En contre plongée Chapitre V

12 mins

Pour Tommy, la rencontre avec Elysée et Monica était une aubaine, une chance qui ne se présenterait pas deux fois. L’adolescent y avait vu un signe divin, comme une preuve que son amitié avec Conrad valait la peine d’être sauvée, grâce aux deux ravissantes demoiselles, la seule tâche qui salissait l’idée qu’autrui se faisait de la nature de ses rapports avec Conard, se verrait immédiatement effacée. Il suffirait au duo de se montrer avec elles, et de laisser faire les commérages, au bout d’un moment, il pourrait de nouveau voir son ami, aussi souvent qu’avant, sans craindre les sautes d’humeurs et les suspicions de son père. Il s’en sentait, plus que soulagé. Un poids de moins sur son frêle mental déjà mit à l’épreuve au quotidien. Il lui avait fallu plus d’une minute de réflexion pour trouver un moyen efficace de tenir Conrad à distance, tout en faisant croire à son père qu’il ne le voyait plus. Il lui aurait certainement été plus simple de réellement mettre un terme à son amitié avec ce dernier, mais il n’avait pas pu s’y résoudre, autant pour son ami, que pour lui-même. Il aurait même pu se confier à Conrad, lui dire à quel point sa vie lui était insupportable, à quel point chaque jour passé dans sa maison le transformait en une ombre égarée, mais il avait peur, peur que son ami ne voit plus en lui ce jeune homme fort sur qui il pouvait compter pour le protéger, ce garçon inébranlable qui ne laissait passer aucune occasion de se faire respecter… Oui, il avait peur que son ami voit en lui, un lâche.

Au fil du temps passé avec Conrad, il s’était attaché à lui, il s’en sentait presque responsable depuis sa confrontation avec Scott, et, leurs sorties entre amis, ainsi que leurs nombreuses conversations, lui tenaient à cœur, tous ces moments de fous rires et de partage, ces sensations et ces émotions qu’il pensait avoir oublié lui étaient revenus, comme s’il avait retrouvé la mémoire après une longue amnésie. Il y avait longtemps qu’il ne s’était pas autant amusé, qu’il n’avait pas autant été, lui-même. Il se sentait donc soulagé de l’arrivée des deux jeunes femmes dans le groupe. De plus, s’il arrivait que la situation s’aggrave, et qu’il ne puisse plus du tout le voir, il se consolerait en se disant qu’au moins, ils auraient chacun d’autres amis et ne se retrouveraient pas aussi seuls qu’avant. Néanmoins, la compagnie des deux sœurs ne semblait pas plaire à Conrad, ce qui n’étonnait que moyennement Tommy qui commençait à cerner la personnalité de son ami. Mais au fond de lui, il espérait que cela change, il fallait que cela change.

***

Comme Conrad l’avait envisagé, ses sorties entre potes avec Tommy s’étaient transformées en sorties à quatre avec Elisée et Monica, un véritable enfer pour lui, et un calvaire pour ses oreilles, lui qui se plaignait plus tôt de ne plus voir son ami aussi souvent qu’il le voulait, n’avait plus qu’une idée en tête à chaque sortie, fuir à toutes jambes. A l’inverse de Tommy, il ne trouvait pas les sujets de conversations des deux jeunes femmes très attrayants, au contraire, il ne voyait pas ce qu’il trouvait de bien chez cette fille et ne comprenait pas pourquoi il ressentait ce besoin de la trimballer partout, lui il en avait de l’exéma rien que de penser à la prochaine sortie. Bien sûr il tenait à son amitié avec Tommy, il l’aimait comme un frère, mais il ne supportait plus de se sentir de trop. Lui qui se perdait sans arrêt dans les discussions surchargées d’expression d’adolescents que Conrad n’avait pas le bonheur de maîtriser ou qui n’avait rien connu d’autre de palpitant que son amitié avec Tommy et sa relation fusionnelle avec son frère, lui, qui ne connaissait que très peu de films, qui n’avait jamais eu de petite amie et qui confondait tout le temps les célébrités, en était réduit à les écouter parler. Il avait l’impression de ne plus voir Tommy du tout, il avait repris le dessin, plus obscur et froid que jamais, il dessinait si souvent qu’il en oubliait ses cours, en remplissait ses cahiers, ses carnets, même son agenda n’avait pas été épargné, à plusieurs reprises il se l’était fait confisqué parce qu’il peaufinait ses œuvres durant le cours du mauvais prof, ils n’étaient pas tous aussi doux et permissifs que Mme Either. Retour à la case départ. Ou presque. Il lui restait encore les coups de fil, ça avait beau être sympa, Conrad se sentait suffoquer sous la pression, alors, une nuit, le lendemain d’un weekend film chez lui avec Tommy et les filles, il prit sur lui dire le fond de sa pensée :

_ Hey Conrad, demain on va à la plage avec les filles, juste après les cours, prépare ton maillot !

