Mon réveil sonne déjà, mes yeux s’ouvrent et entrevoient mon téléphone vibrant sur ma table de chevet. Ensuite mon corps s’active, mon bras s’élance pour éteindre la sonnerie et tout le reste s’extirpe de la couette. Je n’ai dormi que quatre heures cette nuit et mes seins me font énormément souffrir, je ne sais pas pourquoi. J’ai manqué les trois derniers jours de travail à cause de mes insomnies, j’ai réussi à négocier des congés maladies, difficiles à avoir dans mon taf de merde. Il faut que je retourne au travail aujourd’hui sinon mon patron va finir par me virer, ou pire me crier dessus, je déteste quand on me crie dessus. Je dois m’activer, je me lève et commence à partir vers ma salle de bain afin de laver mon corps suintant. Ensuite je pars vers la cuisine manger quelques fruit pour tenir la journée : une pomme, trois raisins et une mandarine. J’enfile les habits qu’il me reste et sors finalement de mon appartement afin de débuter la trentaine de minutes de marche qui me séparent de mon travail. Dehors New York paraît de nouveau si mystérieuse, les gens marchent et déambulent sans la moindre conviction, on dirait qu’ils sont des programmes sans humanité, créés dans le seul besoin de rendre cet endroit plus vivant. Cette ville est une immensité de bâtiments sans aucun but ni direction, les formes se pénètrent, s’entrechoquent dans un pêle-mêle de brique, d’acier et de pierre. Quand on regarde cette ville sans la connaître on pourrait croire que tout cet agencement qui fait l’architecture de New York n’a aucun sens, comme si les grattes ciels et les immeubles étaient tombés du ciel et s’étaient écrasés dans un fracas désordonné, mais les habitants savent bien que cette ville a été construite avec réflexion, selon un ordre et un système bien précis. Cependant cette vérité est inconnue de tout le monde. Les murs doivent cacher des gens bien sordides, des êtres qui sont à l’origine de tout ça, de toutes ces règles insensées. J’aime imaginer cette masse liquide d’être humain, se déversant dans les méandres de New York et ne sachant rien de l’endroit où ils habitent. J’arrête de penser à tout ça quand je commence à voir au loin, après quelques rues à dépasser, l’entrée de la tour IGC pour : Industry Group Compagnie. C’est ici que je travaille. Je passe le portique et rentre dans le hall, un homme portant un carton et une casquette sur sa tête m’esquive et me frôle, je lui tape un peu l’épaule alors par politesse je m’excuse, il ne me répond pas et pars aussitôt, il n’a pas dû m’entendre. Une femme avec une très belle robe jaune traverse tout le hall avec élégance, qu’elle est belle. Je marche un peu et entre dans l’ascenseur qui monte jusqu’à l’open space où je travaille.
Devant mon ordinateur je peux contempler la laideur de ces lieux : les murs blancs, les gobelets gris, le café noir, les gens tristes, tout est affreux ici, aucune couleur pour nous obliger à travailler et à ne jamais rêver. Des rangées de mini bureaux bien alignés, sans défaillance ni folie, pas d’excès sinon l’entreprise ne serait pas professionnelle je suppose, et c’est pas ce qu’attendent les patrons. Les choses sont simples ici, pas trop compliquées. Même mon boulot est un jeu d’enfant, enfin, un enfant bourré au paroxétine, il suffit que je j’écrive des choses sur cet ordinateur, des choses qu’on pourrait appeler professionnelles, bien sûr. Il faut que j’arrête de penser, je décide finalement de me mettre au boulot, je tape des choses sur mon clavier durant des heures, comme tous les jours. Un D, puis un O, puis un S et encore de nouveau un S, et je continue comme ça toute la journée. A ma pause de douze heures, j’entreprends d’aller au distributeur automatique pour me prendre une brioche ou quelque chose comme ça. Quand je me lève une collègue vient à ma rencontre avec le sourire, elle me dit avec ses dents jaunes « Héléne ! Comment vas-tu ? Tu n’as pas l’air en très bonne forme, voyons tu aurais dû rester chez toi si tu es toujours malade, c’est pas raisonnable de ta part, attention si tu prends pas soin de toi tu le paieras un jour ». Ça ne m’étonne pas qu’elle dise ça, cette pouffiasse couche avec le patron, si je ratais un nouveau jour de boulot j’étais virée, elle peut pas comprendre ça elle. Je lui réponds gentiment et passe mon chemin, elle aurait sans doute voulu que je lui fasse la conversation, je m’en fiche. J’aime bien la salle de repos, là où il y a le distributeur automatique, la machine à café, quelques chaises et une table. Les gens discutent et c’est assez réconfortant de les écouter raconter leurs petites histoires à leurs collègues. Je me pose et observe, il n’y a que deux femmes qui parlent ensemble, par la fenêtre le temps est mauvais, un homme sort des toilettes, le même que ce matin, c’est étrange, je pensais que c’était un livreur.
