Mignonne, allons voir si la vie…

Peut être qu’elle irait, faire un peu de ménage, chez la dame d’à coté.
Ce n’est pas pour l’argent, juste pour papoter, elle était si gentille.
Elles avaient le même age, la lassitude en moins, la vie, quelle cruauté.
Nous parlerons encore, du temps qui est passé, du temps de la famille
Des jours que n’égayaient, que les cris des enfants et des petits enfants.
Depuis tout a grandi, les enfants sont adultes, et les petits aussi.
On n’a plus besoin d’elle, pour mener a l’école, les gamins sommeillant.
Jamais a ne se plaindre, elle était toujours là, depuis, tout a vieilli.
Quelquefois, ils venaient, comme en pèlerinage, raconter leurs histoires
Sa grande fille, son ami, son fils et sa copine, des ados a aimer.
Qu’il était bien ce temps, ou ils venaient la voir, raconter les déboires
Ou demander un prêt. La vie n’est pas facile, mais toujours a donner
Elle devint démuni, sans jamais protester, sa famille on les aime.
Qu’il était bien ce temps, sans jamais rechigner, tous les jours a trimer,
Pour jamais ne poser, quelques jours dans l’année, des moments de repos.
Qu’il était bien ce temps, pouvoir se défouler, la tête dans les nuages
A laisser ses ennuis, se démêler tout seuls, ils reviendraient bientôt.
Qu’il était bien ce temps, pour être accompagné, pas besoin de mariage,
En respirant la vie, distribuant ses sourires, pas besoin d’artifices.
Qu’il était bien ce temps, ou certains des amants, qu’elle aimât sans retour
Ne voyaient qu’un atour, un bien qu’on entrepose, avant qu’elle ne s’épuise.
Qu’il était bien ce temps, qu’elle n’avait oublié, le seul de ses amours
De ces biens jolis jours, le seul fou qu’elle connut, n’avait pas toute sa tête
Qu’il était bien ce temps, a défier sa raison, rien de ce qu’il disait
Ne semblait la distraire, il lui semblait jeter, des visions imparfaites
Qu’il était bien ce temps, accrochée a ses sens, une vie s’en est allé.
Mignonne, allons voir si la rose….