_ Non, je crois que cette fois vous irez sans moi.

_ Pourquoi, qu’est-ce qu’il y a, t’es malade ?

_ Non, en fait…écoutes Tommy, il faut que je te le dise… voilà, j’en peux plus.

_ De quoi, expliques.

_ Ecoutes je fais beaucoup d’efforts pour m’accommoder de la situation, les filles, Elisée et toi, et tes cours du soir. Mais ce n’est vraiment pas facile pour moi, tu sais que je ne suis pas très… sociable. T’es mon seul ami, et ne plus profiter de nos sorties à deux, ça m’enlève mon seul passe-temps.

_ Comment ça tu ne profites plus de nos sorties, c’est vrai qu’on ne se voit plus aussi souvent qu’avant mais…

_ Les sorties avec Elisée et Monica, ce n’est pas vraiment des sorties entre potes, c’est plus des sorties entre elles et toi si tu veux mon avis.

_ De quoi tu parles, on se marre bien…

_ Non, vous vous marrez pendant que moi je vous écoute en silence, ne dis pas que tu ne t’en n’es pas rendu compte, je suis la cinquième roue du carrosse.

_Ce n’est pas vrai, les filles sont sympas et on s’amuse bien, c’est toi qui fais ton rabat-joie…

_ N’importe quoi, c’est plus qu’un effort pour moi de supporter toutes ces effusions de sentiments mielleux et particulièrement lourds. Je comprends que ça t’ait blessé de te faire traiter de pédé, moi aussi, mais je préfère ça à ces moments casse-couilles…

_ Wow ça a le mérite d’être claire. Alors tu veux quoi ? Que je les envoie balader juste parce que tu ne peux pas les blairer, ce n’est pas comme ça que ça marche, il faut que tu te mettes dans le crâne qu’il y aura pas toujours que toi et moi. Putain Conrad tu exagères !

_ C’est toi qui ne fais pas l’effort de m’écouter.

_ Non, maintenant écoutes, les filles font partie du groupe, si tu veux qu’on continu à se voir autant que possible, il va falloir que tu te fasses à leur présence les quelques fois où elles nous accompagnent.

_ Dans ce cas je préfère encore rester chez moi à m’emmerder…

_ …Ok…

L’appel prit fin à ce moment-là, Conrad regarda son téléphone et consulta son solde, il avait atteint le montant de son forfait mensuel d’appels, il réalisa soudainement que Tommy et lui s’appelaient souvent et pouvaient discuter des heures durant. Il s’en amusa, c’était bien la première fois que ça lui arrivait. Il patienta un moment, pensant que Tommy rappellerait, mais il ne le fit pas, Conrad finit par s’endormir au bout d’une heure d’attente vaine.

Les jours qui avaient suivis leur dispute, Conrad et Tommy ne s’étaient pas parlés, Conrad avait essayé à plusieurs reprises d’aller lui parler, mais il lui semblait que son ami l’évitait. Il quittait la classe tout de suite après la sonnerie, ne mangeait plus à la cafeteria, quittait l’établissement plus tôt et ne décrochait pas son portable. Le calvaire émotionnel de Conrad n’en fut que pire, bien pire. Pour ne pas se terrer dans sa chambre et risquer de sonner l’alerte aux yeux de son père et de se voir attribuer un autre psy ou de voir leurs conversations nouvellement égayées régressées, il passait ses après-midi et ses soirées à marcher le long du lac, à se promener seul dans le parc et à faire le tour des cafés et restaurants de la ville, espérant que ça passerait, après tout, Tommy était son frère. Un samedi matin, alors qu’il errait dans les rayons d’un centre commerciale comme une âme en peine, sans but, cherchant un moyen quelconque de dépenser son astronomique argent de poche, il crut reconnaître la voix de Monica dans un magasin de chaussures à quelques mètres devant lui, il se dit immédiatement que son trio favori s’y trouvait sûrement et qu’il avait là une chance de se réconcilier avec son frère. Ni une ni deux, il accéléra le pas et entra dans le magasin, ils étaient là tous les trois, de là où ils étaient, ils ne le voyaient pas, il s’approcha doucement essayant de trouver son courage dans l’immensité de son appréhension. Plus il avançait, plus le thème de leur discussion était évident, lui :

