Chapitre 31 : Hôpital
Vendredi 11 novembre
Nous sommes vendredi matin, et nous marchons main dans la main avec Emil pour rejoindre notre option. Dans la rue depuis son appartement, j’hésite.
Je lui ai dit hier que j’avais pris ma décision que je voulais me comprendre et donc savoir pour mes parents biologiques.
Ce que je ne lui ai pas dit, c’est que j’ai retrouvé une certaine impulsivité perdue depuis le lycée. Je veux donc y aller maintenant.
– Emil tu crois que nous pouvons aller à l’hôpital cette après-midi ? Demandé-je finalement alors que je vois notre campus se rapprocher.
– Vraiment ?
– Oui, depuis que j’ai pris la décision, je veux un peu découvrir ça maintenant.
– D’accord, dit-il alors qu’il se penche pour m’embrasser.
Je passe mes mains sous veste, accrocher ses hanches, et presse mes lèvres sur les siennes, j’entrouvre ma bouche et sa langue rejoint la mienne.
Nous nous séparons alors qu’il m’embrasse chastement une dernière fois, je ferme les yeux et pose mon front sur le sien. Je souffle doucement et perçois l’écho de ces sentiments pour moi. Je souris doucement alors que je sens ses émotions.
À ce rythme-là je n’ai qu’une envie, c’est de rester contre Emil, alors je prends sa main et me détache de lui pour nous guider vers notre cours.
XX
Nous sommes garés devant l’hôpital de Meldia après plus de deux de routes. J’observe le bâtiment blanc avec une cohue devant moi de personnes qui rentrent, sortent ou attendent sur des bancs devant. Des personnes en uniforme bleu et blanc ou habiller normalement.
Nous sommes sur le parking juste devant l’entrée, il y a des pots de fleurs sur des blocs en béton autour du garage. Comme si ça pouvait effacer toutes les constructions bétonner.
– Ça va ? Demande mon voisin.
Je hoche la tête et me décide à sortir de cette foutue voiture. Je ne m’arrête pas et traverse, déterminer, la route jusqu’à mettre un pied dedans. Je repousse l’inquiétude et vais vers le bureau d’accueil, Emil sur mes talons.
Emil exerce sa magie sur l’agente d’accueil, celle-ci s’exécute sans aucune question et tape sur son clavier.
– Alors oui, bébé de sexe féminin née le 25 juin 2003 dans cet hôpital, mère arrivée aux urgences le jour même. Elle a placé la nouvelle née directement dans le système sous adoption fermé. Elle est restée vingt-quatre heures puis est partie. Prénom : Kara et nom : Doe. Le bébé a été placé dans la nurserie de l’hôpital puis au CPS (Child protective services). Je n’ai pas le dossier d’adoption.
– Attendez quoi ? Kara Doe ?
– C’est ce qui est marqué, on ne connaissait sûrement pas son nom de famille, dit l’infirmière.
– Merci, maintenant oublier ce qui vient de se passer, vous ne nous avez jamais vus, dit Emil alors qu’il attrape ma main et m’entraîner jusque dans la voiture.
– Mon dossier du CPS est clos, c’était une adoption fermée, je pensais alors que le dossier de l’hôpital pourrait avoir des infos en plus, mais il n’y a rien ! Dis-je alors que je ferme la porte brusquement du côté passager.
– On a nom, dit Emil alors qu’il se tourne vers moi.
– Kara Doe, sérieusement !
– Tu veux qu’on aille voir au CPS ?
– Ça ne va servir à rien, je sais déjà ce qu’il y a dedans. Mon identité, Eleonora Wilson, dates de l’adoption et signature. Et cette phrase… « Dossier identité des parents biologiques clos. »
Bon, on y va ? Lui demandé-je énervée.
Il hoche la tête, s’attache et démarre le moteur. Nous retournons en silence jusqu’à Okona, la main d’Emil sur ma cuisse pour toujours signifier sa présence. Ce que j’apprécie alors ma main rejoint la sienne, et me concentre le paysage pendant le trajet.