III – L’Art des Etoiles

11 mins

  Il prit une énorme goulée d’air et se redressa brusquement. Il en bascula de son lit, s’écrasa par terre de tout son long. Il lâcha quelques injures et se frotta l’arrière de la tête. Un cauchemar de cette ampleur n’arrivait pas souvent, encore moins dans ses « bonnes périodes ». Il se mit sur ses deux jambes avec un peu de mal et rejoignit le salon.

Le jour ne s’était pas encore levé, l’horloge affichait cinq heures et trente-six minutes. Il râla et jeta un coup d’œil à l’extérieur : une épaisse couche blanche s’était installée sur son balcon, recouvrant sièges et tables. La ville entière avait changé de couleur et était devenue presque uniforme.

L’impression qu’une couette gigantesque s’était apposée sur les petites tours de pierres devenait plus forte avec la blancheur sinistre du firmament. Un soudain mal de tête le prit, il se posa devant la télévision, mettant une chaîne au hasard. Il se prépara un café assez fort, avec un croissant aux amandes.

Son corps frissonna d’appréhension. Un songe aussi profond ne pouvait être anodin. Une rencontre d’infortune dans les prochains jours ou une menace qui pesait au-dessus de lui, les deux ne le rassuraient en rien.

Un rêve ne s’agrippait pas de façon persistante au conscient d’une personne. Celui-ci, il se mélangeait même aux sensations de ses membres, marquait de furtifs secousses. Comme cette chute continuelle, le vertige le prenait parfois quand il tournait la tête. Un déluge de sentiments piquants coulaient en lui. Chaque petit détail, sensation, toucher, odeur voguaient dans ses veines. Le voilà obsédé par un simple songe.

Il finit son petit-déjeuner et, peu après, se rendormit dans le canapé. Une sonnerie le réveilla, le secouant un peu, et il se traîna jusqu’au téléphone fixe.

— Allô ?

— Grégoire ! s’enthousiasma une voix à l’autre bout du fil.

Il sentit son corps se tendre immédiatement.

— Qu’est-ce que tu me veux, Estelle ?

— Ce week-end, ton père et moi avons décidé d’organiser un petit dîner avec la famille Moore… Esteban serait vraiment content que tu viennes.

Il se rongea un ongle, anxieux. Il voulait vraiment voir son père, mais avec la présence de cette femme et d’une famille qu’il ne connaissait que de nom. Les Moore étaient connus, tout autant que les Chasles, pour leur famille aux talents extraordinaires, mais il ne s’y était jamais intéressé de plus près. Après un petit moment de réflexion, il finit par obtempérer.

— Bien, mais je ne compte pas rester toute la soirée, juste le temps qu’il faut.

— Bien sûr ! s’exclama-t-elle hâtivement, on ne te force en rien.

— Et c’est absolument normal, il raccrocha sans ménagement.

Sa langue claqua contre son palais, mécontent. Il rangea tout le bazar sur sa table basse, le déposant dans le lavabo. Il regarda l’heure, s’aperçut qu’il était presque midi. Son ventre gargouilla un peu, il décida de se faire du riz, un bout de jambon ferait l’affaire.

Le repas terminé, il s’habilla en conséquence, enfila une doudoune avec des chaussures d’hiver. Il arriverait sûrement en avance, alors il profiterait de ce petit moment pour aller dans sa salle privée et se jouer un morceau de piano.

Après un long trajet, il arriva à l’École de danse de l’Opéra Garnier et se gara devant, puis admira quelques instants la façade, avant de laisser un sourire s’échapper. Radieuse, époustouflante, magique, tant de mots pour décrire ce cadre si beau.

Alors qu’il montait les marches, ses yeux glissèrent sur chaque pierre joliment taillée, son esprit se laissa emporter par ces charmes luxueux. Et comme toujours, à peine fit-il un pas dans le hall que l’or des lieux vint éclabousser son visage.

Bien qu’il eût fait des centaines de fois le tour de ce bâtiment et de ces pièces qu’il abritait, il lui était impossible de se lasser des escaliers géants, des lustres flamboyants et de cette chaleur artistique flottant dans les airs. Ses pas gravirent chaque marche, doucement, se délectant goulûment de cette sensation grisante.

