Il y a plus ou moins quatorze ans, une petite fille comme je l’étais alors, t’a mise dans mes bras. Je me souviens qu’à cette époque, tu n’aimais pas être portée. Tu étais sauvage, indomptée. Tu te débattais. Cette même petite fille m’a dit qu’elle partait, qu’elle ne reviendrait jamais. Et puis, elle m’a fait promettre de veiller sur toi, de t’adopter. J’ai juré. Elle s’en est allée. Tu es restée.
Quatorze années ont passé en un clin d’oeil. J’ai grandi avec toi, tu as vieilli avec moi. Tu as appris à m’aimer, je t’aimais déjà. Notre famille s’est disloquée, mais toi et moi, nous ne nous sommes jamais séparées.
Tu étais une constante, un pilier.
Le 5 juin 2018, vers 19 heures, je t’ai dit adieu. C’était pour le mieux. En tout cas, c’est ce que tout le monde a dit. C’est ce que je me suis dit. Sans doute que c’était vrai. J’espère que c’était vrai.
Ça ne change rien à ma culpabilité, rien à mon chagrin.
Tu me manques. Comment pourrais-tu ne pas me manquer ?
Tu étais la première résolution que j’ai jamais prise dans ma vie. L’une des rares que j’ai jamais tenues.
Et je t’ai tellement aimée, si tu savais. Au moins autant que tu m’as aimée.
Dans ton repos éternel, j’espère que tu le sais.
très émouvant ce texte.
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