Je ne veux pas mourir …

  Je m’approchais du préau encore intact, une jeune fille au milieu lisait un livre à un jeune enfant, ils étaient assis sur un rare banc intact, et j’ai entendu la phrase qu’elle disait ” Je ne veux pas mourir maintenant, pas sans avoir aimé, pas sans avoir tué ces soldats qui nous traquent “.
__ Je connais cette phrase, mon ami me l’a dite juste avant de mourir.
Elle se tourna doucement vers moi, je m’étais arrêté conscient de mon impolitesse.
__ Vous pourriez me raconter si ça ne vous gêne pas, je faisais un petit peu de lecture à mon frère comme l’école est détruite.
Elle murmura quelque chose à l’oreille de l’enfant qui se leva du banc pour s’assoir plus loin.
__ Venez à coté de moi je vous prie, j’aimerais vous écouter.
Je prends place à coté et je lui raconte mon dernier souvenir d’amitié.
Cachés dans le fossé, ils recherchaient quelqu’un, que ce soit nous ou d’autres, après le couvre feu personne ne devait circuler, on raconte qu’ils vous tiraient dessus même si vous n’aviez pas d’arme. Mon ami tremblait de tout son être, peut-être que c’était moi, nous nous serrions la main allongés face à face, et c’est là qu’il m’a dit cette phrase.
Il a toujours aimé les livres et les bêtises que nous faisions ensemble, je croyais que c’était des mots inventés, juste pour me prouver qu’il faisait souvent mieux que moi, on a toujours été ami, il m’a toujours aidé, je crois qu’il a voulu m’aider encore une fois.
J’ai senti sa main me serrer et c’est là que j’ai su que c’est moi qui tremblait, il s’est levé d’un coup et s’est mis à courir de l’autre coté de la route, j’ai entendu des coups de feu, plus tard des bruits de bottes et plus rien j’étais toujours caché, il à toujours été quelqu’un de mieux que moi.
Elle a essuyé une larme qui coulait sur ma joue, elle m’a pris la main m’aidant à me lever, nous nous sommes dirigés vers une porte qui me semblait intacte, j’ai remis mon fusil sur l’épaule.

 ” Je ne veux pas mourir maintenant, pas sans avoir aimé … “