— Mais qui voilà ! s’esclaffa une voix juste derrière lui.

Il sursauta et leva les yeux au ciel. Une seule personne pouvait lui parler avec autant d’enthousiasme.

— Cassandre…

Cassandre Safforès, danseuse au corps élancé au même niveau que lui, faisait partie de la troupe et était sûrement la plus proche de lui. Les regards mauvais se retournaient souvent vers lui : la beauté naturelle de la femme lui valut plusieurs ennemis jaloux de leur soi-disant proximité. Même s’ils n’étaient pas amis. Il se retourna et la lorgna.

— Qu’est-ce que tu fais ici ?

— Je pourrais te retourner la question, fit-elle avec un air jovial avant de le rejoindre.

— Je suis venue en avance, pour m’entraîner.

Il acquiesça. Ils se rendirent ensemble dans une des salles. Tant pis pour le piano. Il regarda sa montre, elle affichait quatorze heures et treize minutes. Environ quarante-cinq minutes avant l’arrivée des autres. Il alla se changer, enfila ses chaussons et se mit à la barre pour s’échauffer. La jeune femme, quant à elle, fit déjà quelques pas. Il fronça les sourcils, affligé.

— Tu te rends compte que c’est dangereux de tout de suite danser sans se chauffer les muscles ? Tu es complètement inconsciente.

— Je sais, mais j’en avais marre d’attendre.

Elle rit alors qu’il secouait la tête, désespéré. Malgré tout, il aimait bien sa présence, elle n’était pas superficielle ou envahissante. Au moins, il pouvait faire ce qu’il voulait, dans le calme et la simplicité. Il ne la considérait pas comme quelqu’un d’important ou de proche néanmoins. Après un court laps de temps, il enchaîna quelques figures, se laissant porter par cette valse fantasmagorique.

— D’ailleurs…

Son corps s’arrêta momentanément, attendant la suite. A la vue du visage crispé de Cassandre, il se doutait que ça n’allait pas lui plaire.

— Samuel a invité quelques jeunes danseurs à nous rejoindre, pour faire une démonstration de ce qu’est la vie de professionnel. Je te préviens, au cas où.

Ses yeux se fermèrent, ses lèvres se plissèrent. Contrarié, il prit son élan et fit un jeté, suivi de plusieurs autres figures. Il détestait les gamins d’aujourd’hui, avec leur air pédant, leur faux intérêt pour cette discipline. Eux qui souhaitaient gloire et fortune détruisaient l’Art qu’était la Danse.

A quoi bon ramener des personnes qui n’étaient pas passionnées ? A part leur faire perdre un temps précieux. Lui, il y était arrivé par la volonté et était passé au-dessus de toute cette hypocrisie. L’argent ne faisait pas un homme : seul ses capacités pouvaient parler en son nom. Sans talent, la Danse n’était même pas envisageable.

Une porte claqua, le ramenant à la réalité. Leur maître de ballet, Samuel Guy, se présenta à eux. Sa stature imposante impressionnait toujours Grégoire, ses cheveux courts et noirs appuyaient sur ce côté strict. Il posa son sac par terre et se gratta la nuque.

— Vous êtes là bien tôt, vous deux, souligna-t-il, le sourcil arqué.

— C’est pour ça que tu es fier de nous ! clama Cassandre, poings sur les hanches.

Le dernier ne fit aucun commentaire, préférant se taire et regarder la scène. Le quinquagénaire le fixa, s’attendant sûrement à une forme de politesse. Grégoire l’ignora.

— Tu n’es qu’un sale morveux toi !

— Je ne suis pas de bonne humeur, laisse-moi.

Samuel voulut répondre, mais les autres arrivèrent en même temps, coupant court à ce début de conversation. Malgré leurs nombreux accrochages, ils s’appréciaient. C’était l’une des seules personnes que Grégoire considérait à sa juste valeur.

Il s’abstenait donc de le mettre en colère, ou de faire des remarques déplacées mais les mots pouvaient parfois sortir tout seuls. Pourtant, Samuel comprenait. Il aimait cette empathie à son égard, qui ne cachait pas de la pitié ou un intérêt particulier.

