À la fenêtre
Il se tient et me dit qu’il m’aime
Que sans moi il sent engloutir son être
À côté de ça viennent les peines de la vie
Les tourments et les chagrins qu’on évite
Les amis et les amours autrefois trahis
Sont aujourd’hui les souvenirs de notre passé à jamais refoulé.
À la fenêtre ,
je vois le monde dépérir
Les souffrances des autres sont devenues miennes
Je sens l’absence des personnes qui m’ont permis d’exister
La protection de celle par qui je suis passée,
L’onction de celui qui m’a orienté
La bénédiction de celui pour qui je puis tout
Ce souffle que je possède aujourd’hui qui fait l’objet de la vantardise et de l’ingratitude,
Les combats que je mène dans le silence,
Me rappellent que ce monde demeure un champs de bataille,
Où chacun de nous devrait se forger une muraille,
Où on ne vit que de son propre travail,
Où un frère est enemi de la réconciliation,
Le prophète ou le prêtre sont des malédictions,
Où la paix et l’entente disparaissent,
Le mensonge et la méchanceté deviennent nos plus grandes caresses,
À la fenêtre ,
je regarde ma mère,
Qui me rappelle sans cesse que ce monde est éphémère,
Que je ne m’y attaches pas,
Que je ne m’y détache non plus,
Mais que j’accomplisse ma mission,
Que je suis dans une transition,
Et qu’au moment de l’affectation,
Il faudra que je me donne une raison,
À la fenêtre,
Je vois mes écrits piétinés,
Ma voix rejetée,
Le sang des innocents coulé,
Ces gens qui dans le passé ont tout donné,
Sont aujourd’hui les plus méprisés,
À la fenêtre,
Les injustices et les traumatismes règnent,
L’équité s’en va pour laisser place à l’anarchie ou à la dictature,
Les gouvernants sont maîtres de l’imposture,
Ils nous miroitent un monde qui n’existera jamais,
Une vie avec une lampe éteinte.
À la fenêtre,
Il me dis tu rêvais,
C’était beau et joyeux mais je jouais,
On a connu le printemps,
Cependant à chaque chose il y a un temps,
Comment oublier ce qui m’a rendu femme,
Quand bien même ça fait mal il faut se rendre à l’évidence, on doit avancer,
Je lui réponds : la vie ça va, ça vient
Ça ne tient qu’à un fil,
Parfois c’est à notre avantage, quelques fois notre péril,
Le plus important est que nous devons continuer la marche,
Ce n’est pas le fruit d’une inspiration,
Je sens juste la fin approcher,
Il me faudrait alors laisser un héritage,
Libérer l’amour pris en otage,
Retrouver ces trésors que nos bourreaux ont caché,
(………)
Comme dans un fleuve en crue, on évite les troncs, on s’accroche à n’importe quoi, on préfère ne pas savoir ce qui flotte à coté.
A la lecture de ce texte triste, je me dis qu’il faut en avoir de la volonté pour ne pas se laisser couler.