_ C’est mieux qu’il ne soit pas là, il plombait l’ambiance, ricanait Monica

_ Monica, ne parles pas comme ça, l’avait interpellé sa sœur, c’est méchant et ce n’est pas vrai.

_ Elle n’a pas tout à fait tort, de toute façon il m’a dit qu’il s’emmerdait avec nous, alors il doit être mieux de son côté, soutenu Tommy, une expression étrange sur le visage.

_ C’est ton ami, tu devrais l’appeler, au moins pour prendre de ses nouvelles, lui dit Elisée

_ Non, je crois que… c’est mieux comme ça… pour nous deux. Murmura-t-il comme pour lui-même.

_ Quoi ? Comment-ça ?

_ Heu, je veux dire que ça commençait à être compliqué à gérer.

_ De quoi tu parles ? Posa Monica

_ J’avais parfois l’impression qu’il me voyait plus que comme un simple ami…, insinua-t-il

_ Tu veux dire qu’il est amoureux de toi ? fit Elisée stupéfaite.

_ Je ne pense pas, non, plutôt comme… non, rien, laisse tomber. Mais, ça nous a créé des soucis au lycée, entre autre. J’étais obligé de m’inventer des cours du soir pour l’éloigner un peu, avait-il avoué, je pensais qu’avec le temps il se ferait d’autres amis, mais…

_ T’aurais dû mettre fin à votre amitié, ça lui aurait fait moins de mal, lui dit Elisée sur un ton sévère

_ J’y ai pensé mais je n’ai pas pu, je ne voulais pas qu’il redevienne… comme avant. Il n’avait pas beaucoup d’amis avant… chuchota-t-il presque

_ C’est vrai qu’il n’a pas l’air normal ce mec… sifflota Monica amusée

_ Hey ! Ne dis pas ça ! La stoppa Tommy, soudainement furieux.

Conrad sentit le sol s’effondrer sous ses pieds, tout autour de lui tournait comme dans un manège. Tout mais pas ça. N’importe qui d’autre, mais pas Tommy. En reculant, il manqua de peu la chute en agrippant l’une des nombreuses étagères qui se trouvaient près de lui, des paires de chaussures en cuir et des bottes à fourrures tombèrent en rafales et le bruit ne manqua pas d’alerter les clients du magasin, y compris le trio qui ne put s’empêcher d’étouffer de petits cris en le voyant. Ils avaient tous les trois compris qu’il avait assisté à leur échange, Elisée tenta de le retenir, vainement, il sortit du magasin en courant presque, plus abattu que jamais, ses mains tremblaient comme secouées par le froid, son cœur battait si rapidement qu’il en avait du mal à respirer. Quel cauchemar.

***

Plus tard, vers vingt-deux heures, Tommy assis sur un côté de son lit, se repassait en boucle les événements de la journée les yeux rivés sur la grande fenêtre qui donnait sur le jardin, dehors, il s’était mis à pleuvoir, les lourdes gouttes de pluie martelaient violement le toit dans un fracas monstre, mais même ce tintamarre ne parvenait pas à sortir le jeune homme de ses pensées coupables. Il était rentré chez lui plusieurs heures plus tôt et avait tenté à quatre ou cinq reprises de joindre Conrad sur son portable, mais il demeurait injoignable, il lui avait laissé une quantité considérable de messages, sans plus. Il finit par se dire qu’il ne voulait tout simplement pas lui parler, ce qui se comprenait après la conversation à laquelle il venait d’assister, il broyait du noir, s’en voulant de ne pas avoir fait les bons choix, de n’avoir pas su gérer mieux la situation, et maintenant, il lui semblait que tout était finit. Ce n’est que lorsqu’il reçut un appel anxieux du père de Conrad qu’il sut :

_ Allô Tommy ?

