NATT : chapitre 8

3 mins

CHAPITRE 8 : Anneli

PDV NATALIE

George n’a lui non plus pas voulu être un vampire. D’autant que pour lui ça a dû être plus compliqué, il était un sorcier avant qu’on lui vole ses pouvoirs. Moi, je suis une loup-garou et le serai toujours même si je n’avais pas activé la malédiction. C’est dans mes gènes.

Nous traversons la ville de Skytta, pour arriver aux limites de la ville et de la réserve forestière de Slattumsrøa. George s’arrête devant une grande maison blanche entourée de barrière, devant une pelouse verte.

Je suis figé sur mon siège alors que j’observe plusieurs étages de la maison, les jouets et vélos dans le jardin, pourtant le GPS nous dit que c’est bien ici.

Je sens le regard de George sur moi mais il ne dit rien, ne me presse pas, il attend juste que je sois prête.

J’ai fait ce voyage pour rencontrer mes parents biologiques, je veux savoir ce qu’il s’est passé pour qu’ils m’abandonnent. Je veux qu’ils comprennent que je suis énervée.

Alors, je me détache, regarde George dans les yeux avant de sortir et marche, décidée.

Je monte les quelques marches et sonne, George pas très loin derrière.

— Oui ? Demande un homme barbu avec des cheveux blancs qui se présente devant moi.

— Euh… Je cherche Anneli Jakobsdotter, vit-elle toujours ici ?

— Oui ? Apparait alors une femme alors qu’elle était dans la pièce d’à côté.

Je reste interdite devant la femme avec des longs cheveux blonds, presque blanc.

— Oh… Bonjour, dit la femme directement émue. Je… Je suis Anneli, tu es Natalie ?

— Oui… Réussis-je à dire, ma colère a disparu le moment où mes yeux se sont posés sur cette femme, elle est bouleversée. Elle m’attendait presque alors qu’elle m’a reconnue directement.

— Entrez dont, dit-elle alors qu’elle voit George derrière moi et se décale.

Nous rentons dans la maison et elle nous dirige vers le salon à gauche, l’homme entrevu tout à l’heure, repasse dans l’entre sens et nous laisse.

Gêner, je ne sais pas quoi faire, ni dire quoi que ce soit. Anneli nous invite à nous asseoir, George lui sert la main et se présente, je vois Anneli partie côté cuisine avant de dépose un plateau avec verre et carafe d’eau.

— J’ai imaginé ce moment pendant longtemps, je ne sais pas quoi dire… Enfin le mieux serait de commencer par un je suis désolée. Même si ça ne va peut-être rien changer pour toi.

— Humm… Dis-je alors que je baisse un instant les yeux.

— J’ai envie de dire que j’ai mes raisons mais c’est horrible comme phrase, qui a des raisons d’abandonner son enfant…

— Tout le monde n’est pas fait pour être parent, dit George, je vais vous laisser, rajoute-t-il alors qu’il boit une gorgée puis ressort de la maison.

— Il a raison, ça n’empêche que je suis énervée, pas que tu m’es abandonnée, enfin dans un sens aussi, j’ai trouvé une famille, mais je n’arrête pas de me dire que si j’avais su qui j’étais, alors je n’aurais jamais tué quelqu’un et mon meilleur ami serait encore parmi nous… expliqué-je doucement alors que je revois l’hôpital, le moment où j’ai compris que Noah ne reviendrait pas.

Je n’ai pas trop de souvenirs de notre accident, je me réveille sur le béton, des alarmes qui se rapprochent avant de replonger inconsciente. Ce n’est qu’à l’hôpital que j’ai su que Noah est mort sur le coup, que les ambulanciers n’ont rien pu faire.

— J’en suis désolée…

— C’était il y a quatre ans, c’est plus simple d’être en colère contre une personne que je ne connais pas que contre moi-même, car c’était moi qui étais au volant. Que ce soit un accident ou non, nos gènes s’en fichent.

À peine sur le seuil, j’ai senti que l’homme était un loup-garou et j’ai senti bon nombre de présences comme moi dans la maison. Par contre, ce n’est pas le cas d’Anneli.

— Je sais, ton père le savait aussi, il était humain et savait comme je me sentais par rapport à ça, je ne voulais pas être une louve. Alors quand nous avons eu un accident en voyage en Amérique, qu’il était gravement blessé, il savait qu’il allait mourir et déclencher ma malédiction. Il s’est tué à la place. J’étais toujours humaine mais je venais de perdre mon mari. J’ai accouché -bien trop tôt- en arrivant à l’hôpital. Je ne pouvais pas le faire sans Aksel… raconte-t-elle alors qu’une larme coule et elle l’efface aussitôt.

Je suis sans voix à son histoire, elle est humaine car quelqu’un c’est sacrifié pour elle, mon père.

— J’aurais pu revenir quand je me sentais prête, au moins te rencontrer mais je n’ai jamais pu et c’est de ça dont je suis désolée.

Je hoche doucement la tête, pourquoi il est si simple de haïr une personne dont on ne connaît absolument rien ? Mais maintenant, que je sais ce qu’il s’est passé, le pourquoi. Je me sens étrange, ces mots apaisent légèrement la colère que j’éprouve pour elle.

Je pourrais presque sentir et entendre la voix de Noah qui me dit pardonne lui, et surtout pardonne-toi. 

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