Quelques rires fusèrent des couloirs, des adolescents aux alentours de douze ou treize ans entrèrent dans la salle. Ils étaient une dizaine, accompagnés d’un vieil homme. Le désastre allait commencer quand il vit les visages boutonneux et espiègles de certains. Le maître de ballet les accueillit, sourire factice aux lèvres et les invita à se poser dans un coin de la salle. Quelques-uns râlèrent car il n’y avait pas de chaises, ce qui agaça de suite le jeune danseur.

— Mais c’est Grégoire Chasles ! s’extasia une jeune fille, aux airs hautains.

Quelques exclamations retentirent, le mettant mal à l’aise. Être le centre de l’attention n’était pas quelque chose qu’il souhaitait forcément. Il préférait laisser ça aux autres et éviter tout contact physique. Cassandre le savait et n’hésitait pas à faire office de sacrifice. Bien qu’il ne lui dirait jamais, il était reconnaissant. De ce fait, il continuait de danser, faisant abstraction de cette visite imprévue.

Il détendit tous ses membres de façon à effacer la réalité, remplacée par son inconscient. Ses yeux se fermèrent et obstruèrent toute lumière. Il sentait une bise parcourir sa peau, les frémissements grimpèrent sur ses poils. La neige coulait avec délicatesse sur le bout de son nez avant de s’affaler sur son justaucorps. Le chant d’une rivière endormie susurra dans ses oreilles un poème aux couleurs pâles. Une branche feuillue de blanc accompagna cette orchestre silencieux, marmonnant les nuances riches de l’été disparu. Une seconde passa, il sombra dans l’inconscient de l’artiste. Un imaginaire aux allures véritables.

— D’après des rumeurs, il serait attiré par les hommes ! acclama une voix masculine derrière lui.

Son élan fut brisé en une seule phrase, l’immobilisant sur place. Un coup d’œil derrière lui, il scanna le garçon qui venait de s’exprimer. Un brun d’une taille normale, une tête ronde sans charmes au nez pointu comme celui d’un menteur, une bouche charnue sans oublier les grands yeux verdâtres perfides. Il était écœurant. Son regard s’accrocha au sien, une tension palpable refroidit la pièce. Le danseur ne se laissa pas abattre et s’avança jusqu’au petit groupe.

— Je vous demanderais d’éviter de colporter des rumeurs de ce genre, rappela à l’ordre Samuel, bras croisés et ferme.

Il savait que cela ne marcherait pas sur un adolescent un peu trop sûr de lui. Ce dernier soupira de frustration.

— Ce n’est pas de notre faute si vous recrutez n’importe quoi !

Grégoire sentit sa mâchoire se contracter. Une colère sourde fit taper son cœur contre sa poitrine, trembler ses membres d’une animosité peu connue. Le réduire à l’état d’objet pour si peu ? Ce jeune avait de drôles de principes. Sa rage fut contenue avec difficulté, il ne pouvait pas s’emporter face à un simple enfant.

Il resta stoïque. L’insolence l’irritait, mais il se pensait assez mal placé pour en discuter. Son locuteur s’approcha, tel un vil serpent en quête de proie.

— Regardez comme il nous reluque, ce vieux pervers. Je me demande combien d’enfants sont passés dans sa cave !

— Il suffit ! s’excita de suite le cinquantenaire, les yeux écarquillés d’horreur. Je n’accepte pas ce genre de paroles dans ma propre salle ! Si tu as un problème, tu le règles dehors !

Les mains du jeune adulte se crispèrent. Elles le démangeaient d’une telle haine que son ventre en fut retourné. Sa respiration se coupa sous la force des mots. Ses yeux se voilèrent d’un noir menaçant, crachant des insultes silencieuses. Il devait immédiatement sortir pour éviter un débordement. Il tourna les talons, bien décidé à laisser le garçon se faire remonter les bretelles par son mentor mais une main se referma sur son avant-bras.

— Il n’y a que les coupables qui fuient lâchement la vérité.

