Hier encore, il rentrait chez lui fourbu, après une dure journée de marche dans le désert.
Il était messager, il traversait le Désert régulièrement afin de donner leurs courriers aux puissants.
Ce matin là, il n’y avait plus de ville.
Il était de retour dans le désert.Enfin, pas tout à fait.
Disons que la ville était désertique.
Pas un bruit, sinon celui du vent sur le sable et du sable sur la pierre.
Pas un son.
Le soleil frappait la ville de ses rayons ardents…
Il marchait sans but dans les rues de la cité.
Qu’est-ce que il cherchait ? Une trace de vie ? Un signe ?
Je crois que son seule véritable but était de comprendre ce qu’il s’était passé.
Hors, il ne semblait s’être rien passé. Tout était comme dans un songe. Mais pourquoi rêverait-il de cela ? Cela n’a aucun sens ! Il ne rêvait donc pas.
Sans plus réfléchir, il marchait vers la ville qu’il avait quitté la veille.
C’était le silence. Le calme plat. Les dunes d’or chantaient les louanges du Desert et moi, je me taisait, perdu dans ce rêve qu’il n’avait pas choisit.
Un rêve qui semblait tourner au cauchemar à la nuit tombée, une fois arrivé dans la cité voisine.
Déserte, elle aussi.
Était-il dans un monde de fous ? Le pays s’était-il ligué pour lui faire une mauvaise blague ? Pourquoi ? Que se passait-il ?
– Tu n’es pas fou. Moi aussi, je vois le Desert.
Pardon ? Voilà qu’il entendait des voix ! Serait-ce un Esprit du désert ? Un voyageur égaré ? Un Dieu ?
– Je suis une âme perdue. Comme toi. souffla le voix, douce, comme si elle savait ce à quoi il pensait.
– Une… Une quoi ?
Avait-il mal entendu ?
– Une âme perdue. Tu est mort, comme beaucoup d’autre. Bientôt, on retrouvera ton corps, et tu pourras atteindre l’Au-Delà.
Mort ? Dans le Désert ? Impossible !
– Je suis rentré chez moi, hier soir !
– En es-tu certain ? Le désert offre parfois de belles illusions à ses occupants agonisants…
– Vous mentez !
Pourtant, une écharpe de brouillard, comme il n’en avait jamais vu, effaça doucement le décor…
– Bienvenue dans le Monde des Morts, je suis Thot, le Dieu Sage, je vais de montrer le chemin.
Alors c’était la vérité… Seth renvoyait bien les mortels de son Désert.