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10 mins

Greenwich Village, New York, 11h23

Greenwich Village, souvent appelé simplement “The Village”, est un quartier emblématique de Manhattan à New York. Célèbre pour sa culture artistique et bohème, il possède une atmosphère unique qui attire toujours les artistes, les intellectuels et les amateurs de culture. Ses rues étroites sont bordées de bâtiments en briques rouges, de cafés pittoresques, de galeries d’art indépendantes, de boutiques vintage et de petits parcs tranquilles. Le quartier est réputé pour son ambiance villageoise au milieu de la grande métropole, avec ses arbres ombragés et ses ruelles pavées. Le quartier abrite également des lieux historiques comme le Stonewall Inn, célèbre pour les émeutes de Stonewall en 1969, événement majeur pour le mouvement LGBTQ +. Les restaurants variés, les théâtres off Broadway et les bars animés contribuent à l’effervescence culturelle de Greenwich Village, en faisant un lieu incontournable pour quiconque veut découvrir le côté alternatif et créatif de New York.

Jack se tient là, ébahi devant la majesté de leur demeure. Les murs en pierre taillée s’élèvent avec élégance, encadrant de grandes fenêtres ornées de volets en bois sombre. Le toit mansardé ajoute une touche de charme à l’ensemble, et les jardins parfaitement entretenus semblent accueillir chaleureusement leur retour. « Alors, elle est magnifique n’est-ce pas ? », dit Rosa en s’approchant de Jack, lui tenant la main par la même occasion et ce dernier répond : « Oui… Vraiment magnifique ». Les deux rentrent ensuite dans la maison, Jack admire la décoration de l’intérieur ainsi que son agencement qui est très réussi, à ses yeux.

Après l’avoir fait une visite rapide de la maison, Jack décide de se poser sur un des canapés de la maison tandis que Rosa se trouve dans leur chambre qui se trouve à l’étage. Près de lui se trouve une table basse sur lequel sont posés différents objets comme un livre de poche, un pot de fleurs, un petit cadre photo dos à lui et un pistolet. La vue du pistolet l’intrigue fortement et il s’en saisit. Il commence à l’admirer dans ses moindres contours, du canon jusqu’au cross, laissant sortir un petit brin d’admiration pour cet objet mortel. Mais alors qu’il s’apprête à le déposer sur la table, une drôle de sensation lui pique le dos. Il n’ose pas se retourner, sentant comme une sorte de présence puis une voix familière lui parvient aux oreilles, disant : « Je peux savoir ce que tu fais savoir avec mon arme ? ». Jack finit par se retourner et tombe sur Rosa, dont le visage est assez proche du sien.

– Ah, désolé, je ne savais pas, dit Jack en déposant le pistolet sur la table.

– Ce n’est pas grave, ne t’en fais pas. D’ailleurs, il faudrait que j’aille quelque part, dit Rosa. Je reviendrai ce soir.

– Et je pourrais venir avec toi ? Demande Jack.

– Eh bien… malheureusement non, réponds Rosa. Je dois m’y rendre pour une raison très importante.

– D’accord.

Armée, Rosa finit par quitter la maison, et quelques instants plus tard, le bruit de la voiture s’éloigne, s’estompant progressivement à mesure qu’elle s’éloigne de la maison. Se retrouvant désormais seul dans la maison, Jack se demande qu’est-ce qui peut faire afin de tuer l’ennui mais la fatigue persistante du vol le pousse à s’affaler sur le canapé, attendant avec impatience le retour de sa femme.

18h23, Tottenville, à Staten Island…

La voiture de luxe se gare devant l’hôtel, attirant l’admiration de quelques passants qui contemplent avec émerveillement le véhicule rutilant. Un homme d’une cinquantaine d’années en descend, vêtu avec élégance comme un homme d’affaires accompli et est accompagné de deux imposantes gardes du corps chargées de sa sécurité. Ensemble, ils pénètrent dans le hall de l’hôtel et se dirigent vers la réception, où l’homme s’adresse à l’employée présente derrière le comptoir.

– Bonjour Mademoiselle, J’aimerais rencontrer Alexis Foster, dit l’homme d’une voix grave.

– D’accord, avez-vous un rendez-vous avec Monsieur Foster ? Demande l’employée.

