Encore une commémoration au cours de ce confinement. Le 8 mai, on commémore la victoire sur l’Allemagne nazie. Un jour qu’on a rempli de souvenirs, de symboles et de folklore.
Mon point de vue d’européen convaincu.
Des idées sataniques de certains acariâtres, ont pu s’emparer d’une grande partie du peuple allemand, profitant de leur misère et de leur désarroi à la suite de leur défaite lors de la première guerre, et de l’humiliation qui a suivi.
A la base, nous n’étions pas que des victimes du nazisme.
Hitler a commencé par s’élargir vers l’est, jusqu’à faire retentir les sirènes de la guerre en France et en Angleterre. Les vainqueurs de la première guerre se sont fait balayer par la Werhmacht dans les Ardennes. Rommel qui ne leur laissa même pas le privilège d’une contre-attaque, les poussa et les jeta dans les eaux de Dunkerque, pour fuir, par la suite, presque à la nage jusqu’en Angleterre.
S’en est suivie l’occupation de la France. L’Angleterre s’en est échappée, par la grâce de sa situation géographique d’île. La pieuvre noire étala ses bras sur notre occident continental, et s’y agrippa.
Dans son manteau conçu par Hugo Boss, son brassard nazi, coiffé de son chapeau visière frappé d’un aigle portant la croix gammée, Hitler, du haut de sa tribune de Nuremberg, en face de ses troupes euphorisées, tapant le sol avec leurs bottes d’un bruit assourdissant, mais régulier, leva la main non pas pour faire le salut nazi, mais pour indiquer à ses sujets la direction de l’est. Alors qu’il s’était engagé à s’y abstenir.
Au signal de leur gourou, les soldats, ensorcelés et drogués, couraient comme les loups des nuits froides et étoilées à l’assaut de Leningrad, Moscou, Stalingrad, et Kiev. C’était aussi éclair qu’à l’ouest, mais seulement, jusqu’aux portes de Moscou et de Stalingrad. A Stalingrad, les gens, se sont hissés en haies humaines autour de leur ville. Les loups enragés ont tellement mordu et déchiqueté de la chair et de l’os mais aussi de la glace, que leurs dents se sont broyées, et leurs mâchoires disloquées. Essoufflés, ils se jetèrent à plat ventre sur la neige, les quatre pattes écartées, et les langues pendues.
Ce qui restait des français, et des anglais faisait appel à leurs amis du monde libre, mais aussi à leurs subordonnés du monde colonisé, et débarquaient en Normandie, le jour J, le jour le plus long de tous les jours.
L’étau se resserrait de l’est à l’ouest, et ça ne fût qu’une question de temps avant que les alliés n’arrivassent à Berlin, en passant par des chemins à la décorations nazie, bordées de camps d’horreur et de terreur, et traversées par des villes comptant plus de morts non enterrés que des vivants.
Hitler logea une balle dans sa tête, après en avoir logé une autre dans la tête de son chien. Le 7, 8 et 9 mai 1945, comme pour certifier le certain, pas un seul mais deux traités de capitulation allemande furent signés par ceux qui restaient des dirigeants nazis.
Défaits pour la deuxième fois au cours de la première moitié du même siècle, les allemands retrouvaient presque les mêmes vainqueurs, mais assagis. Ce ne sont plus les obligations et réparations imposées à Versailles à l’issue de la première défaite, mais de l’aide, du soutien et du support, qui a permis à l’Allemagne par la suite, de se reconstruire et de rayonner, en tant que première économie européenne.
J’ai des doutes sur la date de la victoire sur le nazisme, était-elle ce certain jour de mai 1945, certifiée par des signatures sur des papiers dactylographiés, ou c’était bien après quand nous ne nous sommes pas comportés en vainqueurs avec les allemands vaincus, et que nous avions cicatrisé avec notre projet de l’Europe, nos blessures communes avec les allemands de peur, de méfiance et d’appréhension, par lesquelles s’infiltraient les virus de la phobie, de la haine, et du fanatisme.
Mais, il en reste certainement d’autres.