Chapitre 28 : Pleine lune (partie 1)
Mardi 8 novembre
Je me réveille par des caresses sur mon dos nu, mes bras, j’apprécie les sensations et sors de mon sommeil doucement.
– Bonjour, dis-je la voix encore enrouée du matin alors que je me tourne vers l’origine des douces mains.
– Bonjour, me répond Emil alors qu’il passe ces doigts maintenant sur mon ventre.
Je frissonne et attrape sa main pour l’entrelacer, je joue avec ces doigts alors que nous nous fixons dans les yeux en silence. Nous passons beaucoup de temps à s’observer je trouve, pensé-je. Est-ce que je lui fais autant de bien que moi quand je me plonge dans le vert de son regard.
– Bien dormis ? Me demande-t-il finalement.
– Oui très bien et toi ? Dis-je alors que je respire un grand coup et me détache de son visage et observe son appartement.
Il y a une grande pièce avec un lit double collé sur le mur, à côté un pouf avec plusieurs coussins sur le sol autour d’une table basse en face d’une télévision.
Puis une petite cuisine et la salle de bain, il est bien, petit mais confortable.
– Il est quelle heure ? Réalisé-je alors que nous sommes attendus à huit heures et demie pour notre premier cours.
– Sept heures quinze, j’ai enlevé le réveil, dit-il.
– Avoues-tu m’observer ? M’exclamé-je alors.
– Oui, dit-il, je ne voulais pas que la sonnerie ne te réveille.
Je pouffe mais tombe encore plus pour lui.
Nous nous levons enfin du lit, je vais dans la salle de bain pour faire une toilette rapidement, il part dans la cuisine nous préparer du petit-déjeuner.
Alors que je finis de ranger les bols et confitures, je reçois un message de Nat.
Message de Nat envoyé à 7h58 : « Hey, j’aurais besoin d’aide pour ce soir stp, c’est la pleine lune mais une éclipse totale. Je suis transformé beaucoup plus longtemps que d’habitude »
Vous avez envoyé à 7h58 : « Bien sûr ! Qu’est-ce que je peux faire ? »
Emil sort de sa toilette, nous nous lavons les dents puis on enfile nos chaussures.
Message de Nat à 8h02 : « Je te dis ça ce midi »
– Natalie aurait besoin d’aide pour la pleine de lune de ce soir, informé-je Emil alors que j’attrape mon sac et fourre mon cahier et ordinateur dedans. Nous avions en effet travaillé ensemble hier, je suis venu chez lui dès la fin des cours.
– Ok, je vais voir ce que je peux faire mais sa morsure est létale pour un vampire.
– Oh….
– Ouais, c’est très douloureux d’après ce que je sais, tu hallucines, tu as mal puis tu finis par mourir, explique-t-il alors qu’il enfile sa veste et son sac.
Je ne dis rien, ça me semble horrible. Il a dû connaître quelqu’un à qui s’est arrivé.
XX – 16h30
Je conduis doucement alors que ma passagère agite du pied sur le sol, stresser et énerver. J’imagine des effets de la pleine lune. Comment elle nous l’a expliqué à Emil et moi ce midi, c’est une éclipse totale, elle sera transformée pendant plus dix heures -le nombre d’heure que la lune sera dans le ciel-, au lieu de la moitié normalement.
Elle a fini les cours il y a tout juste une quinzaine de minutes, nous sommes repassées dans la chambre pour récupérer des chaînes et nous sommes en direction du chalet du couple d’amis de Natalie, qui donc lui prête la cave pour cette nuit plus compliquée que d’habitude.
Ils courent normalement tous les trois dans la réserve forestière juste à côté, mais pour les éclipses, ils préfèrent s’attacher et se restreindre. Mais aujourd’hui, ils ne sont pas en ville pour cause de voyage.
– Ils n’auront pas de problèmes tes amis ? Demandé-je alors que je me gare devant chez eux.
– Non, ne t’inquiète, elle est enceinte donc ne se transformera pas et lui trouvera une quelconque solution, me répond-elle alors qu’elle attrape le lourd sac.
Nous retrouvons Emil sur le porche, qui était en mission d’acheter de l’aconit, qui est donc toxique pour les loups et affaiblira Nat.
Elle ramasse les clés sous le paillasson d’entrée et rentre directement dans le vieux chalet.
– Merde, je viens de réaliser ! S’exclame-t-elle alors que je la suis et Emil qui reste dehors.
– Tu ne peux pas entrer, venant de comprendre.
– Je suis désolée, je ne suis pas la propriétaire, je ne peux pas t’inviter.
– Ce n’est pas grave, va vite d’installer, dit-il en me tendant le sac kraft.
– Je reviens, dis-je.
Natalie hoche la tête et s’enfuit dans les escaliers menant à la cave.
J’observe rapidement l’intérieur de la maisonnette, des poutres en bois qui dépasse, une cheminée dans un coin avec un vieux canapé marron en face puis une petite cuisine. Et bien sûr un escalier menant à l’étage et un autre en bas.
Une fois en bas, elle attrape une nouvelle clé cachée dans le recoin d’une brique et ouvre la lourde porte en métal.
Dans la pièce, les murs ont été renforcés avec des plaques de métal et pourtant je peux voir de nombreuses griffures, au sol quatre anneaux.
– Trouve une bouteille d’eau et plonge l’aconit dedans, s’il te plaît, me demande la louve alors qu’elle me transmet les clés.
Je remonte à l’étage accomplir ma tâche quand je reviens, elle a attaché les chaînes au sol puis se déshabille de son pantalon et t-shirt, elle reste en brassière et caleçon. Elle ne réfléchit pas et attrape la gourde.
Elle recrache presque la boisson mais tient bon et en boit la moitié.
– Tu vas devoir m’attacher et fermer cette porte et l’ouvrir sous aucun prétexte. La lune va se lever à 17h18 et sera complètement couchée vers 9h. Donc on se voit que demain matin.
Je hoche la tête et m’exécute sans attendre.
– Natalie tes yeux, dis-je alors que je me relève une fois que j’ai attaché ses mains et pieds. Je peux observer ses yeux jaunes d’animal.
Elle les ferme et secoue la tête, quand elle les rouvre, ils sont de nouveau bleus.
– Va ci part, ça a déjà commencé, dit-elle alors qu’elle finit de boire la boisson.
Je hoche la tête et l’observe ralentir sa respiration. Je sors et ferme la lourde porte à double tours.
