Les jours qui ont précédé le déménagement n’ont pas été de tout repos. Des camionneurs sont venus à plusieurs reprises pour transporter meubles et objets. J’ai insisté pour vider moi-même ma chambre. C’était ma vie que je rangeais dans des cartons, onze années qui devaient être transportables.
chapitre 5
< 1 min
Un matin, j’ai réalisé qu’ils ne nous avaient pas dit ce que EUX allaient faire. Si mon collège était trop loin pour que je puisse m’y rendre, comment allaient-ils faire pour travailler ?
Tu n’as toujours pas compris ?s’est moquée ma mère quand je lui ai posé la question. Renouer avec la vie rurale ne veut pas dire seulement y loger ! Non, le métier de fermier m’attire trop pour ne pas saisir l’occasion. Des vaches, des chèvres, des poules et des moutons: cela devrait suffire.
J’ai cru qu’elle me faisait une blague, qu’elle allait m’annoncer que chaque problème a sa solution et que donc elle ferait du télétravail. Mais elle n’est jamais revenue sur ses paroles.
Margaux, Lise et Simon aussi ont préparé leurs bagages. Je ne saurais jamais si ce départ leur plaisait vraiment, mais ils n’ont montré aucune excitation lorsqu’ils ont vu la maison vide.
C’est fou comme un simple bloc de béton arrangé avec des fenêtres et une porte peut nous paraître si précieux. J’avais beau garder tous mes objets, photos et meubles, je perdais là quelque chose qui me semblait plus important que tout le reste. Maman a fermé la porte d’entrée et je me suis dit: c’est fini.