EMPATH : chapitre 13

5 mins

Chapitre 13 : Discussion 

Lundi 3 octobre 2022 – Okona University

Nous sommes lundi matin et je suis déterminée à trouver Emil. Je suis assise devant les bâtiments avec les amphis et l’attends. Je sais qu’il a amphi de philo ce matin. Et il arrive enfin, ses cheveux dans le vent, son sac à bandoulière sur son épaule, toujours avec sa veste marron et son aura grise… Enfin non, la première couche est plutôt noir clair, quelque chose le tracasse, sûrement de savoir que je sais qu’il est un vampire.

– Emil !

– Nora !

– Tu veux… Est-ce qu’on peut parler s’il te plaît ?

– Oui si tu veux, tu veux qu’on aille s’asseoir un peu plus loin ?

Et c’est ce que nous faisons, nous marchons d’abord en silence puis enfin installé l’un en face de l’autre. Je me lance.

– Je suis désolée de m’être enfui, je fais souvent ça…

– Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave, je suis partie ce weekend aussi avec George.

– Oh d’accord, cool. Je suis contente que tu es pus passer du temps avec ton ami.

Nous nous sourions. La partie la plus facile de la discussion est passée.

– Je t’ai entendu et écouté jeudi. Je ne suis pas énervée car je l’ai appris par quelqu’un d’autre. C’est juste la révélation qui m’a choqué et expliqué tellement de choses à propre de toi.

Je le vois froncer les sourcils et je continue mon explication. J’ai décidé de lui dire que je suis une empathe, il m’a dit qu’il me fait confiance. À mon tour.

– Tu as raison, je suis moi aussi…Enfin je ne sais pas en fait. Je n’ai jamais cherché. Quand j’ai appris que tu étais un… Tu vois. J’ai passé pas mal de temps sur le Net mais il n’y a pas de réponses pour moi et sûrement des fausses pour toi.

– Je peux t’expliquer si tu veux…

– Et si on se posait des questions à tour de rôle, proposé-je.

Il hoche la tête et me propose de commencer. Une première question me vient en tête.

– J’ai lu sur les vampires et le soleil, comment ça marche pour toi ?

– Les vampires brûlent au soleil, grâce à un objet magique je peux marcher au soleil sans carboniser, dit-il en me montrant un bracelet à son poignet.

D’où vient ton anxiété ?

– Je ne suis pas vraiment anxieuse, enfin je crois. Je me suis éloigné des gens par ma condition et ne laisse personne rentré près de moi, enfin bon. J’imagine que tu ne te pends pas comme une chauve-souris pour dormir ?

– Haha non ! Je dors dans un lit ni dans un cercueil d’ailleurs. Et la verveine ?

– Je fais un mélange de verveine et valériane que je bois en thé ça m’aide pour le mal de tête, le stress, dans l’ensemble ça m’aide beaucoup mais ça m’inflige aussi, pas une douleur, mais quand j’en prends énormément, cela crée un vide chez moi, je ne ressens plus vraiment mes émotions.

Qu’est ce qui s’est passé avec mon thé le premier jour qu’on s’est rencontrée ? Demandé-je maintenant que je me souviens de cette interaction étrange.

– La verveine est comme un poison pour les vampires, ça me brûle la peau.

– Ah je comprends mieux pourquoi tu t’étais enfui.

– Une petite douleur sur le moment puis ça passe, surtout avec une petite quantité. Il hésite puis me demande finalement la question qui l’intéresse vraiment.

Et du coup ta condition ?

– J’arrive à percevoir les émotions des autres, le mélange d’herbes m’aide à y faire face. Et toi tu bois du sang ?

– C’est ça, mon corps humain fonctionne assez normalement sauf que pour survivre je dois boire du sang humain ou d’animaux.

Nous ne disons rien pendant quelques minutes sous ces révélations, je veux dire quelque chose mais ne sais pas quoi. C’est finalement Emil qui prend la parole.

– Et si nous allions en cours et on se reparle de tout ça ce soir. Je t’invite chez moi pour un dîner, on pourra en discuter plus.