La claque partit toute seule. Du revers de la pogne, il trouva la joue crasseuse pâle de cet insolent avec une puissance flagrante qui marqua d’un rouge vif le blafard de la peau, une petite griffure finissait le tout. Une véritable œuvre satirique. Il retint un sourire narquois et simula un air horrifié.

— Ce n’est que ce que je voulais faire…

Cela semblait marcher car la populace se détourna du blessé pour le fixer, outré comme énervé. Leur expression était peignée de reproches. Était-ce mal de se défendre quand un cadet s’attaquait à sa personne ? A croire que oui. Il secoua la tête, exacerbé par le manque de bon sens de la troupe et finit enfin par sortir. Il avait entendu quelques piaillements, irritants au possible mais ne daigna pas faire attention.

Ses yeux papillonnèrent, divaguèrent de droite à gauche, se posèrent sur les tableaux chers au possible, la toile lisse absorbait les couleurs bistres dégradées vers un noir pâle qui formait une danseuse aux désirs de la Mort ; un masque de plumes obscurci par le péché obstruait la vue d’un ravin sans fond donnant une fin sans retour. Un autre tableau plus folâtre suivait avec une mère appuyée sur son lit couvant ses deux enfants en bas-âge d’une beauté candide et lasse d’un monde aux faux-semblants ironiques, avec des contes pour dormir posés sur la table de chevet où régnait une lampe de marbre qui entrait en contraste avec le lieu dépouillé de propreté.

Cette peinture date du dix-huitième siècle, avec cette belle métaphore de la lumière et cette référence implicite à Voltaire. Ces œuvres ne collaient pas avec l’image qu’on devait se faire de la danse mais peut-être voulait-on présenter ce domaine comme un gouffre à ennuis qui mène tout droit vers une dépression ? Drôle de perception des choses, dans ce cas. Il les dépassa pour aller directement dans son coin adoré. La salle où il se dirigeait était « abandonnée », il en avait profité pour s’installer.

Grâce à elle, il décompressait quand l’envie le prenait, et cette fois-ci ne faisait pas exception. Bien qu’il ne le paraissait pas, les paroles du garçon l’avait blessé. Le petit glaive enfoncé dans son cœur avait cogité de façon insoutenable. Le mépris des autres lui suffisait. Les « on dit » des amateurs ou des professionnels étaient d’un puéril à s’en tordre de rire.

Fermer les yeux sur les rumeurs demandaient une certaine force d’esprit et une clairvoyance sur tout. Il n’était pas bête au point de ne pas savoir que ce milieu regorgeait d’êtres dépravés, corrompus jusqu’à l’âme pour abattre des innocents prêts à accomplir des rêves incertains. Il poussa la poignée avec lenteur.

Une pièce gigantesque se présenta à lui, des plafonds hauts parcourus de fenêtres élevées entre les lucarnes où se formait un dôme d’une blancheur délicate ; des bouts de pierre taillée descendaient le long des murs lézardés qui entouraient un piano ébène avec des barres de danse entretenues et là, se tenait une silhouette étrangère.

Frêle comme de la neige, la blancheur de sa peau faisait ressortir certaines veines bleuies avec des cheveux sombres accentués par son teint inquiétant et cette mine creusée de fatigue dans une expression accablée par un traumatisme, une erreur, ou peut-être était-ce un regret.

Cela ne masquait pas le charme brisé de cet inconnu perdu. Il cligna des yeux. Qui était-il pour s’introduire ici ? Son irritation revint au galop.

— Eh ! Que fais-tu dans ma salle ? interpella Grégoire avec un ton sec.

L’étranger sursauta en se retournant vers un point quelconque. Ses traits furent étirés par un affolement soudain, sa bouche s’ouvrit avant de se refermer sans avoir lâcher un mot. Grégoire fronça les sourcils et claqua sa langue contre son palais.

— Prends tes affaires et va-t-en. Tu as de la chance que je ne m’énerve pas.

