Voyager passe par le siège et son ses fibres. Les sensations sont différentes et l’aventure n’a plus rien de similaire à la précédente.
La fenêtre, opportunité et chemin de tous les possibles, lieu de rêve, libre d’imagination où la nature surplombe ces villes qui restreignent ce que nos pensées désirent exprimer. Cette place est réservée aux penseurs, aux rêveurs, ceux qui petit n’en avaient pas la permission où, qui, aujourd’hui, en débordent. Puis, vient la place côté couloir, celle-même qui permet de relier voyageurs et voitures, où, empiéter sur le passage étroit, rend synonyme de nuisible. Rêver est limité, mais l’accès est facile, le désir de liberté physique fait de ce siège un atout de choix. Il est à l’opposé de son fraternel côté fenêtre, habituellement, aucun ne porte attention à l’autre, peu lui chaut qui accueil qui, même l’accoudoir les sépare, seul quelques bout de métal les rapproche ; leur structure, les associe et les rend inséparable. Le couloir est souvent rejeté, mis de côté, oublié, il est pourtant le premier dégradé, et le premier accès à la place de choix, la place de roi. Il n’a en sa possession ni poubelle, ni son propre lieu d’imagination, il emprunte à l’autre, celui qui a tout.
L’enfant veut rêver ; ce siège est réservé à l’adulte ; il est réservé à celui qui ne rêve plus, plus de la même manière, de la même intensité, celui qui n’a pas hésité à se sacrifier pour laisser son semblable rêver, une prison dont il ne peut sortir, une souffrance pour ce misérable trône, forcé d’être esquinté par des tibias, des bagages, des chaussures et des paroles.
Il est celui qui encaisse les malheurs du train à son gré pour que la fenêtre permette de rêver. Irremplaçable, mais souvent omis, il signe la fin du voyage avant de l’avoir entamé.
Bonjour Enzo HARRIBEY,
“Avec entrain je suis parti pour ce long voyage. Après que je me sois calé au fond de mon fauteuil le quidam d’à côté possible lécheur invétéré des vitres ruisselantes et des paysages défilants est venu me chasser à moitié de mon territoire en me piétinant et en m’envoyant un bel uppercut à coup de valise. Déjà je sais que sous peu après un vague sourire il m’offrira son derrière en spectacle pour rejoindre les toilettes et Aïeee re-mes pieds. A son retour, jamais deux sans trois, A l’arrivée pressé de me quitter il recommencera.”
Merci de m’avoir offert ce billet, j’y ai pris beaucoup de plaisir !
Merci Enzo de ce voyage au fil du rail.Au travers de la vitre, je me fabrique des rêves et des fantasmes en imaginant des histoires, des romances, des drames qui se jouent derrière les murs de ces maisons et dans ces paysages. Puis ces images s’évanouissent sans laisser de souvenirs. Juste l’échappatoire pour que le temps s’écoule en douceur loin de l’ambiance souvent très animée qui règne dans les voitures.