– D’accord, dis-je.

Et nous nous séparons sur ces mots chacun dans nos cours suivants, c’est vrai que nous avions déjà raté un cours.

X

Je rentre enfin réellement dans l’appartement d’Emil et je m’installe sur la petite table à manger.

– Comment ça va ? Me demande-t-il alors qu’il pose une casserole sur un dessous-de-table.

– Ça va bien, j’ai passé mes cours assez normalement, si on peut le dire comme ça…

Il me regarde et m’incite à continue sur ma lancée.

– J’ai beaucoup de questions en fait et j’ai dû mal à me faire à cette idée… Tu sembles si normal.

– Je le suis. Enfin en ce moment, oui. C’était très dur d’accepter ma condition mais je vis avec. Tu peux me poser n’importe quelle question, je veux y répondre honnêtement mais il faut que tu saches que ça n’a pas toujours été facile. Alors je veux que tu sois prête à l’entendre aussi…

– D’accord et tu me poses aussi des questions, j’essaierai d’y répondre aussi, même si je ne me comprends pas moi-même.

Il hoche la tête et pose une bouteille d’eau et s’assoit à son tour.

– Et si on se servait puis on continue avec les questions, dit-il puis il nous sert de pâtes et légumes.

Nous arrivons à lancer la discussion sur des autres sujets pour commencer, je sais que c’est un vampire, il sait pour moi mais ce n’est pas fini.

X

Un silence arrive et je me lance pour pose ma première question.

– Est-ce que tu deviens un vampire ?

– Oui c’est ça. Je le suis depuis 1917, j’avais 19 ans quand je me suis fait transformer en vampire. Est-ce que tu peux m’expliquer un peu comment ça fonction ton pouvoir ?

– Il y a deux couches d’émotions chez toutes personnes, la première est assez superficielle et la deuxième est ce qui fait que la personne est comme elle, on va dire. J’arrive à les percevoir avec des couleurs.

– D’accord, donc tu perçois mes émotions en ce moment ?

– Pas vraiment, je les éloigne, ce qui me donne le mal de tête d’où mes herbes mais c’est compliqué, c’est pour ça que je tiens les personnes éloignées de moi.

George est un vampire ? Demandé-je.

– Oui mais il l’est devenu il y a très longtemps, je ne le sais pas moi-même, il n’aime pas en parler. Tu peux faire autre chose ?

– J’ai pu voir les couches d’émotions sans voir les émotions, juste toi avec un cercle au centre, au niveau de ton cœur et une enveloppe grisée tout autour de toi.

Comment tu le deviens ? Demandé-je rapidement pour pas qu’il s’attarde sur cette question.

– Il faut mourir avec du sang de vampire dans son système, dit-il incertain.

– Donc tu es mort… Réalisé-je. Mais…

– J’étais sur le front en France, lors d’un combat rapprocher je me suis blessé et suis allé à l’infirmerie. L’infirmière, qui était une vampire, m’a donné son sang, ça m’a guéri. Pensant être surpuissant, je suis retourné sur le front. Je suis mort sous le coup d’une grenade, quelques heures après, je marchais sur la terre de nouveau.

Je reste silencieuse plusieurs minutes, ne sachant pas comment réagir. Tout est horrible. Emil a vécu quelque chose de malheureux mais comme il l’a dit, il y a sûrement bien plus grave.

– Je suis désolée que ça te soit arrivé et toutes les choses que ça engendrer, dis-je en lui serrant la main sur la table.

Nous nous fixons dans les yeux quelques secondes ou minutes. Je ne sais pas. Mais je me perds dans ses yeux magnifiques. Puis me ressaisis d’un coup.

– Il se fait tard, je vais y aller, dis-je en enlevant ma main de la sienne.

La vaisselle déjà nettoyer tout à l’heure, je le remercie et quitte son appartement. Et m’en vais loin d’Emil et de ses yeux qui font ressortir trop de choses en moi.

XXX

Sorry, j’avais complétement oublier de publier le chapitre ! 

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