.
Ma mère commença par appeler maître Duchêne qui accepta volontiers. D’autant qu’il était le frère de Rose, la grand-mère Lassource décédée depuis un moment déjà.

Bastien, Eorelle, Éléonore, et moi nous portâmes volontaires pour aller chercher la nourriture. Nous essayâmes de dissuader Éléonore de venir, pensant qu’avec ce qu’elle avait souffert la veille, elle aurait dû se reposer, mais elle nous dit que pour son moral elle avait besoin de se sentir utile.
Nous revînmes deux heures plus tard, chargés de victuailles.

Le repas débuta tristement. Au début, personne ne parlait, nous étions tous prostrés dans notre tristesse. Mais petit à petit les gens prirent la parole, évoquant ceux qui étaient partis et qu’ils avaient aimés. Petit à petit, des instants de bonheur passé en leur compagnie se rappelèrent à nos mémoires et furent évoquées, puis nous nous remémorâmes enfin les moments drôles.
Tout cela mêlé à un repas savamment préparé redonna des couleurs aux convives. Nous rîmes même un peu. C’était le contrecoup de la douleur. Les nerfs devaient se relâcher.

A la fin du repas, Eorelle prit la parole.
— Mesdames et Messieurs, j’ai des choses à vous dire. Cela nous concerne vous et moi. Je conseille  de rester à ceux qui ont envie de se battre contre le mal qui nous frappe aujourd’hui, par tous les moyens à leur disposition, ne serait-ce qu’en pensée. Les autres, vous pouvez partir.
Je me levai comme un ressort et vins me positionner auprès d’elle, la main autour de ses épaules.
— Je suis avec toi !
Ma sœur fut là en même temps que moi. Ma mère se leva, s’approcha vers Eorelle et posa la main sur son bras.
— Je suis avec toi. Après tout, tu es ma future belle-fille.
Toute la salle se leva ensuite, du moins ceux qui le pouvaient, car Jean-Claude Orion, dans son vieil âge, n’avait pas retrouvé un suffisamment de vigueur. Mais il ne fut pas le dernier à manifester son approbation.

Non sans avoir donné à ma belle un baiser sur la joue ,je retournai à ma place ainsi que les autres personnes afin d’écouter ce qu’elle avait à nous dire.  
— Vous me connaissez tous, au moins de nom, je suis celle que vous appelez Sarah, la sorcière du village.
« Cependant ce n’est pas mon nom réel. Vous ne voyez peut-être pas encore le rapport, mais je vais tout vous expliquer et vous comprendrez.
« Nous vivons des temps difficiles, et pour vous protéger, je vais avoir besoin du concours de chacun d’entre vous, à son niveau. Une bande de ces créatures infernales sont parties emportant avec eux dix novices dont Lucie. Plusieurs habitants, dont Jean-Claude Orion, ont été victimes d’un médecin charlatan. Ces affaires sont très intimement liées, j’en suis sûre. Alors, écoutez mon histoire et vous commencerez à comprendre.
« Mais  tout d’abord, j’ai une information. Mon ami Hindred est sur la trace des orcs et j’ai eu de ses nouvelles peu avant le repas. Il est toujours sur leur trace, mais ils avancent très vite. Ils vont bientôt atteindre les marécages si ce n’est déjà fait et là, il sera très difficile de les suivre. Aussi a-t-il fait appel à cinq autres de nos amis communs, qui viennent de plus loin, mais qui pourront l’aider.
Des murmures mitigés se firent entendre dans l’assistance.

Elle commença alors son discours. Elle leur dit tout ce qu’elle m’avait confié jusque-là. Les plus jeunes avaient les yeux écarquillés, les plus vieux hochaient gravement de la tête. Puis elle en vint à nous parler des dieux.

— Vous connaissez aujourd’hui deux déités, mais il y en a eu d’autres.
« La première est la nôtre, celle en qui nous les elfes croyons. Notre dieu est celui qui a créé le monde. C’est le seul véritable dieu, vous pouvez l’accepter ou non. Il a été oublié lorsque les peuples des elfes et celui des humains se séparèrent.
« Plus tard vos ancêtres créèrent le Guide de l’Humanité. Je ne conteste pas son existence, mais seulement sa divinité. Il a été créé par et pour les humains afin de les servir. Lorsque vous priez le Guide de l’Humanité vous priez un esprit qui a été créé de toutes pièces par ceux qui vous ont précédés.

