Bientôt 17h. Encore une super journée avec les collègues.
Je vais pouvoir partir. Faut que j’aille chercher Tom. Ne pas le faire encore attendre devant son école.
Bon. Où sont mes clés ?
Celle de ma voiture est dans ma poche, mais celle de la maison ?
Où est-elle ? Merde, c’est pas le moment !
Elle est forcément là. Calme-toi. Cherche dans les tiroirs et… ils peuvent pas s’arrêter de ricaner à côté, non ?
Attends un peu… Pourquoi ils se sont arrêtés quand je les ai regardés ?
Ils n’auraient pas… ? Les enfoirés ! C’est eux, j’en suis sûr ! C’est pas le moment de me faire une blague !
Doit être ce connard de vegan, il a dû croire que c’était celle de ma voiture… déjà fait la remarque sur ma pollution…
Fume ta putain de cigarette électronique goût papaye quinoa et fous-moi la paix !
Tu vas aux toilettes ? OK, on va s’expliquer.
Il me prend pour un con en plus. Il fait genre de pas comprendre ce que je lui veux. J’ai pas le temps pour tes conneries.
Voilà qu’il se mure dans le silence maintenant. Mais il avait pas mes clés. Tout le monde peut se tromper, non ? Qu’il boude ! Il a l’air malin avec son foulard en coton équitable trop noué autour de la gorge.
Il va crever bio, il sera heureux.
Bref, ma clé.
Si c’est pas lui, c’est donc l’autre greluche qui se marrait avec lui. Ça tombe bien, elle est juste à côté, à boire un café.
Même cinéma, même déni. Elle me fixe comme si j’étais fou. Je suis bon pour rejoindre la porcherie des réseaux sociaux : #perversdesclefs, #perefourasaubureau.
Connasse.
Je veux pas ton cul, je veux ma clé.
Marrant ce qu’on peut faire avec une touillette et du café brûlant…
Mais toujours pas de clé. Je lui apporterai un bouquet pour me faire pardonner. Ça fait pas trop goujat ?
Bon, retour dans l’open space.
Monsieur ponctualité part déjà ? C’était donc toi. Tu crois pouvoir te marrer en m’imaginant dormir dans la voiture ? Reste ici.
Pas le temps de parler, j’accélère et son nez explose contre l’arrête de la porte. Un bout de dent vole aussi je crois. Je sais pas ce qu’il essaie de dire. Un coup de talon, et là c’est sûr, ce sont bien des dents.
Ma clé par contre…
Le superviseur se pointe. Mon boss. Dix ans de moins que moi, même pas trente ans. Bobby. Robert en vrai. Merci papa. Merci maman. Y a plus que les acteurs américains pour s’appeler comme ça.
Il me regarde. Il a jamais vu quelqu’un chercher ses clés ?
Je m’approche, il recule. Attention Bobby. Je tente de le retenir, mais il bascule par la fenêtre. Marrant. C’est lui qui l’a ouverte plus tôt.
Mauvais karma. Un truc à se reprocher peut-être ?
Il s’est écrasé juste à côté de ma voiture. Des passants me regardent.
— Désolé ! Vous pouvez regarder si il a des clés sur lui ?
Ils prennent leurs téléphones, mais me repondent pas. Les gens sont malpolis.
Moi en attendant. J’ai toujours pas mes clés. Je savais que j’aurais dû la mettre avec… attends une seconde…
Mais oui putain ! Je suis con. J’ai fait un unique trousseau hier soir ! La voilà, avec celle de ma voiture.
Ouf!
— Trouvée !
Personne ne répond dans le bureau. Il fait un silence de mort.
Bon, avec toutes ces conneries faut que j’appelle mon ex. Vais être en retard.
Merde… Je l’avais à midi… lequel des connards de l’immeuble me l’a volé ?
Où est passé mon téléphone ?
Un peu stressé, non ? XD
Joli craquage ^^
J’aime beaucoup.
Je cherche mes lunettes depuis deux semaines…
Personne ne les as vues ?
quelle écriture, que des idées !! J’ai découvert vos écrits sur le concours " une épouvantable citrouille" et du coup je suis en train de tous les lire, bravo !!