_ Oui, allô, bonsoir Mr Davis, comment allez-vous ?

_ Bien merci, dis-moi, vous en avez encore pour longtemps avec Conrad ? Il se fait tard déjà.

_ Conrad ?

_Oui, il m’a dit ce matin qu’il ne dormait pas chez toi ce soir et qu’il rentrerait avant la nuit.

_ Il n’est pas rentré ?

_ Non, c’est bien pour ça que je t’appelle, il n’est pas avec toi ?

_ Non, non, en fait on ne s’est pas vu depuis longtemps. Avait-il dit la gorge serrée.

_ Comment ça ?

_ On… on est plus amis.

_ Alors où est-ce qu’il est ?

_ Je n’en sais rien monsieur, je…

Tommy entendit raccrocher, il se dit que le père de Conrad, s’il connaissait son fils autant que lui devait savoir que si ce dernier n’était pas rentré à une heure pareille, s’il se trouvait dehors sans donner de nouvelles, et seul qui plus ait, il y avait lieu de s’inquiéter. Cette dernière réflexion lui fendit le cœur, il repensa à Conrad, à l’air abattu qu’il avait, et lui qui n’avait même pas essayé de le retenir, paralysé par un je ne sais quoi qui lui tenait les membres… La culpabilité l’étreignit soudainement comme une maîtresse folle. Il quitta son lit aussi rapidement qu’une puce passe d’un chien à un autre, sur la pointe des pieds, il marcha jusqu’à sa penderie et décrocha un épais blouson, avant de verrouiller la porte de sa chambre de l’intérieur, il éteignit la lumière avant de sortir dans la nuit par sa fenêtre. Ne mûrissant plus qu’une idée, retrouver Conrad.

***

Conrad avançait le long du trottoir de l’avenue Erickson à environ quatre rue de son quartier sous les trombes d’eau qui lui tombaient dessus. Il avait passé la journée au bar de Tino, assis à une table au fond du bar sous les lumières floues des ampoules sales, à siroter une bouteille de blonde après l’autre. Il voulait se calmer autant que possible avant de rentrer retrouver son père, il s’entrainait déjà intérieurement à lui sourire en disant qu’il avait passé une soirée super chez Tommy, il réfléchissait aux titres de films qu’il allait inventer, et aux histoires propres à ceux-ci qu’il lui raconterait, si bien qu’il n’avait pas vu le temps passé. Lorsqu’il s’était enfin arraché à ses conspirations, il avait presque crié en voyant l’heure déjà avancée, pourtant, il ne se pressa pas pour autant sur le chemin du retour. Il marchait d’un pas lourd, espérant que la pluie folle masquerait l’odeur de renfermé qui s’échappait maintenant de sa bouche, il sentait peser sur lui le poids encombrant de la solitude, il repensa à ses impressions au début de son amitié avec Tommy, il avait pourtant prévu tout ceci, il avait su dès le départ que tout ça prendrait fin de la sorte, à quel moment y avait-il vraiment cru, il ne le savait pas vraiment. Il s’en voulait d’y avoir cru, de s’être impliqué au point d’en souffrir autant. Mais soudain, alors qu’il marquait une pose dans ses lamentations, il se surprit à penser au regard d’Elisée lorsqu’elle avait essayé de le retenir, ses yeux si souvent remplie d’une joie et d’une bonne humeur que Conrad ne parvenait pas à comprendre, étaient soudain devenus tristes, presqu’affligé. Il y lu la même compassion, comme de la pitié que dans celui que lui offraient les yeux de Mme Either, il repensa à la façon dont elle avait pris son parti durant la conversation avec Monica et Tommy, les reproches faits à son ami, il en fut touché, il s’en était pratiquement voulu de l’avoir autant méprisé, mais il ne se voyait pas en train de l’en remercier, il en avait jusque-là des rapports humains, du moins c’était ce qu’il ressentait à l’instant.

Arrivé au carrefour principal qui menait à la dernière rue qu’il lui fallait traverser pour rejoindre son quartier, puis sa maison, Conrad entreprit de traverser la route, toujours perdu dans ses pensées.