Des murmures de désapprobation circulèrent dans l’assemblée. Attendant que le calme revienne, Eorelle fit une pause.
— Vous y trouvez votre avantage, car vous pouvez le prier pour toutes les raisons qui concernent votre état d’êtres humains. Il répond à vos attentes. Vous priez le Guide du village pour qu’il l’aide, le Guide de l’agriculture pour avoir de bonnes récoltes, le Guide qui concerne chacun de vos métiers pour avoir un retour sur vos carrières respectives.
« Le Guide de l’humanité n’est pas mon ennemi, il s’agit juste d’un esprit que vous alimentez en énergie grâce à vos prières, et il vous répond lorsque vous avez besoin de lui en convertissant l’énergie que vous lui avez conférée en actions qui vous sont bénéfiques.
« Plus un dieu a d’adeptes, plus ses pouvoirs sont conséquents, et si un dieu n’est plus prié, il peut disparaître, car plus personne ne le nourrit en énergie.

Cette fois-ci, un début de compréhension apparut sur les visages de l’auditoire.
— Mais, car il y a toujours un mais. Je vous ai parlé de l’instinct guerrier et haineux qui anima autrefois les habitants d’Antalvay. Lorsque les humains comprirent qu’ils pouvaient créer des dieux, certains extrémistes anti-elfes créèrent le Grand Maître Omnipotent. Un esprit du mal absolu qui les guiderait vers l’extermination de tout ce qu’ils haïssent au profit de ce qu’ils préfèrent. La haine contre l’amour, la mort contre la vie, le profit à tout prix…
« Cet esprit les guida vers la création de créatures infernales comme celles qui nous ont assaillis hier soir, les orcs, parmi tant d’autres, comme certains morts vivants, ou d’autres monstres maléfiques.

Les gens commençaient à comprendre que ces créatures inconnues avant-hier soir avaient déjà été identifiées de nombreuses années auparavant.
— Nous avions compris que les humains n’accepteraient comme dieux que des esprits capables de leur rendre service. C’est pourquoi nous convainquîmes les Amalfans de créer un dieu qui serait à l’image des valeurs qu’ils défendaient et que nous défendions aussi.
« C’est ainsi que naquît l’esprit de la Mère Universelle. Celle qui aimerait les hommes et la nature, et scellerait une alliance entre eux. Et c’est pourquoi le temple d’Amalfay est si grand comparé à la taille du village. La mère est née ici.

La grande prêtresse acquiesça pour montrer aux autres villageois qu’elle le savait :
— Eorelle dit vrai, tout est consigné dans des registres que nous nous transmettons de génération en génération de grandes prêtresses du temple d’Amalfay. C’est un secret que nous ne partageons avec personne d’autre. Aujourd’hui le voile est donc levé pour vous et ceux qui voudront accéder aux archives le pourront.
Celle qui a vécu l’histoire reprit :
— En l’an zéro, lorsque les dragons rétablirent l’ordre, l’empire s’imposa partout, apportant avec lui la paix, intimant l’ordre de ne plus prier le Grand Maître Omnipotent, et de couper toute alliance avec les elfes afin de respecter l’équilibre. Mais vous imaginez bien qu’ici, les accords restèrent, bien que cachés.
« Voilà l’histoire. Fit Eorelle. Venons-en à ce qui nous préoccupe aujourd’hui. Il n’y a plus eu d’orcs depuis l’an zéro. Aujourd’hui, ils refont surface.
« Cela signifie que les adeptes du Grand Maître sont plus nombreux et ont recommencé à créer des orcs à partir de nouveaux-nés. Ceux-ci se sont ensuite multipliés. Un orc est adulte à l’âge de huit ans et leurs femmes sont très fertiles, ayant souvent des jumeaux, ou plus encore. Leur gestation est très courte également. Ce qui fait que leur nombre a pu croître très rapidement.
« Il y a d’autres éléments : Éléonore, peux-tu leur expliquer ce que tu as réussi à obtenir en examinant Bernard ?
Éléonore, la grande timide, eut le courage de se lever et de s’installer à côté d’Eorelle pour parler.
— Eh bien oui, en travaillant avec Lucie et en remontant le temps sur ce qu’il avait vécu, nous avons constaté, chez ce cher Bernard qui nous a malheureusement quittés, que des attaques magiques ont eu lieu à son encontre à son domicile. Nous avons conclu qu’il en avait probablement été de même avec Monsieur Orion et les autres victimes du faux Docteur Maribaud.
La grande prêtresse eut un regard appréciateur envers sa novice.