– Oui, tout à fait.

– Et puis-je connaître votre prénom s’il vous plaît ?

– Jonathan Fish.

– Merci, veuillez patienter quelques secondes s’il vous plaît.

L’employée, sous le regard scrutateur des deux imposants gardes du corps, passe un coup de fil devant l’homme au costume impeccable. Elle échange quelques mots rapides avant de déposer le combiné et d’indiquer aux trois personnes la direction de l’ascenseur. Leurs pas résonnent dans le hall luxueux alors qu’ils se dirigent vers la porte métallique qui s’ouvre avec un sifflement discret. Un homme d’apparence modeste, mais au regard vif, se tient de l’autre côté. « J’imagine que vous êtes Jonathan Fish, n’est-ce pas ? », déclare-t-il d’une voix calme mais assurée et continue en disant : « Veuillez me suivre, si vous le voulez bien ». Jonathan Fish acquiesce, suivant l’homme entre dans l’ascenseur avec ses deux gardes du corps. L’ascenseur les emporte vers les hauteurs où les portes s’ouvrent sur le 7ème étage et après avoir emprunté un long couloir, ils arrivent dans une salle de réunion spacieuse et bien aménagée mais ce qui attire surtout l’attention de Jonathan Fish et les gardes du corps, ce sont les nombreux hommes de main qui peuplent la pièce, tous arborant l’emblème d’Alexis Foster, un corbeau. « Je vous invite à prendre place, Monsieur Fish », annonce Alexis Foster d’un sourire énigmatique. Malgré le sourire, Jonathan remarque quelque chose d’intrigant dans le regard de son hôte. Cependant, il se contente de prendre place sur une chaise et ses deux gardes du corps, fidèles sentinelles vêtues à l’identique de leur employeur et dissimulées derrière des masques, prenant position derrière lui.

– Alors, le voyage depuis l’Angleterre n’a pas été trop contraignant, Monsieur Fish ? Demande Alexis Foster, s’allumant en même temps un cigare.

– Très fatigant, vous ne pouvez pas imaginer, répond l’homme d’affaires. Et les repas de ce pays ont encore accentué ma colère.

– Je peux le voir à votre visage, mon cher mais ne vous en faites pas, je ferai en sorte que votre séjour dans cette ville soit des meilleurs. Après tout, vous êtes mon invité de marque, le très célèbre Jonathan Fish, le baron de la drogue de Brighton.

– Je peux dire la même chose que vous, Alexis Foster ou précisément, le requin de Staten Island.

Alors que les deux hommes semblent s’amuser dans leur conversation, un bruit provient de la porte d’entrée. « Ça doit le serveur que j’ai demandé, faites-le entrer », ordonne Monsieur Foster à un de ses hommes et il s’exécute en ouvrant la porte. Le serveur rentre avec un plateau sur lequel sont posés un verre de vin et deux verres, verres qu’il donne à chacun des deux hommes et leur sert le vin, le tout avec finesse et rapidité. Une fois fini, il se déplace dans un coin de la pièce, attendant que son patron fasse appel à lui de nouveau.

– Donc, inutile de vous rappeler pourquoi vous êtes là, Monsieur Fish.

– Oui, le marché que nous allons conclure, celui qui va vous permettre d’étendre votre marché de la drogue chez nous et peut être même dans tout l’Europe. Cependant…

– Hum ?

– J’aimerais si possible, discuter d’un point avant de pouvoir signer le contrat si ça ne vous dérange pas.

– Allez-y, je vous écoute.

– Avez-vous entendu parler de James Growden ? Demande Monsieur Fish.

– Ce nom me dit fortement quelque chose. Ce n’est pas cet homme qui domine le marché du LSD ?

– Si, tout à fait et ce jeune homme me tape légèrement sur le système. Il est venu s’installer en Angleterre dernièrement et en moins de deux semaines, il a réussi à étendre son marché sur plusieurs villes d’Angleterre : Londres, Birmingham, Leeds et Bournemouth.

– Vous avez donc peur qu’il vienne s’installer sur votre territoire si je comprends bien ? C’est compréhensible.

