NATT : chapitre 5

3 mins

Chapitre 5 : Noah

— Ma famille est encore ici, dis-je.

Il s’appuie contre la porte de la salle de bain alors que je suis debout devant le lit.

— ça je crois que j’avais compris, sinon on ne serait pas encore en train de se balader dans Oslo, dit-il ironique alors qu’il croise ces bras sur son torse.

— Oh… Chuchoté-je alors que je m’assois lourdement sur le matelas.

Il se tait alors que je me plonge dans mes pensées.

— J’ai vécu de maison d’accueil en maison d’accueil et de foyers aussi. Mon dossier d’adoption est ouvert. Il y a le prénom, le nom de ma mère et une adresse… Expliqué-je alors que je relève la tête et le fixe, les yeux rouges.

— Je peux t’accompagner si tu ne veux pas y aller seule ou si tu ne trouves pas le courage, propose-t-il alors qu’il se rapproche.

— Ouais je veux bien… Dis-je alors que j’essuie une larme qui a coulé. Je pensais que je viendrais jamais ici, j’ai été adoptée par une famille formidable alors je ne sais pas trop ce que je fais ici…

— Moi, je pense que tu le sais, dit-il alors s’agenouille devant moi.

— J’ai envie de m’énerve sur eux, dis-je alors que ma gorge est nouée. J’ai fini par trouver une famille qui m’accepte mais s’ils ne m’avaient pas abandonnés, si j’étais avec eux, j’aurais su pour la malédiction, rien ne serais arrivé.

— Tu veux dire que la personne que tu as tuée serais toujours en vie ?

— Oui… Chuchoté-je comme pour ne pas admettre ce qui s’est passé. Ce que j’ai fait.

— Tu ne peux passer ton temps à te dire “et si”, dit-il alors qu’il s’assoit contre le mur par terre face à moi, la tête reposée dans mes mains. Crois-moi, ça ne sert à rien de se torturer l’esprit avec des possibilités. Pense à l’instant présent. Tu as bien sûr le droit d’être en colère contre eux mais tu ne peux pas passer ton temps à te demander s’ils t’avaient dit pour la malédiction.

Il fait une pause, puis reprend.

— Tu ne sais pas ce qui aurait pu se passer. Peut-être que tu ne l’aurais jamais rencontré, peut-être que si, peut-être qu’il serait quand même mort. Dans tous les cas, dans cette réalité il est mort. Chéris tes souvenirs de lui.

— Je préfère que Noah soit en vie même si c’est loin de moi, claqué-je dans la chambre, je me rends bien vite compte que ça fait très longtemps que je n’avais pas dit son prénom à voix haute et l’émotion me prend d’un coup.

Je relève la tête vers lui, les yeux rougis et les larmes qui s’échappent. J’ai toujours la gorge nouée et n’arrive pas à arrêter le flot de pleurs. George me regarde une seconde alors que je laisse sortir ma tristesse et il me rejoint sur le lit en un pas. Alors qu’il passe son bras autour de mes épaules, je me lâche et pleure fortement sans rien qui m’arrête cette fois-ci.

Mes larmes coulent et coulent rapidement sur mon visage alors que je n’essaye pas d’arrêter mes pleurs. Il ne dit rien et me prend simplement dans ses bras.

XX

Vendredi 28 juillet

Je sens le sommeil me quitter petit à petit et j’ouvre les yeux doucement, j’entends l’eau à côté s’arrêter puis je me rends compte que je ne suis pas dans mon lit mais dans celui de George. J’ai dû m’endormir hier soir. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé après avoir pleurée dans ses bras, j’étais très fatiguée. Mon dieu, il m’a fait un câlin, il m’a réconforté.

Quelque peu gênée, je suis sous la couette alors que la porte s’ouvre et que George apparait dans la chambre, habillé et les cheveux mouillés.

— Ça va mieux ? Me demande-t-il alors qu’il farfouille dans sa valise.

— Euh… Oui ça va mieux, merci, dis-je alors que je me décide à m’assoir sur le matelas. Désolée de mettre endormie ici.

— T’inquiète, ce n’est pas comme ci j’avais besoin de beaucoup dormir, dit-il un sourire au coin de ses lèvres alors qu’il s’assoit sur une chaise dans le coin de la pièce.

— T’étais parti ? Lui demandé-je.

— Courir, puis j’ai eu ma famille au téléphone, dit-il alors qu’il sèche sa tête.

— Ta famille ?

— Des descendants de ma tante, ma mère n’a jamais eu d’autres enfants et moi je n’en aurais pas, explique-t-il.

— Comment vous avez gardé contact ?

— C’est compliqué…

Je me pince les lèvres alors que je lui pose des questions intrusives mais que lui ne m’a jamais demandé plus par rapport à Noah.

— Bon, il est onze heures, lève-toi tranquillement et rejoins-moi en bas pour manger, je dois téléphoner, dit-il alors qu’il sort de sa chambre et me laisse seule. 

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