J’ai lu pour vous : La femme révélée

La femme révélée

Autrice : Gaëlle Nohant

Éditions Grasset & Fasquelle, 2020

Le livre de poche

Analyse – Sans spoiler

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    Le thème de l’exil, celui d’un parcours de vie interrompu, est abordé dans ce roman noir signé Gaëlle Nohant. 

    Dans « La femme révélée », la protagoniste Eliza Donnelly, épouse d’un homme d’affaire prospère, est forcée de fuir Chicago dans les années 50, laissant derrière elle son enfant de sept ans. « Je sais qu’aucune ville n’est accueillante à ceux qui ont tranché les amarres, » dira-t-elle au moment de s’écraser dans les mauvais quartiers de Paris, n’ayant pour tout bagages que ses bijoux et un RolleiFlex. Avec le temps et quelques relations, son talent de photographe est remarqué dans le milieu français, mais son anonymat forcé l’empêche de rayonner. Jusqu’où ira-t-elle pour s’affranchir de cette vie solitaire, coupée de son histoire personnelle ? La solution à cette énigme du retour s’imposera en 1968 au cœur d’une plongée dans les forges de la protestation étudiante de Chicago. Affectée à la couverture des émeutes contre la guerre du Vietnam, Eliza accompagnera les leaders étudiants alors qu’ils encaissent les charges quotidiennes de la police. Perdue dans cette violence, son désir de témoigner des injustices et ses poussées toujours plus profondes au coeur des nuages lacrymogènes lui mériteront de trouver grâce aux yeux d’une personne.

     Sa souffrance prendra fin avec cette conclusion « J’ai enfin accepté mon histoire et sa part d’errance. » 

     Gaëlle Nohant nous offre le récit du parcours d’un cœur déchiré sur le fond d’une fresque historique vivante, brossée à partir de témoignages directs et d’une solide recherche documentaire. Le message de ce récit est porteur d’espoir. Recoller les morceaux de son existence est possible, même si parfois il faut en payer le prix.