Ethan nous conduisit à une plage moins fréquentée que les autres due à sa position.
Elle était petite et donnait une belle vue sur l’Atlantique mais elle était cachée par un grosse couche de végétation. Ce qui la rendait difficile d’accès.
En arrivant, un gang d’environs 3 personnes étaient assis autour d’un petit feu de camp sur la plage, comme l’avait dit Ethan la veille.
Ils étaient 3 garçons et ils faisaient griller des guimauves et des saucisses au feu.
On s’approcha d’eux et il se présentèrent à moi car Ethan les connaissais déjà. Ils s’appelait respectivement Lucas, Matt et Alexis.
Lucas était un grand gaillard au cheveux blond platine comme moi et aux yeux vert forêt qui jouait au basket. Matt était danse même style que Lucas mais avec des yeux bleu océan et des cheveux bruns. Alexis avait des cheveux bruns très foncés presque noir et des yeux de la même couleur mais avait un caractère très enjoué et joueur. C’était le genre de gars qui faisait craquer toutes les filles.
Une fois présentés, il me proposèrent des guimauves à griller et j’accepta gentiment, ne voulant pas faire mauvaise impression dès notre première rencontre.
– Alors, Katerine, commença Alexis, tu te plais a Manhattan ?
– Il y a beaucoup de gens, certes, mais c’est une charmante ville même si j’y habite depuis ma naissance.
– Tu dois connaître la ville comme ta poche, me demanda Lucas.
– En fait, pas vraiment. C’est plutôt Ethan qui m’amène en ville. Je ne fais qu’observer le paysage sans le mémoriser.
Nous éclatèrent de rires et faisons griller d’autres guimauves par la suite.
Pendant le restant de la soirée, nous parlons d’un peu n’importe quoi lorsque Alexis entame le sujet concernant nos familles.
Lorsque ce fut mon tour, c’est Matt qui me posa une question.
– Tes parents sont-ils ici ? Me questionna-il en me regardant dans le blanc des yeux. Je baissa la tête légèrement et perdit mon regards dans les flammes dansantes.
Ethan fit des gestes avec ses bras pour avertir Matt que c’était un sujet sensible pour moi.
– Malheureusement, non. Ils sont morts assassinés il y a 5 ans.
– Excuse-moi, je n’en savais rien.
Pour détendre l’atmosphère, Lucas tapa dans ses mains et demanda à la troupe qui voulait se baigner.
Les garçons enlevèrent leurs t-shirts et plongèrent dans l’eau tandis-que je me déshabillais derrière un gros arbre.
Une fois changée, je me dépêcha d’aller les rejoindre.
J’etais a peine entrée dans l’eau que les garçons m’aspergeaient d’eau. Plus précisément Alexis.
Il s’était rapproché de moi et m’envoyais de grosses vagues qu’il faisait avec ses bras musclés.
Pour échapper à ses vagues, je m’éloigna lentement de lui mais je m’aventurais plus loin dans la mer.
Je ne cessais de reculer et l’eau m’arrivait jusqu’au cou mais je ne le remarqua pas et continua sur ma lancée.
J’étais maintenant a une bonne cinquantaine de mètres des garçons sinon plus et les vagues étaient de plus en plus fortes et violentes.
J’entendais, au loin, Lucas et Ethan me crier de revenir mais à cause du bruit des vagues je n’entendais presque rien. J’étais partiellement sourde.
Sans que je m’en attende, une vague m’engouffra par derrière et vu que je ne touchais pas le fond et que d’autres vagues fouettaient la surface de l’eau, je ne pouvais pas remonter.
Je perdis peu a peu mon air et je cessa de me debattre. Je n’avais qu’une seule envie : dormir. Dormir et ne plus jamais me réveiller.
Je perdis conscience et sombra dans le noir.
~~ Ethan ~~
Au loin, je pus apercevoir Katerine se faire littéralement manger par une vague et ne pas remonter à la surface.
Pris de panique, je fis signe à Alexis et lucas de venir avec moi.
J’espérais seulement qu’elle allait bien et qu’elle nous jouait un mauvais tour mais au fond de moi, un petit quelques chose me disait que ce n’était pas une mise en scène.
Nous arrivèrent à l’endroit exact où katerine avait disparue deux minutes auparavant.
Je la chercha mais en vain. Elle était introuvable et la noirceur des vagues et de la nuit ne nous aidaient pas vraiment.
Soudainement, Lucas plongea brutalement dans l’eau et en émergea avec quelque chose sur son dos. Je me rapprocha et constata que c’était bel et bien katerine mais elle était inconsciente.
Nous la ramenons sur la berge et Matt, qui avait pris des cours de maître-nageurs deux ans auparavant, chercha son pouls.
– Je ne le trouve pas ! Je crois qu’il est trop tard et qu’elle est morte, s’affola-t-il.
Non, c’est impossible, cria Ethan. Elle ne peut pas mourir. Pas aussi jeune, souffla-t-il presque comme un murmure.
Pendant qu’il essayait diverses techniques pour la ramener, Matt appela les secours.
Ces derniers arrivèrent quelques minutes plus tard avec un défibrillateur en main.
Lorsqu’ils chargea, son corps eut quelques soubresauts mais aucun indices nous permettant de déterminer si ils l’avaient ramener ou pas.
Ils continuent ainsi pendant d’interminables minutes jusqu’à ce que l’un deux déclare ;
– Elle a repris un peu de couleur mais son pouls n’est pas revenus alors nous devons l’emmener d’urgence à l’hôpital.
Nous acquiescèrent presque tous en même temps et je me retient de pleurer.
Katerine avait été ma seule amie mis à part les 3 autres gars. Un jour, lorsque nous étions encore des gamins, en 2e année du primaire, elle s’était rapprochée de moi, un inconnu, et a tendue sa main vers moi et m’a dit ;
– Hey, toi, tu a l’air tout seul, veux-tu être mon ami ? Je suis seule aussi.
Au début je ne voulais rien savoir mais a chaque jour, preuve de son entêtement, elle venait me rejoindre dans le bac, jouait avec moi et me parlait de la pluie et du beau temps.
Ce manège a duré 3 mois mais a la fin j’ai finalement accepté d’être son ami et aujourd’hui je ne le regrette pas le moins du monde. Je lui suis même reconnaissant.
Maintenant, elle est morte et j’ai l’impression de n’avoir passé que quelques jour avec elle. Comme si toutes nos années à faire des bêtises et à se goinfrer de nourriture en cachette s’étaient envolée. Comme parties en même temps qu’elle.