La porte claque, elle s’enfui, se dirige vers l’ascenseur, niveau -1, puis vers sa voiture. Elle démarre. Elle roule. Des tas de questions et de réflexions la hantent, atténuant sa concentration.
Pourquoi n’est-il pas capable de me pardonner ? Oui j’ai commis une erreur, je m’en veux suffisamment pour qu’il ne me rappelle pas constamment. Et puis lui aussi a commis des erreurs, des tas d’erreur. Et moi j’ai pardonné alors pourquoi pas lui ? Je lui ai pardonné ses mensonges, ses colères, ses violences.. Je lui ai pardonné parce que j’avais simplement pas la force de lui en vouloir. Ce que je me sens bête de l’aimer à ce point ! Non seulement je l’ai suivi à l’autre bout de la France, mais je lui pardonne bien trop vite visiblement. Et puis mince je ne devrais pas être autant affectée par sa rancune pour m’être simplement emportée !
Quelques minutes plus tard, elle arrête la voiture sur le bord de la route. Elle marche quelques instant dans l’herbe avant de traverser un tunnel lui permettant de passer de l’autre côté de la route, puis de se retrouver face à un lac magnifique. En faisant le tour du lac, ses pensées continuent d’affluer, mais sa colère diminue, laissant place à une importante remise en question.
M’aimerait-il bien moins que moi je l’aime ? Où alors j’en demande trop ? Le problème vient certainement de moi. Pourtant, est-ce vraiment être trop exigent que d’attendre le même pardon que l’on accorde aux autres ?
Elle décide de se poser sur un banc en face de la place, pour être au calme. D’ici elle observe le paysage et y trouve de l’apaisement. Une plage sur les berges d’un lac, des canard qui nagent en file indienne, une légère brise faisant bouger les roseaux, des chiens mouillés promenant leurs maitres, des familles et des amis heureux d’être ensemble en cette fin d’après midi ensoleillée. Un paysage bien contraire à toutes ses pensées turbulentes et sombres. Cependant, après quelques minutes de contemplation, sans aucune pensées envahissantes, elle se trouve apaisée, sereine, peut-être même heureuse.
Elle compris alors que le bonheur est fait de petits moments comme celui-ci, qu’il ne se limite pas aux moments passés à deux. Actuellement il lui manquait seulement un livre pour profiter pleinement de ce moment et se sentir comblée. Au final son erreur n’est pas de s’être laissée emportée par la colère, mais d’avoir oublier que son bonheur ne dépendait pas des autres.
C’est la vérité. On peut parfois attendre qu’on nous sauve alors qu’il n’y a que nous même qui le pouvons.
Un thème très vrai et très intéressant !