Il y a dans mon jardin, de drôles de petits nains.
Leurs sourires en terre cuite, ont vite provoqué ma fuite.
D’éminents médecins, forcément très sains,
Entre eux se réunirent, pour m’éviter le pire.
Ils jugèrent que dans ma tête, mes pensées faisaient la fête.
Des médocs plein les mains, je verrais bien demain.
Mais avant de m’assoupir, autant éviter le pire.
Je tourne leurs nez vers le nord, bien loin de mon pauvre corps.
Mais au petit matin, je ne suis pas serein.
Je frémis de tout mon être, les trouvant sous ma fenêtre.
Ils me fixent dans l’herbe, de leurs mines acerbes.
Je soulève soudain ma couette, un est là avec sa brouette.
Je me réfugie dans le couloir, ils y font dejà une belle foire.
Je les enjambe avec prudence, les observant avec méfiance.
Derrière moi, je les entends, ils bougent. Devant moi un tapis de pointes rouges.
Un à gauche, il me fauche.
Les pics affûtés de leurs bonnets, se rapprochent très vite de mon beau nez.
La douleur me transperce, tout mon sang se déverse.
Mon corps doit peser une tonne, mais eux, sous moi, chantonnent.
Sont-ce mes os qui se craquellent ? Quelles en seront les séquelles ?
Je pleure, j’ai peur.
Je prie la mort pour qu’elle se presse, je sens mon corps qui se compresse !
Mes membres enfin se raidissent, se peut-il qu’ils me maudissent ?
Mes yeux se ferment, ils peignent mon épiderme.
Je n’ai plus de peau, juste la terre des pots.
Bientôt j’ornerai aussi le gazon, piégé pour toujours dans cette prison.
Les voisins passeront, et surpris se diront :
Il y a dans ce jardin, de drôles de petits nains.
Un de plus que hier matin.
Oulala … c’est … comment dire … perturbant ? Ou pire … ça fait peur … 😉
Un jardin extra-ordinaire dont la disposition des rimes est particulièrement agréable ! J’aime beaucoup.
Pas très sympa ces nains de jardin… Mais ton texte l’est, lui 😉 !
Bonjour Antho CLEST
les vers de terre,
trouvant que cette chaire est pour eux bien trop chère,
laisseront l’emplâtre jouer le gros dur en plâtre.
Merci pour cette ballade.