— Ainsi, reprit Eorelle, des forces maléfiques sont parmi nous et nous devons les identifier pour pouvoir les combattre et retrouver nos petites novices.
« Sur qui puis-je compter ? Et quel plan pouvons-nous mettre en place ?
— Ces orcs, ils viennent bien de quelque part ! S’exclama Johanna. Pour se nourrir ils ont besoin de manger beaucoup, j’imagine, et je doute que la chasse seule puisse apporter suffisamment de nourriture. Il doit y avoir des élevages, et donc des dépenses. Ils ont également un armement qui coûte cher, fusils d’assauts, cuirasses, sabres et autres. Si l’on pouvait repérer les gros mouvements d’argent…
— Et le lieu complétat ma mère. Il me semble incroyable que l’on puisse leur amener de la nourriture sans que ça se voie. À moins qu’ils produisent eux-mêmes. Leur camp n’est peut-être pas enfoncé si loin dans Primaceton. Je ne serais pas surprise qu’il y ait quelque chose aux alentours d’Antalvay, vu l’histoire de la commune.
— Il y a de nombreux vestiges dans la partie de la forêt descendant vers le Sud-Est, ils sont parfois souterrains et s’étendent jusqu’aux alentours d’Antalvay et ce sur plusieurs kilomètres. Dit Eorelle.
— Inspecter tout le site prendrait des semaines, voire des mois, constata Éric. Si tant est que l’on découvre tout. Et pour trouver notre fille nous devons agir vite.
— J’ai commencé une enquête de quartier sur Antalvay, expliqua Steph. En tant que journaliste, je recherche le signalement du faux médecin. J’ai fait une constatation intéressante. De nombreuses personnes disent l’avoir aperçu, sauf dans une zone résidentielle très riche. Je me demande si ce n’est pas de ce côté qu’il faudrait commencer. Le lieu est situé à l’est d’Antalvay, en contact direct avec Primaceton.
— J’irai enquêter là-bas, décida Éric, il faut que je trouve un prétexte, surtout qu’ils ont leur propre gendarmerie.
— Est-ce que je pourrais faire votre stagiaire, demandai-je ?
— Je ne serais pas contre un coup de main effectivement. Répondit-il.

— Et moi, je vais fouiller dans les bois, ajouta Bastien, toujours autour de ces quartiers.
— Je ne te laisserai pas aller seul, répliqua Eorelle, c’est trop dangereux, je viens avec toi. Melodia et Cantaran ?
— Nous en serons, Eorelle.

— Bien, y a-t-il d’autres idées ?
— Je ne sais pas si j’ose avancer cette idée, dit Éric, mais ma sœur a un comportement étrange. En règle générale, elle se serait précipitée pour être interviewée par toutes les télévisions. Et hier soir alors que nous nous battions, elle n’est pas sortie, elle n’a pas non plus donné de nouvelles depuis que notre fille a disparu, que notre sœur est décédée. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.
— Vous voulez que je m’en mêle ? Proposa Steph.
— C’est d’accord. Il vaut mieux que ça ne soit pas un gendarme qui se présente à sa porte.

— Je peux aussi lancer une partie de chasse au cadastre. Avança Maître Duchêne. Je souhaiterais voir quelles sont les parcelles possédées par les victimes du faux docteur. Je voudrais également pouvoir vérifier ce que cela impliquerait au niveau des héritages. Johanna,vous voudrez bien m’aider ?
— Si ça peut faire avancer les choses, répondit cette dernière.

Eorelle nous proposa de nous constituer en une confrérie : le cercle des amis des elfes. Cette confrérie existait autrefois et elle se proposait de lui redonner vie. Nous nous réunirions au plus tôt afin de faire le point sur l’avancement de chacun, sachant que chaque minute pouvait compter.

