Regarde l’obscurité qui vierge s’étend,
Regarde-la étouffer en poudre des lunes railleuses,
Regarde-la crier au temps lointain qui s’allonge,
Regarde-la rentrer révolter briser en crachant
Un sombre vent obscur qui se lève hurlant
Pour que les soirs violent les nuages d’un ciel ensanglanté.
Regarde-moi en cette nuit penché sur tes rêves,
Regarde-moi compter les heures sur tes yeux,
Regarde-moi observer effeuiller le son de ta voix,
Regarde-moi me noyer dans l’infinie de ton regard
Pour que des ténèbres jaillissent les aveuglantes lumières
Que de tes yeux chauds de givre se déversent lentes.
Vis la fureur de nos cris révoltés perçant la nuit sombre,
Vis le temps impassible se figeant dans l’éternité,
Vis l’infinie priant et pleurant la beauté de ton corps,
Vis l’ivresse brandissant ses flambeaux de larmes
Pour que la foudre de corps entremêlés éclate en tonnerre
Et voluptueuse et charnelle imprègne d’amour ces ombres