Je regarde une vidéo sur youtube, puis deux, puis trois. Un peu comme prise la main dans un paquet de chips. La frénésie me prends.
Du contenu, du contenu, je me fais happer. Une lame de fond d’excitation gronde doucement en moi.
Et si c’était moi la jolie fille à l’écran qui racontait tout ça ? Moi aussi je suis formée au coaching, moi aussi je fais les pratiques dont elle parle…
Montée d’adrénaline, analyse, redescente, chute dans le fin fond du moral.
Utopique, je suis trop vieille, pas assez entourée. Je ne sais pas autant de chose que cette personne. Je ne saurais pas tenir la distance, je me décourage trop vite.
Et puis j’ai peur.
J’ai peur d’utiliser tout mon temps à ne pas faire LA bonne activité.
Des questions commencent à tourner dans ma tête…
Comment elle fait pour gérer tout ça ? A-t-elle encore du temps pour elle ?
A-t-elle, elle même, un coach qui la motive ? Quelle est sa motivation ?
Comment a-t-elle commencé ? Seule? En équipe ?
Je me questionne, je m’interroge. Tant sur elle que sur moi. Pour sûre elle doit être entourée et soutenue. Ce qui n’est pas mon cas.
Je suis une de celles que l’on dit un peu étrange, un peu être ange, un peu trop en je. Trop d’éther et pas assez de matière. J’ai pas vraiment d’amis ni vraiment d’amant. Plutôt seule avec mes mots, le genre humains m’attire et m’effraie à la fois. Je les comprends sans vraiment les comprendre, j’ai envie d’être en leur compagnie et à la fois j’en suis vite fatiguée. J’ai l’impression qu’ils veulent me happer dans leurs réalités, un peu comme si ils voulaient me hacker la mienne.
Retour à la réalité. Les voisins du dessus n’ont toujours pas mis de tampons sous leurs pieds de chaise. Demain je vais aller leur en acheter au magasin. J’en ai marre d’entendre ce son désagréable quand j’écris.