22h54, Carrefour principal de l’avenue Erickson,

La nuit était profonde, la lune éclairait à peine la terre de sa douce lumière, les lumières artificielles des lampadaires et des phares des voitures paraissaient presque noyées sous les trombes d’eau qui tombaient bruyamment du ciel. Un vent violent et froid soufflait dehors, si fort que les arbres qui ornaient les trottoirs, dansaient sous ses rafales, abandonnant au vent des milliers de feuilles fragiles. Les passants couraient de toutes parts, abrités par des parapluies ou par un simple journal, l’agitation sur les trottoirs rappelait une fourmilière sous les flots déchainés d’un tuyau d’arrosage.

Mark O’Brian, un homme adulte, de type caucasien de forte corpulence, venait de faire l’acquisition d’une voiture neuve, un model peu coûteux de voiture basse, elle était enduite d’une épaisse couche de peinture noir métallique qui brillait dans la nuit malgré les eaux dévorantes rejetées par le ciel enragé. Il était assis au volant de son nouveau bolide, des miettes de pain, seules rescapées du sandwich au jambon que ce dernier venait d’engloutir, étaient éparpillées çà et là sur son T-shirt trop court pour cacher son ventre bedonnant, il vantait fièrement les mérites et qualités de son auto toute neuve à son jeune frère avec qui il était au téléphone :

_ C’est un vrai petit bijou, confortable, tout équipé, et tout ça à un prix d’occasion.

_ Oui, oui, ça fait vingt minutes que tu me le répète, j’ai compris.

_ T’es jaloux c’est tout, mais ce n’est pas grave, je te laisserai quand même faire un tour dans ma chère Samantha.

_ Attends tu lui as donné un nom ?! Peu importe, on en parlera plus tard, tu devrais te concentrer sur la route, c’est dangereux de conduire tout en téléphonant tu sais ?

_ Ah ça, ce ne sont que des histoires, et puis moi, je suis un habitué, je ne risque rien. Devines plutôt qui j’ai croisé chez le concessionnaire…

Arrêté à un feu rouge, il conversait joyeusement à voix haute pour dominer le fracas insolant que produisait le contacte entre les trombes d’eau et le toit de son véhicule, lorsqu’il leva les yeux et s’aperçut en regardant par le pare-brise que le feu était passé au vert. Sans regarder autour de lui, il s’avança sur la route proprement goudronnée, et, afin d’apprécier pleinement la vitesse de son nouveau joyau, il appuya progressivement sur l’accélérateur. C’est alors que le grand gobelet en carton dans lequel il savourait un délicieux milkshake à la fraise, tomba du porte gobelet à sa droite et roula à ses pieds, déversant au passage un liquide rosâtre dans l’habitacle, pour finalement arrêter sa course derrière la pédale de frein. Mark se baissa alors pour le ramasser et appuya malgré lui un peu plus sur l’accélérateur, alors, distrait comme il l’était, il ne vit pas le jeune homme en survêtements gris qui traversait sur le passage piéton devant lui, il le percuta si violemment et en fut si surprit qu’il perdit le contrôle de sa voiture.

La voiture tourna trois fois sur elle-même, se rayant grossièrement en frappant tantôt son parechoc, puis son coffre, contre un poteau électrique, une bouche d’incendie ou un lampadaire. Il parvint enfin à freiner au milieu du carrefour. Encore sous le choc, il reprenait ses esprits, penché en avant la tête sur son volant, le visage ensanglanté, lorsque trois voitures n’ayants pas pu s’arrêter à temps vinrent, successivement, le percuter de plein fouet de tous les côtés. Des minutes entières durant, de nombreuses autres voitures finirent dans le massif carambolage, dans un fracas monstre sous les yeux terrorisés des passants ayant assisté à la scène…

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1 Commentaire
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bbbbbbb ccccccccccccc
bbbbbbb ccccccccccccc
2 années il y a

Que d’événements dans ce chapitre, c’est incroyable. C’est Conrad qui a été renversé, Tommy avait mis un blouson. Finalement tous les personnages, je ne parle pas du chauffard abruti, sont pris dans un dilemme.
Conrad reste quand même le nœud du problème, même s’il semble un peu s’en rendre compte.
La suite reste confuse, j’ai bien quelques idées,mais je laisse à l’auteure tirer les ficelles.
Un chapitre dense et bien écrit, bravo Fani!

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