L’étincelle au tableau.

4 mins

C’est une belle histoire, comme il y en a beaucoup, je vais vous raconter un amour éternel, comme dans les contes de fées, que j’aime encore relire, mais je vis au présent, donc je vais ajouter un petit peu de cul, un peu de fantastique.
Il était donc une fois, parce qu’il en faut un début, une bien jolie fille qui se nomme Marie et un gentil garçon qui s’appelle Michel, je sais c’est du commun, mais il faut des prénoms pour savoir qui on nomme.

Sur les sièges d’un dancing, parce que tout est actuel, le regard s’est croisé, non personne ne louchait, ils se sont juste plu rien qu’en se regardant.

Ils rêvaient d’autre chose que de flirts rapides, tout se termine au lit et on passe au suivant, c’est le temps qui veut ça, une fois qu’on utilise on commence à lasser, l’histoire n’invente rien c’est la période actuelle.
Ils se sont rapproché, raconté leurs histoires, rien ne leur convenait sur leurs non-goûts communs, celui-là ou celle-là, qu’importe le flacon.

Elle aimait avancer, presque à marche forcée, bouillant dans sa marmite les humeurs passagères des hôtes de rencontre, allant chercher plus loin ce quelle n’avait ici, les laissant asséchés de n’avoir pu la suivre.
Il avançait aussi, mais sur un autre rythme, se laissant distancer quand ça ne convenait, les yeux toujours au loin, mais pas dans le futur, il aimait caresser tout le temps qu’il perdait, remettre au lendemain son présent qui filait.

Elle s’est dit pourquoi pas, il s’est dit rien à foutre, on remet le couvert et on passe à autre chose, tant qu’on peut se servir, autant en consommer.

Ce qui devait durer le temps de quelques nuits, commençait à peser sur leurs emplois du temps, les semaines et les mois se retrouvaient emplis du visage de l’autre, on apercevait l’un, l’autre n’était pas loin, les mauvaises langues enflaient, et les jaloux aussi, celle qui fait défiler et lui qui s’en foutait, venaient inséparables, suscitant les ragots de futurs arrêtés, mais dans quel monde vit on si on n’a plus sa chance.

Tout ça leur parvenait, se sentant suffisant de ne plaire qu’a l’autre, et elle se mit à lire les mots qu’il écrivait, et il se mit à cuire tout ce qu’elle mijotait, le besoin de rien d’autre que les besoins de l’un, limitât leurs échanges en des recettes intimes.

Je suis une étincelle, enflammer des brindilles pour devenir brasier et consumer ton cœur aimait il à lui dire, je suis un tableau noir, il suffit d’une craie et ta suite de mots enfle à devenir phrase, aimait elle répéter.

Je ne suis que conteur, mais ce genre de niaiseries me fait un peu sourire, mais je reste impartial, je reprends mon récit.

Elle ralentit son temps, et lui l’accélérât, ils ne comprenaient rien des moments arrêtés, savourant juste l’instant de n’être que tous deux, jamais le mot de trop qu’aucun ne conjuguait, l’étincelle au tableau continuait à écrire des phrases interminables que pour elle il créait.

Et ils vécurent heureux, et eurent beaucoup d’enfants, cette suite logique devrait en terminer, mais on vit dans un monde qui n’a rien de normal, on se fait grignoter la vie au quotidien, les besoins de manger, de gagner sa pitance, un prince et une princesse ont besoin de bouffer, d’acheter plein de biens de conduire une voiture, de courir à la tune  rien que pour vivre un peu.

Ils se sont séparés, chacun dans son domaine, ils reprennent le rythme qu’ils avaient délaissé, et ils sont reparti avec un bout de l’autre, elle préférant la main qui tient et qui ramasse, lui préférant le cœur empli de sentiments, à chacun son organe, c’est la main sur le cœur qui vient de s’éclater.

Quelques années plus tard, elle n’a rien oubliè, mais il devient facile dans un confort douillet, de dire si j’avais su, les sonnants trébuchants aident à se souvenir quand tout le reste est sec, mais elle a fait un choix.

Lui c’est une autre histoire, de galères en défaites, il n’a rien oubliè, les mains toujours ouvertes il reste dépouillé, mais son cœur est heureux quand il aide un prochain, il pleure quelquefois son chemin de traverse.

Elle s’endort souvent seule dans son grand nid douillet, le satin parait froid quand le cœur n’y est plus, personne n’a plus écrit sur son grand tableau noir.

A force de contraintes, il est tombé malade, son corps s’est refroidi plus personne ne réchauffe, l’étincelle n’est plus, les braises se sont éteintes.

C’est une histoire bien triste, mais ce n’est pas fini, on entre maintenant dans le domaine du rêve, de la chose incroyable qui emporte le cœur, malgré de mauvais choix il reste un sentiment, ça devient restrictif, mais je n’y suis pour rien, je ne fais que conter ce que j’ai entendu.

Un soir comme chaque jour, la couche en est glacée, le moment esseulé d’éteindre son chevet, elle croit voir quelque chose qui dessine le noir, elle se lève d’un coup et allume sa lampe, l’éclat de sa lumière efface ce qu’elle croit, un insecte brillant est venu dans sa chambre.

Elle cherche et elle retourne les endroits de la pièce, recherchant dans les coins, les traces de la chose qui a osé voler au milieu de sa pièce. Rien de plus, rien n’y fait, elle retourne se coucher, en se promettant bien de trouver dès demain un gros insecticide.

Elle éteint de nouveau, un point blanc apparait, il faut que cela cesse, elle allume la lumière, la lueur disparait, elle cherche du regard ou se trouve la bête, et se dit si j’éteins, je repère l’endroit, je jette quelque chose pour écraser l’intrus, ce qu’elle prépare à faire.

Assise sur le couchage, l’oreiller à la main, prête à un génocide, elle enclenche doucement le bouton du chevet. Le voilà, il est là, elle lance l’oreiller, l’objet passe au travers, mais il n’a pas bougé, juste le bruit d’une chute tout un fond de sa chambre.

Elle regarde sans comprendre ce qu’elle a traversé, ça commence à bouger, dessine dans le noir ce qu’elle prend pour les courbes du vol d’un insecte.

Quelque chose apparait, au début c’est fugace, mais le point de lumière, revenant sur ses traces dessine une arabesque qui ressemble à un mot.

Michel vient d’apparaitre, elle vient de lire le nom, quelque chose ne va pas, elle se met à pleurer parce  qu’elle ne comprends pas, un écrit dans le noir qui racle sa mémoire.

Le prénom se dilue, le pinceau lumineux se remet à danser, il vient d’écrire Marie et Michel accolé.

Mon histoire s’arrête là, moi je n’y crois pas trop, mais on murmure encore, qu’une étincelle de vie écrit sur un tableau les regrets éternels de faire de mauvais choix, le cœur ou bien la main, reste du virtuel.

Vous voulez la morale ? Commencez par aimer, le reste est accessoire si vous faites le bon choix, partir en regrettant tout ce qu’on accumule, ou joindre le néant avec des sentiments.

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