Il ne se fit pas prier et emporta une paire de lunettes teintées de noir et une canne qui reposait par terre. Ces objets étonnèrent le danseur : qui donc se trimballait avec ce genre d’accessoires ? Il se précipita vers la porte, tout en faisant bouger sa baguette au sol, manquant de trébucher à deux reprises. Son cerveau tilta, comme une révélation saugrenue ; il était aveugle. Malgré cela, il ne fit que le fixer. Alors qu’il s’apprêtait à quitter la salle, il détourna la tête vers lui.

— Désolé pour l’intrusion, bafouilla-t-il d’une voix chevrotante.

Il s’enfuit sur ces dernières paroles. Cette rencontre étrange le fit sourire : lui qui était d’un naturel impulsif, il n’avait même pas hausser la voix face à l’intrus. Peut-être que la poussée de colère due à l’autre garçon l’avait immunisé pendant un petit moment. Il jugea inutile de continuer à penser à cela et s’assit face à son piano.

Les touches luisaient sous la lumière pâle du soleil embarrassée par des nuages épais. Il roula des épaules, tendues à l’extrême. Jouer un morceau de Rimski Korsakov lui ferait le plus grand bien !

Une première frappe s’envola dans le silence des lieux, longeait les murs avant de s’estomper avec légèreté suivie d’une multitude de sons blancs et noirs, aux tonalités cendrées et les vagues musicales atteignirent un paroxysme de vénusté au-delà de toutes règles préétablies dans les domaines se racolant à l’Art ; telle une simple danse, elles entraînaient la foule dans un tourbillon de délassement et aux rires transparaissait le bonheur de tous comme une folie bienheureuse qui ne cessait de s’élever. Un grincement de porte suspendit la mélodie, une tête chocolat dépassa l’embrasure.

— Grégoire ?

Cassandre n’attendit pas l’accord de l’homme pour entrer. Elle marcha jusqu’au milieu de la salle avec un air impartial.

— Tu vas bien ? finit-elle par dire, toujours aussi neutre.

— Pourquoi ça n’irait pas ? Ce serait plutôt à toi de me dire si le gosse n’a pas fait une crise cardiaque à cause de ma soi-disant violence !

Elle lui sourit avec sadisme, un sourcil arqué de négligence.

— Il t’a maudit sur les dix générations à venir, mais il a de la chance de ne pas avoir eu affaire à moi ! Il se serait vite retrouvé encastré dans un mur…

Elle affirmait cela avec un regard faussement lointain, la main sur le cœur. Il gloussa avec moquerie, curieux de la voir dans un moment comme celui-ci.

— Vraiment ? N’est-ce pas juste une parole en l’air ?

La jeune femme se rembrunit, vexée de ne pas être prise au sérieux.

— Tu serais étonné de quoi je suis capable.

Il haussa les épaules, peu intéressé par la suite et l’ignora.

— Cause toujours, en attendant, je suis venu ici pour une bonne raison et tu ne sembles pas la comprendre.

— Quoi ?

— Je veux être seul, c’est trop difficile à comprendre ?

Il plissa les lèvres mais n’ajouta rien. Tête baissée, elle se dirigea vers la sortie mais n’oublia pas de poser une dernière question.

— Qui était le jeune homme qui quittait ta salle quelques minutes plus tôt ? Je lui ai adressé un sourire mais je n’ai reçu aucune réponse.

Il souffla d’ennui, lassé du manque de clairvoyance que pouvait avoir Cassandre pour les choses les plus simples.

— Il est aveugle, ça se voit à ses lunettes et sa canne. Je ne sais pas qui il est, laisse-moi tranquille et retourne t’occuper des adolescents.

Elle se renfrogna puis le laissa définitivement seul. Ce côté intrusif ne l’enchantait guère, avec en plus ce désir de vouloir tout savoir à tout moment ; une vraie enfant pourrie gâtée. Un détail opposé à ses pensées germa dans son esprit, il blanchit quand il se remémora l’altercation entre lui et le fameux inconnu. Une douceur et une chaleur familières s’étaient émanées de lui, encerclant sans force son corps fatigué. Celle-ci même l’avait apaisé et il n’avait pu s’agacer, s’en prendre à l’adolescent. Cette voix, elle ressemblait bien trop à celle de son rêve.

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