Conte 5 : Belinda Laddhyn et la Torche Magique – 10ème partie (lettre de Belinda à Damian)

6 mins

Damian, Amanda, mes deux amours,

Je ne sais pas par où commencer. C’est tellement difficile. Et il y a tellement de choses que j’aurai à te dire. Tellement de choses que j’aimerai vous dire à tous les deux. Tellement de choses que j’aurai voulues vivre avec vous.

J’aurai tellement voulu vieillir et mourir à tes côtés, dans tes bras. Tu ne peux pas savoir.

Amanda,

Je t’aime très, très fort. De toutes mes forces.

Je ne sais pas si tu te rappelles le premier dimanche qu’on a passé tous les trois. Tu m’avais montrée tes petites figurines et tu m’as dit qu’on n’avait pas besoin de se ressembler pour être une famille. C’est tellement vrai. Tu avais tellement raison ma puce, tu ne peux avoir à quel point tu avais raison.
Tu sais bien que je ne t’ai pas portée. Pourtant, tu es ma fille et je t’aime autant que si tu étais sortie de mon ventre. Et j’aurai tellement voulu te voir grandir, te voir devenir une belle jeune fille et t’aider à devenir une femme.

J’aurai tellement voulu être une maman pour toi, être la maman que tu mérites. Mais je ne le pourrais pas ma chérie. Ça n’a rien à voir avec toi. Tu n’y es pour rien. Et surtout ne sois pas triste parce que tu mérites tellement mieux que moi. Et j’espère de tout mon cœur qu’un jour tu auras une maman qui te fera des tonnes de bisous et de câlins, une maman qui sera toujours là pour toi. J’aurai tellement voulu l’être, tu ne peux pas savoir mais ce ne sera pas moi. Je ne le pourrais pas. Mais sache que jamais je ne t’oublierai parce que tu es ma petite puce à moi.
Ne sois pas triste s’il te plaît. Continue de bien travailler à l’école. Ecoute ce que papa te dit, la plupart du temps en tout cas. Fais de petites et surtout de grosses bêtises pour faire enrager ton papa. Amuses-toi bien avec tes jeux et tes jouets, avec ton petit lapin Miguel. J’espère que tu auras tous les animaux que tu veux.

Ne m’oublie pas trop vite. Je t’aime tellement fort ma petite chérie.

Je ne te dis pas au revoir ni adieu parce que tu seras toujours avec moi. Je te laisse le pendentif que ton papa m’a offert en me disant qu’il me porterait chance. Il est pour toi. D’abord parce que ce sera un petit souvenir de moi, d’une dame qui t’as aimée et t’aimeras toujours et de toutes ses forces. Ensuite, ton papa avait raison, ce pendentif est magique. Il m’a donnée une chance incroyable. J’espère que ce sera pareil pour toi. Et que quand tu seras grande tu rencontras quelqu’un qui sera aussi gentil que ton papa et que cette personne te rendra aussi heureuse que je l’ai été avec toi et ton papa.

Je t’aime Amanda. Ne laisse jamais personne te dire ce que tu dois penser, faire ou choisir. Tu es libre, ma chérie, ne l’oublies jamais.

Grâce à vous, tous, j’ai eu la chance d’avoir une famille, une vraie famille et de vrais amis. Grace à vous, j’ai su ce que cela faisait de ne pas être seule, ce que c’était d’être véritablement soutenue, aimée. Vous tous vous m’avez rendue heureuse. Je n’oublierai jamais les soirées, les restos, les vacances et les sorties qu’on faisait ensemble. Vous me manquerez tous et je regretterai toujours ces moments.
Merci pour tout ce que vous avez fait. Essayez de ne pas trop me détester. Et, je sais bien que je n’ai aucun droit de vous demander une faveur mais s’il vous plaît veillez bien sur Amanda et Damian.

Katy et Nadya : merci pour tout. Profitez bien de ce que vous avez parce que cela ne dure pas.
Jamais je ne vous oublierai, vous serez toujours dans mon cœur.

Damian,

il faut que tu saches que je t’aime. Je t’aime. Je t’aime tellement. Tu ne peux pas savoir à quel point je t’aime.
Tu vois je te l’avais dit que je te ferai souffrir. Je ne t’avais pas menti. Je sais bien que tu dois te demander pourquoi je m’en vais et que tu dois avoir du mal à comprendre. Hier encore, j’étais persuadée que je passerai la soirée d’aujourd’hui et toutes celles qui suivraient avec toi et Amanda, que rien ne changerait. J’avais tort. J’ai cru tellement de choses que je serai capable de vous rendre fiers de moi. Là-dessus aussi j’avais tort.
T’embêtes pas avec tout ça. Ce n’est pas ce qui est important. Ce qui l‘est par contre c’est toi, c’est nous, ce qu’on a vécu ensemble. Ce sont des moments que je chérirais jusqu’à ma mort, tu peux me croire quand je te dis ça, ce ne sont pas des paroles en l’air. Ce sont des moments que je chérirais toujours. Je sais bien que tu vas me détester et probablement certains jours tu vas me haïr. Tu en as totalement le droit et tant mieux si cela te fait du bien. Et je ne vais pas te demander de me pardonner. D’abord parce que je n’ai rien à me faire me pardonner et surtout parce que je ne veux pas que tu m’oublies. Et moi je ne t’oublierais jamais.
Te quitter n’a jamais été dans mes intentions. Je ne vais pas te dire que j’ai toujours su que tu étais l’homme de ma vie. Non ce serait faux.