– C’est exact. Je vis en Angleterre depuis bien longtemps et je n’ai pas envie qu’un petit merdeux vienne s’installer dans mon territoire. J’aimerais donc que vous m’aidiez à me débarrasser de cet individu.

– Ah.

– Qu’est-ce qu’il y a ? Demande

– Malheureusement, je vais devoir refuser votre demande. Ce n’est pas contre vous mais c’est plus une question de sécurité, réponds ce dernier.

– De sécurité ?

– Vous devez sûrement le savoir, le FBI et la CIA cherchent absolument à me mettre la main dessus donc je fais tout pour ne pas me faire voir. Si j’interviens dans votre conflit avec James Growden, ça risque de leur ouvrir une ouverture pour me capturer.

– Mais je pourrais vous protéger ou encore mieux, vous faire quitter les Etats-Unis et vous amener en Angleterre, propose Monsieur Fish.

– Je voudrais bien mais ça risquerait également de vous mettre dans un très gros embarras, explique Austin Foster, d’autant plus que vous aussi vous êtes sous l’œil du MI6. J’ai même entendu dire qu’ils ont voulu vous arrêter, est-ce vrai cette rumeur ?

– Si c’était le cas, pensez-vous que je serais ici en ce moment en train de vous parler ?

– Bref, malheureusement, je ne peux accéder à votre demande le vieux, affirme Monsieur Foster, déposant son verre sur la table. Toutefois, j’espère que mon refus ne va pas déranger notre accord.

Jonathan Fish ferme ensuite les yeux, se mettant dans un état pensif tandis qu’Austin Foster demande au serveur de le servir du vin à nouveau. Après quelques secondes, Jonathan Fish rouvre les yeux, claque ensuite des doigts et un des gardes du corps qui s’approche, déposant la mallette devant son patron, sous les yeux surpris d’Austin Foster. « Ne vous inquiétez pas Monsieur Foster, notre accord tient toujours, vous n’avez pas de soucis à vous faire mais j’aimerais vous montrer quelque chose d’intéressant », dit Monsieur Fish et cette phrase attire l’attention d’Austin Foster, gardant maintenant toute son attention envers le vieil homme.

– Je me suis permis de faire quelques recherches sur James Growden et j’ai trouvé des choses très intéressantes et j’aimerais vous en faire part, si vous le voulez bien.

– Bien sûr.

– Né en 1997 à Chicago, cet individu est le fruit d’un père anglais et d’une mère américaine. Son destin bascule tragiquement à l’âge de six ans lorsqu’il perd ses parents dans un accident de la route, le laissant orphelin et livré à une famille d’accueil. Dès l’adolescence, son nom figure déjà dans les archives de la police pour une série de délits allant du vol à l’agression en passant par le cambriolage et le trafic de stupéfiants. À dix-huit ans, il quitte le foyer d’accueil mais se heurte à des portes closes en tentant d’accéder à l’université, son passé judiciaire le rattrapant. Il plonge ainsi dans le monde obscur du trafic de drogue au sein d’un petit gang local avant de créer le sien deux ans plus tard, à 20 ans. Sous sa direction, le gang se développe et recrute de nouveaux membres, étendant son emprise sur une grande partie des États-Unis puis il décide de franchir les frontières et de conquérir de nouveaux territoires à l’étranger, en commençant par Angleterre pour étendre son influence à l’international.

– Ce que vous dites n’a rien de nouveau le vieux, je m’attendais à quelque chose de plus croustillant pour être honnête.

– Justement, j’y viens. Le gang que j’ai mentionné il y a quelques secondes s’appelait “The White Bloods”. C’était un petit gang qui était assez connu dans la ville mais il a fini par être démantelé par la brigade des stupéfiants et presque tous les membres du gang ont été arrêtés sauf une personne : Voulez-vous entendre le nom et prénom de cette personne ?

– Pas la peine, je vois où vous voulez en venir. Oui, je faisais également partie de ce gang et si vous voulez savoir, j’étais son bras droit.

– Oui, je le sais également.

– Par contre, on ne s’est plus revu depuis longtemps.

– Votre dernière rencontre doit remonter à… Si je ne me trompe pas, ses trois derniers jours n’est-ce pas ? Demande Monsieur Fish en souriant.

– Qu’est-ce que vous racontez, le vieux ? Dit Monsieur Foster d’un air surpris.