Nous étions en train de prendre congé les uns des autres lorsque Maître Duchène s’approcha de ma mère.
— Hélène, je dois vous parler de toute urgence. Vous pouvez venir avec Margaux et Lydia dans mon bureau. Par ici, s’il vous plaît.

Nous le suivîmes dans son imposante propriété. Tout était beau chez lui !Mêmes les couloirs étaient couverts de tapisseries et les plafonds, les portes et les meubles comportaient de simples mais jolies moulures. Chaque pièce traversée était un bijou.
Nous arrivâmes enfin dans un bureau cossu. Dans un secrétaire se trouvait un coffre en bois marqueté contenant quelques documents.  Il en sortit un..
Il s’assit derrière sa table de travail et nous invita à nous asseoir de l’autre côté sur des chaises style Louis XV.
— Voici un acte de don en faveur de Mademoiselle Margaux Maillard. Fit-il en nous présentant le document. Il a été signé par Monsieur Bernard Maillard le jeudi vingt mai deux mille vingt et un. Son ton se fit moins solennel. Ton grand-père t’a fait don, Margaux, de ses terres dans la forêt.
« En voici un second en faveur de Mademoiselle Lydia Maillard, daté du même jour. Il lui donne sa maison et de l’argent. La maison sera à toi, Lydia.
Il nous fallut un instant avant de réaliser.
— Euh, et que va-t-il se passer exactement ? Demandai-je.
— Hélène doit signer en tant que votre tutrice légale , et vous devez signer également. Il y a des impôts à régler, mais la somme d’argent que ton grand-père a laissée suffira à les payer, et il en restera. Je m’occuperai de tout, vous n’avez pas à vous inquiéter.
« Un tuteur a été désigné par votre grand-père. Il s’agit de vous, Hélène. Jusqu’à la majorité de vos filles, c’est vous qui en aurez la responsabilité. En attendant, vous aurez l’usufruit des locaux. L’argent sera sur un compte bloqué excepté la partie qui concerne les impôts.
« Ce n’est pas l’héritage, car ces dons ont été faits du vivant de votre grand-père. C’est la seule manière qu’il a trouvée de ne rien laisser à son fils.
— Merci Maître. Fit ma mère.
Je signai au bas du document, ma mère en fit autant. Lydia écrivit son prénom.
— Ne me remerciez pas, je ne fais que mon devoir. Je viendrai demain chez vous pour l’héritage, j’ai déjà envoyé un recommandé à votre père. Il serait peut-être bon de venir avec un gendarme.
— Il était bien malin, mon Grand-Papa, dit Lili. Avec un ton de fierté se mêlant à l’émotion dans la voix

Plus tard en début de soirée je reçus un SMS.
Hugo : « Désolé frangine, j’étais en cours, je n’ai pas pu recevoir ton coup de téléphone. J’ai vu aux informations, c’est terrible ce qui arrive. »
Margaux : « C’est ma faute, j’aurais dû te téléphoner plus tôt. »
Hugo : « Je n’aurais pas pu venir de toute manière, les cours que nous avons pour l’instant sont trop importants pour être loupés, c’est bientôt les examens. Merci de m’avoir prévenu »

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7 Commentaires
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Thibaut Séverine
Thibaut Séverine
1 année il y a

Un chapitre central, qui pose toutes les données de ton Monde et répond à bien des questions ! Bravo Haldur !
Et joyeux Noël, par la même occasion ;-))!

Thomas Rollinni
1 année il y a

Ouah un bon chapitre, beaucoup de révélation et un bel héritage ! j’imagine la tête du père lorsqu’il va découvre qu’il n’a droit à rien, surtout que je le soupçonne d’être responsable….
J’ai beaucoup aimé l’idée que les dieux soit puissant par la prière ça me rappelle une bd, Lanfeust de Troyes, je ne sait pas si tu connais ! En tout cas j’ai adoré et j’ai rattrapé mon retard !

Cora Line
1 année il y a

J’ai été très attentive à ce chapître ( les précédents aussi !), pourtant je ne sais pas pourquoi, à la lecture du dernier paragraphe, j’ai "un je ne sais quoi" de suspicion envers Hugo ???…Je ne le trouve pas blanc-blanc !! A la suite donc…

Cora Line
1 année il y a

Tu as raison de ne rien dévoiler !! Je découvrirai moi-même !

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