Le quai fume près du canal. Pas et péniches vont l’amble. Les vedettes avancent, immobiles, sous l’escorte des canards.
Attablées au bord de l’eau, deux femmes, dos et bras nus, arborent des tatouages étranges. Leurs mains virevoltent en contrepoint des béements de leurs lèvres nacrées et les lignes de jais se déforment sur la peau rebelle.
Sous leur guéridon, des serins craintifs s’égayent au milieu des miettes perdues.
C’est un jour d’oiseaux.
Égaré dans leur calendrier je n’arrive pas à saisir le ramage de mon vis-à-vis, grand hibou hirsute à la coiffe décolorée. Devant moi, sa vieille branche, il hulule comme le soleil rayonne sur l’onde lisse qu’ombrent – furtifs – des mouvements d’ailes.