Dans la foulée, Jonathan Fish sort deux photos et le dépose sur la table puis dit : « Sur la première photo, on vous voit dans un restaurant il y a de ça deux semaines. Sur la deuxième, on vous voit l’accueillir au rez-de-chaussée de cet hôtel il y a deux jours. Évidemment, j’ai encore d’autres photos sur moi que je pourrais vous montrer comme là où on vous êtes en train de vous amuser dans cette boîte de nuit à quarante-cinq minutes de là mais ça risque de prendre beaucoup de temps donc je vais aller droite au but : Voulez-vous réellement qu’on conclut un marché ou comptiez-vous aider ce petit con à se débarrasser de moi ? ».

Alexis Foster ne répond pas tout de suite, préférant finir son verre de vin, agissant comme un insolent. Soudainement, la porte d’entrée s’ouvre de manière violente et laisse apparaître James Growden. Au même moment, les hommes de main d’Alexis Foster sortent chacun leur arme et pointent leur canon en direction de Jonathan Fish et de ses deux gardes du corps.

– Évidemment, il devait être là.

– Je vois que vous n’êtes pas surpris de ma présence, le vieux mais peu importe, c’est ici que votre vie prend fin mon cher.

– Je l’avoue. Vu comme ça, je ne peux rien faire sauf que…

– Sauf que ?

Les lumières de la salle s’éteignent brusquement, plongeant Alexis Foster dans l’obscurité totale. Pris au dépourvu, il lance un cri d’alarme, interrogeant l’obscurité sur la raison de cette soudaine obscurité. Des bruits étouffés et de coup se mêlent au silence oppressant, rendant difficile pour Alexis de discerner leur provenance. Il tente de localiser les sources de ces sons étranges, mais ses efforts sont vains. Après quelques instants angoissants, les bruits cessent aussi mystérieusement qu’ils ont commencé. Alexis, cherchant des réponses dans l’obscurité, appelle ses associés, espérant un signe de leur présence. Cependant, au lieu d’une réponse verbale, il est accueilli par le froid métallique d’un pistolet pressé contre sa tempe.

Au même instant, les lumières reviennent, révélant un tableau troublant : ses hommes de main sont étendus au sol, inconscients, tout comme James Growden.

Il remarque ensuite Jonathan Fish assis en face de lui, ses deux gardes à ses côtés et le serveur derrière lui, tenant un pistolet et collant le canon de près contre sa tempe. Un petit détail l’intrigue : les deux gardes du corps et le serveur portent tous les trois des lunettes de soleil. Avant qu’il puisse réfléchir davantage, Jonathan Fish s’apprête à lui adresser la parole.

– Effrayant de se trouver dans ce genre de situation, n’est-ce pas ?

– Alors, vous aviez tout prévu espèce de vieille merde. Et ce serveur, il travaille pour vous aussi je présume ?

– Comme vous pouvez le remarquer. Il a infiltré l’hôtel et c’est grâce à lui que j’ai pu obtenir les photos que je vous ai montrées et que je savais que James Growden allait venir aujourd’hui donc j’ai pu faire d’une pierre deux coups.

– Enfoiré, dit Monsieur Foster d’une voix remplie de colère. Ne pensez pas que vous allez vous en sortir, je ferais en sorte que vous pourrissez en enfer plutôt que dans une cellule.

– En réalité, je suis déjà en prison et ce depuis un bon moment, révèle Jonathan Fish.

– Hein ? Mais qu’est-ce que vous racontez ?

– Je ne suis pas le vrai Jonathan Fish, il a été arrêté dans son manoir à York par le MI6 et il est actuellement en prison. Nous avons fait en sorte que cette nouvelle n’apparaisse aux infos afin que notre plan fonctionne, explique l’imposteur.

– Mais qui êtes-vous ?

 

 

Soudainement, le serveur assomme de plein fouet Alexis Foster avec le cross du pistolet et ce dernier s’écroule par terre. Dans la foulée, lui et les deux gardes du corps retirent leur lunette tandis que le faux Jonathan Fish s’adresse au serveur en lui posant cette question : « As-tu emmené les valises ? ». Le serveur se dirige vers un placard puis l’ouvre et sort deux valises.

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