Terrimonium Chap.6

4 mins

Le bruit de mon estomac me sort de ma réflexion, je me lève, m’habille rapidement, les marques sur mes bras sont les témoins de mon passage à l’hôpital, je n’ai pas rêvé, mais comment puis je me retrouver chez mes parents alors que j’étais sanglé sur mon lit la veille? L’odeur du pain grillé est si réconfortante, je descends les escaliers et me dirige vers la cuisine. Quelques minutes plus tôt des bruits de casseroles m’ont fait pensé que ma mère était en train de préparer le petit déjeuner, mais une fois en bas il n’y a personne, juste une note sur la table qui m’informe qu’elle est sortie faire une course.

Je me sers une tasse de café et avale un toast en vitesse, j’ai si faim que je ne peux pas attendre son retour. En regardant dehors je remarque que la voiture de mon père est dans l’allée, mais où est-il? Je n’entends personne dans la maison. Je l’appelle mais pas de réponse, il doit sans doute être dans son atelier en train de bricoler. Je frotte mes mains pour enlever les miettes et me dirige vers la porte du garage, il y a un bruit sourd qui empli la maison. Je saisis la poignée et pousse la porte mais elle résiste, elle est verrouillée, c’est étrange car mes parents ne la ferme jamais d’habitude. Il me semble que la clé est dans la boîte en bois près de la porte d’entrée. 

Je fouille et tente de trouver le pass, cette boîte est un vrai fourre tout, il y a des bonbons à la menthe, des trombones, des boutons de toutes les couleurs, des tickets de parking, je perds patience et retourne la boîte sur la table pour trouver ce que je cherche. Elle est là, accrochée à un lacet de chaussure. Une fois la clé dans la serrure, je prends une grande inspiration, le bruit s’est arrêté, une bouffée d’angoisse me traverse. Je déverrouille la porte et entre rapidement dans le garage, tout est calme, les choses bien rangées à leurs places sur les étagères métalliques éclairées par des néons. Mon coeur bat si fort dans ma poitrine que j’ai l’impression de n’entendre que lui. Mais l’étrange bruit reprend de nouveau, çà provient de la cave. Je referme la porte et en me retournant je sursaute en criant, elle est là dans le couloir, la tête sur le côté et toujours ce petit sifflement sortant de son nez. Lenny m’observe, elle voit que j’ai peur, elle n’approche pas mais de sa voix métallique elle essaye de me dissuadé d’avancer.

“Tu n’as rien a faire ici, tu devrais être à l’hôpital, tu vas avoir des problèmes, vas te livrer.”

– Mais je ne sais pas comment je suis arrivé ici, je ne comprends rien à tout ce qui se passe. Tu sais où est mon père?

“Tu ne cherches pas où il faut. Trouve la Louve…”

La peur fait place à la colère, je fonce droit sur Lenny, elle s’évapore à mon passage, je me dirige vers la cave, je suis surpris la lumière est allumée dans l’escalier, je descends les marches, le bruit est plus net maintenant, la pièce est juste éclairée par une ampoule au plafond, c’est un vieux sous-sol en pierres apparentes avec une dalle de béton poussiéreuse mon père y range les décos de Noël, les vieux meubles dont ma mère ne veut plus mais “on ne sait jamais” et plusieurs étagères sont remplies de bocaux de légumes “fait maison” pour nous nourrir en cas “d’invasion zombies” je suppose. Ma mère est une personne anxieuse qui n’aime pas être prise au dépourvu, elle stock pas mal pour ne pas manquer. Mes yeux mettent quelques secondes a s’habituer à la pénombre. J’entends une voix de femme qui chantonne, j’approche sans bruit, elle est de dos, un casque sur ses oreilles laisse échapper quelques notes de musique techno. Il semble qu’elle est en train de bricoler, elle à une scie électrique dans la main et de l’autre elle s’essuie le front, à côté d’elle une grande poubelle est ouverte, elle y jette quelque chose mais un objet ricoche et atterrit devant mes pieds.

C’est un bijou, mes deux mains se posent dessus et le contact sur mes doigts est étrange, c’est glissant, je peine à le saisir. J’y arrive finalement, c’est la montre de mon père, je hurle. La femme se retourne et arrache son casque pour le jeter plus loin. Elle porte un masque chirurgical et des lunettes de protection, je vois à son langage corporel qu’elle ne s’attendait pas à me voir. Mon regard se porte sur son tablier, en dessous elle porte un débardeur et je peux apercevoir un tatouage représentant un loup sur le haut de son décolleté. J’ouvre la bouche pour crier au secours, mais mes pieds glissent sur une énorme tache de sang et je tombe, me tapant la tête au sol, je me relève et remonte les escaliers à la hâte. refermant la porte derrière moi, je place une chaise pour bloquer la poignée.

“Alex? mais que fais tu? Pourquoi as tu les mains pleines de sang?

– Maman, sauve toi!! Y a une dingue dans la cave, elle est en train de découper papa, c’est horrible y a du sang partout!!

Ma mère lâche aussitôt ses sacs de courses et se dirige dans la cuisine, elle ouvre un tiroir puis un autre et cherche frénétiquement quelque chose. Elle s’agace, retourne leurs contenus sur le carrelage.

“Mais maman, prend ton téléphone, appelle la police!”

Elle hoche la tête et récupère son sac qui était au sol dans l’entrée. Elle le vide sur la table de la cuisine et peste en cherchant. La femme est derrière la porte elle essaye de l’ouvrir, elle hurle de rage et tape de toutes ses forces. La chaise ne suffit pas il me faut trouver autre chose. Je tire la petite commode en bois et la poste devant la chaise, çà devrait la retenir un peu mais pas pour longtemps. Soudain une idée me traverse, il y a une porte qui donne sur le jardin, est-elle verrouillée? Il faut que j’aille voir.

“Maman, je vais aller voir la porte extérieure de la cave, il faut que je la bloque, vient avec moi c’est trop dangereux.”

Ma mère semble obnubilée par la recherche de son téléphone et ne me répond pas, tant pis je dois agir même si c’est dangereux pour elle, je vais faire vite. En passant à côté je l’entend marmonner,  pas le temps de chercher à comprendre, je file dans le jardin, tout semble calme dehors, la psychopathe n’a pas vu qu’il y avait une autre issue. Je ne trouve pas grand chose pour bloquer la porte, je m’empare du tuyau d’arrosage et entoure la poignée, je fais un nœud tant bien que mal, je tire le banc en bois et le cale devant la porte, çà devrait la retenir un peu. Je rentre dans la maison, il n’y a plus de bruit, la porte de la cave est ouverte je me fige.

To be continued…

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2 Commentaires
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Christine CLEMENT
4 années il y a

Suspense !! Suspense????????????

John Lucas
3 années il y a

Effectivement ça s’accélère à nouveau
tu nous tiens en haleine et on veut vite connaitre la fin

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