Elleana n’en revenait pas. Elle avait toujours cherché à connaître ses vrais parents, Jacques ne voulait pas en parler et elle n’avait pas pu lire le petit mot qui se trouvait près d’elle lorsque Jacques l’avait trouvée alors elle avait laissé libre cour à son imagination, mais maintenant qu’elle savait, elle n’était pas sûre d’apprécier. Ce qui est compréhensible quand on a une mère qui est l’Élément de l’eau et un père qui est un sur-élément psychopathe.
Elle s’était réfugiée dans le Temple de la Terre. C’était un grand bâtiment triangulaire, qui, au premier coup d’œil, ressemblait à une serre. Sauf que les murs n’étaient pas en verre mais en une matière très spéciale qui ne se trouvaient qu’au Pays-des-Cieux et qui reflétaient les couleurs en formant un arc-en-ciel. Et que les plantes, qui avaient donc poussées surnaturellement, formaient une mosaïque de couleurs en encerclant un immense chêne vert. Elleana était là, au pied du chêne, versant toutes les larmes de son corps.
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Pendant ce temps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… Non, en fait juste dans le Manoir du Sagittaire. Il se tramait quelque chose. En effet, Vide, après s’être rétabli de son combat, avait tout d’abord hurler de rage face à sa défaite puis réfléchit.
La jeune fille qui l’avait attaqué était une sur-élément, il devrait l’affronter jusqu’à sa mort. Mais il avait ressenti une émotion étrange en l’apercevant. En y réfléchissant, elle ressemblait beaucoup à Eau, hormis ses cheveux qui ressemblaient… aux siens ! Et si cette adolescente était son enfant ? Mais comment était-ce possible ? Eau ne lui avait rien dit !
Mais surtout : comment allait-il faire pour tuer sa propre chair ?
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Le soir, dans la Cabane, Arthur fit, comme d’habitude, le point de la semaine puis ils parlèrent en rigolant.
Mais Elleana ne dit pas un mot, trop occupée à réfléchir sur les conséquences de ce qu’elle avait appris dans l’après-midi.
Ils restaient jusque vingt-deux heures car c’était les vacances. Et, à vingt-et-une heure, Mathéo alla rejoindre Elleana qui s’était mise dans un coin.
– Qu’est-ce qui t’arrive ? Depuis tout à l’heure tu n’as pas dit un mot.
Il pensait qu’il aurait dû insister plus pour lui faire cracher le morceau mais elle le considérait comme son meilleur ami et puis il faudrait bien leur dire un jour.
– Cette après-midi, commença-t-elle doucement, je suis allée rendre visite à Eau. Je voulais juste voir si elle pourrait nous en dire davantage sur Vide, mais elle a commencé à me raconter une histoire, son histoire.
Elle n’ait plus envie de continuer, en parler concrétisait la situation et elle ne voulait pas y croire.
– Tu sais que tu peux tout me dire, l’encouragea Mathéo.
– Au début je n’ai pas bien compris, continua-t-elle donc, mais au fur et à mesure je commençais à comprendre où elle voulait en venir sans réussir à l’admettre. Malheureusement, elle a confirmé ce que j’avais redouté.
Mathéo avait de plus en plus de mal à se contenir, il détestait quand on n’allait pas droit au but. Mais il voyait bien que son amie était en état de choc, alors il prit sur lui et attendit la suite.
– Mathéo, cette histoire était une histoire d’amour, entre Eau et Vide. Et ils ont eu un enfant. Moi.
Et elle craqua et fondit en larmes.
Mathéo ne s’attendait pas du tout à ça. Il comprenait mieux maintenant son comportement étrange.
Il l’a pris dans ses bras et la consola. – Ça ne change pas grand-chose, il ne faut pas s’en faire.
– Tu ne comprends pas, mon père est un psychopathe ! Et seule moi peux le neutraliser mais moi je ne veux pas neutraliser mon propre père.
– Tu n’es pas obligée de le tuer, tu peux simplement le maîtriser, fit remarquer Arthur d’une voix calme.
Manon et lui avait écouté silencieusement la conversation depuis le début. Finalement ils décidèrent de rentrer et de rediscuter de tout ça demain…
Elleana s’était un peu calmée et Mathéo proposa de la ramener chez elle.
Ils marchèrent jusqu’à la rue Michelon en silence. Le jeune homme avait pris la main de son amie.
Juste devant la porte, il la retint et la força à le regarder dans les yeux.
– Elleana, répond-moi franchement, est-ce que tu as confiance en toi ?
Elle continua de le regarder un long moment avant de répondre :
– Non.
– Et pourquoi ?
– Je ne sais pas. Tout est arrivé trop vite, je n’arrive pas à tout gérer alors je fais des erreurs.
– Bon admettons. Est-ce que tu as confiance en moi ?
– Oui, répondit-elle du tac-au-tac.
– Pourquoi ?
Mathéo se frotta nerveusement la poitrine mais le geste échappa à Elleana qui réfléchissait à sa réponse.
– Parce que tu as toujours l’air sûr de toi.
– Eh bien moi j’ai confiance en toi, donc si tu as confiance en moi, tu as aussi confiance en toi.
Il avait dit cette dernière phrase avec conviction presque en la grondant. Et avant qu’elle puisse répondre il s’en alla.
Elleana rentra donc chez elle en pensant à la discussion avec son ami.