EMPATH : chapitre 35

4 mins

Chapitre 35 : Alex


Dimanche 27 novembre – Maison Wilson

Dans mon lit, la lumière du dehors commence à arriver dans ma chambre par les petites ouvertures du volet. Je suis réveillée depuis quelques minutes et sens le matelas s’affaisser par les mouvements d’Emil qui dormait à côté de moi.

Il est resté le week-end ici avec mes pères, c’était très agréable de l’avoir avec moi sous le toit de ma maison d’enfance.

Je réfléchis depuis hier soir à lui dire mais je n’ai pas trouvé le courage, pourtant nous devons partir aujourd’hui pour Okona et je sais que si je ne lui dis pas maintenant, j’ai l’impression que je ne vais jamais trouver le courage de lui dire. Nous allons retomber dans la routine de notre vie après la visite à l’hôpital. Et je ne le veux pas.

Il m’a raconté son sombre passé, il s’est ouvert à moi, ne fait que ça depuis qu’on se connaît.

Nous nous sommes dit je t’aime. J’ai l’impression de ne pas être honnête envers lui alors qu’il l’a été. Il se retourne enfin sur le côté son visage vers moi, que je tourne pour trouver ses magnifiques yeux.

– Bonjour, dit-il enrouer, bien dormi ?

– Bonjour…humm et toi ?

– Humm aussi, dit-il en se frottant les yeux.

Alors que je fixe le plafond blanc, je ne sais pas ce qui se passe, ou je trouve la force mais je chuchote :

– Il s’appelait Alex…

Il se relève les sourcils froncés et s’assied dans les draps.

– S’il te plaît, ne dit pas un mot avant que j’aie finis, sinon je n’y arriverais pas…

Il hoche la tête pour me dire qu’il a compris et reste assis en tailleur alors que je reste allongée sur le dos.

– Je l’ai rencontré en seconde, il était dans ma classe, c’était juste à un ami au début puis nous nous sommes rapprochés. On s’est embrassé à une soirée à la fin de l’année, l’été est passé et c’est quand nous sommes revus des vacances. Nous étions dans la même classe pour cette année encore alors nous avons décidé de reprendre notre histoire, nous nous sommes mis en couple. C’était mon premier amoureux, premier baiser, première fois et cetera. Je savais bien sûr pour mes pouvoirs, je continuais à les comprendre mais je savais distinguer les émotions, les reconnaître. Je devenais plus forte.

Je sens la main d’Emil cherchait la mienne et lui laisse me la prendre.

– L’année de première passé et l’été aussi, c’était donc notre dernière année au lycée. Vers décembre, il disait qu’il ne m’aimait plus et voulait rompre. Mais j’ai perdu le contrôle de mes pouvoirs… continué-je en hoquetant aux derniers mots.

– Pendant presque six, sept mois je l’ai obligé d’être avec moi. Je m’en suis rendu compte après ! Nous étions en train de parler, de nous disputer parce qu’il voulait rompre et moi non, et je suis rentrée…

Je sens ma respiration s’alourdir mais j’ouvre mes lèvres et me laisse inspiré tranquillement. La main d’Emil est toujours dans la mienne, je sens sa prise s’affirmer autour de mon poignet mais ne dis rien et reprends mon récit.

– J’ai contrôlé ses émotions… Je les ai changées, forcé pour qu’il m’aime et reste avec moi. Pendant six mois ! Crié-je presque.

– Je ne sais pas exactement comment je me suis rendu compte de mon emprise sur lui mais c’était le jour des résultats du bac. Je l’ai lâché mais je ne pouvais pas effacer le mal que j’avais fait parce que je l’avais blessé, même si dans un sens il n’en sait jamais trop rendu compte. Je me suis enlevé de sa tête et me suis promis de ne me rapprocher de personne depuis…

Je sens une larme coulée alors que je finis de raconter cette horrible chose que j’ai faite. Mais je trouve la main d’Emil que se détache de la mienne pour effacer ma larme de ma joue.

– Tu ne savais pas toi-même ce que tu faisais… dit-il la gorge serrée.

Je tourne mon visage et m’assois sur le lit face à lui et vois qu’il est confus, triste.

– Prends-moi dans tes bras…

Et il me tire vers lui, je finis assise sur ces jambes mais je sens ces bras qui entourent mon corps et les miens font de même.

– Tu l’as dit toi-même, tu ne savais pas et tu l’as découvert que bien plus tard. Tu ne peux pas t’en vouloir pour ce qui s’est passé, juste revoir ces images et te dire que tu as réussi à rectifier ce que tu as fait.

– Mais ce n’est pas vrai, il était blessé après, il y avait comme une fissure, qui dit que ce que j’ai fait ne l’affecte pas encore…

– Tu ne peux pas savoir mais tu ne peux pas ressasser ce qu’il s’est passé, tu vas y rester coincé. Crois-moi il ne vaut mieux pas, quand j’observais ma famille, j’imaginais ma vie d’avant avec eux mais ne pouvais pas aller les voir, il faut s’en détacher, même si c’est compliqué. Tu ne peux pas rester dans ce moment toute vie, à avoir peur.

– Mais j’ai peur ! De ne reproduire ce qu’il s’est passé, de perdre le contrôle

– Mais tu ne peux pas craindre quelque chose qui est une possibilité. Ça ne va causer que de la peine et tu ne pourras pas avancer.

– J’ai peur de te faire du mal… chuchoté-je.

– J’ai confiance en toi Nora, ai confiance en toi-même, ça va aller. Ça ira toujours si tu as confiance en toi et donc tu as le contrôle.

Je hoche la tête alors que je mouille son t-shirt de mes larmes que je n’arrive pas à faire cesser mais j’acquiesce et écoute ces mots rassurants.

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