La première fois dans mon bureau, je t’ai détesté, je t’ai haï. Tu as foutu un sacré bordel dans ma tête. Et c’est rien de le dire. Tu as tout chamboulé, tout ce en quoi je croyais, tout ce que je pensais, tout ce que je croyais être tout ce que je croyais savoir, tu as tout changé ce jour-jà d’un coup comme ça. Et pendant des semaines je t’en ai voulu parce que
Jamais personne d’autre que toi ne m’as foutue en colère de cette façon. Et jamais personne d’autre que toi ne m’as terrifiée à ce point-là.
Jamais personne d’autre que toi ne m’as fait ressentir ce que tu m’as fait ressentir. Quand je t’ai rencontré je n’étais qu’une gamine trouillarde qui ne savait pas ce qu’elle voulait, et tu as fait de moi une femme. Tu m’as rendu tellement heureuse, jamais je ne pourrais te remercier de tout ce bonheur que tu m’as donné, de tout cet amour, de cette confiance. De tout de ce que tu m’as donnée.

Damian, je veux que tu saches que je ne quitte pas pour un autre homme parce que c’est impossible, il n’y en a aucun autre comme toi. Et je ne dis pas ça pour te réconforter ou quoi que ce soit d’autre. Je te dis la vérité. Pour moi, il n’y a personne d’autre et il n’y aura jamais personne d’autre que toi.

Mon cœur et mon âme sont à toi à tout jamais.

Je sais bien que je n’en ai aucun droit de te demander quelque chose mais pourtant je te le demande : ne me cherche pas. Ne cherches surtout pas à me retrouver. Tout est bien comme ça. Crois-moi. Tout va bien et tout ira bien pour moi. Ne t’en fais pas.
Par contre, et je ne t’en laisse pas le choix, je veux que tu sois heureux pour toi et pour moi. Je veux que tu fasses ta vie avec une femme qui te rendra heureux, avec qui tu pourras avoir des enfants, avec qui tu pourras avoir une grande maison pleine d’animaux. Une maison pleine d’amour.

Je te le souhaite de tout mon cœur. Je veux que tu sois heureux. Comme ça, quelque part, je le serai moi aussi.

Je t’aime et je t’aimerai toujours de toutes mes forces de tout mon cœur et de toute mon âme.
S’il te plaît garde un petit peu de moi quelque part en toi, dans un petit coin de ta tête et de ton cœur parce que dès que j’aurai refermé la porte de chez nous, il ne restera rien de moi. Il ne restera plus rien en moi juste l’amour que j’aie pour toi et pour Amanda, tout le reste disparaitra.

Je t’aime.

Je vous aime tellement et pour toujours.

Adieu.

La petite fille regardait son père qui lisait cette lettre, la voix chevrotante. Ses yeux, à chaque mot, ces poignards qu’il prononçait, se remplissaient de larmes. Elle ressentait son chagrin, elle sentait cette peur et cette tristesse grandir en elle.

Elle ne pouvait détacher les yeux de son père. Elle s’accrochait tellement fort à lui. Elle ne l’avait jamais vu comme ça. Il avait toujours été, essayé d’être fort pour elle, pour eux deux. Et là, elle le voyait faible comme un petit enfant. Elle avait peur, tellement peur et elle était triste. Tellement triste

Lorsqu’il eut terminé de lire, il replia soigneusement cette lettre, la replaça dans son enveloppe et la posa sur la table de salon. Il regarda alors sa fille, prit le pendentif qu’elle tenait serré dans ses mains et lui passa autour du cou.

– « Et Nineda ? Papa ?! Elle va revenir hein ? »

– « Elle ne reviendra pas Amanda. Elle est partie…partie ».

Il serra alors la petite fille contre lui. Elle se mit à pleurer et hurla qu’elle voulait qu’elle revienne. Tous les deux restèrent là, dans ce salon, seuls, pleurant comme deux enfants abandonnés dont la vie, une fois de plus, se retrouvait bouleversée.

Ils restèrent là, seuls. Brisés.

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