Je sors enfin de cette tour de misère, ma journée de travail est terminée. Il fait déjà nuit et la ville est maintenant ranimée par les millions de sources lumineuses qui l’habitent. Je commence à rentrer chez moi puis la terreur me saute dessus, un rat mort gît là, sur le trottoir juste à coté du lampadaire. Très rapidement arrivèrent un frisson de peur et une nausée, j’ai tourné mon regard aussi vite que j’ai pu, quelle horreur. J’essaye de me calmer comme je peux, je respirer profondément comme disent les médecins mais ça ne marche qu’à moitié. Depuis que je suis petite fille j’ai terriblement peur des animaux morts, ils me rappellent à quel point le corps est laid de l’intérieur, à quel point la vie est futile et fragile. Je déteste voir dans leurs yeux le vide crée par l’âme qui s’est enfuie, ce ne sont plus des yeux d’êtres vivants mais juste des yeux, littéralement des globes visqueux qui laissent passer la lumière. Il faut que je parte avant que ma crise ne devienne trop grave, je marche frénétiquement vers chez moi et retrouve peu à peu un léger filet de sérénité. Pourtant je continue à penser, machinalement les phrases et sentiments reviennent dans mon cerveau, je me dis : tout est terrifiant, les murs, les gens, la nuit qui s’allonge lentement dans l’atmosphère, les choses sont crades, moi aussi je dois être crade. C’est trop tard mon esprit est maintenant hanté par le mal être, l’angoisse incessante tape et fait vibrer mes neurones. Tout mon corps est pris dans cette furieuse danse macabre, je sens que mes veines explosent sous ma peau, mon cœur bouillonne et mes tripes veulent sortir par ma bouche. En vérité je ne suis qu’un être terrifié, attendant que le mal vienne me chercher à chaque coin de rue, pensant qu’un nouveau malheur viendra me briser le crâne d’une seconde à l’autre. Bon ça suffit ! Il faut que je me calme, je refuse de continuer comme ça, il faut que je rentre chez moi au plus vite, j’y suis presque. Je passe la porte, prends quelques médicaments, allume la télé et mange des bolognaise en conserve. Ça va mieux mais la nuit sera quand même longue.
Je me réveille encore, j’ai pas envie, j’ai dû dormir à peu près deux heures cette nuit. Je voudrais tellement améliorer les choses, faire des efforts, agir sur ma vie pour qu’enfin je puisse ne plus souffrir, j’ai mal aux yeux. Sérieusement j’aimerais bien changer, que ma nouvelle vie soit ma création, seulement la mienne, et que les bonnes choses viennent de moi. J’ai pas le temps pour tout ça, je dois survivre avant tout, c’est ce qu’on m’a appris depuis que je suis toute petite, on m’a toujours répété implicitement qu’il fallait rester en vie et que le reste viendrait, que nos seuls besoins étaient de manger et de dormir au chaud. Je n’ai vraiment pas le temps pour faire des efforts, il faut que je j’aille au travail et que j’y reste toute la journée, ensuite je dois faire les courses, faire la lessive, je peux juste pas m’occuper de moi, je dois survivre et dans une ville comme New York c’est déjà très difficile. Quand j’y pense, je viens d’avoir trois jours de congés où j’avais du temps pour moi et je n’ai rien fait, je ne les ai pas utilisés, j’ai juste attendu lâchement, j’ai oublié tout ça, pourquoi j’ai fait ça ? Je ne dois pas être une bonne personne pour s’occuper de moi. Espérons qu’un jour les choses tournent au positif d’elles-mêmes. Encore une fois, je me lève, mange, me prépare et sors de chez moi, je marche vers la grande et belle IGC tower, pour retourner dans mon bureau fade et insipide. Je contemple avec douceur les gens dans la rue, je leur invente une vie, j’observe leurs mimiques, puis d’un coup j’aperçois une figure que je connais, le même homme qu’hier, encore lui, pourquoi lui ? Je le vois traverser la rue avec une certaine forme de prudence et disparaître derrière une voiture, je crois qu’il est rentré dans un magasin. Il a un début de barbe et un visage de travailleur, il ressemble à beaucoup de monde en somme mais lui est différent. Pourquoi je le remarque avec une telle précision ? Une simple tête dans cette foule a tout de suite réveillé ma mémoire, sans doute que je vois des dizaines de femmes et d’hommes tous les jours que je ne remarque jamais, des gens que je croise mais qui ne restent jamais dans mon esprit alors pourquoi lui ? Et pourquoi j’ai l’impression de le voir en permanence, depuis hier j’ai l’ai vu trois fois, est ce que c’est normal ? Je ne sais pas, mais c’est étrange. Est-il beau ? Je suis peut être amoureuse, il a l’air simple pourtant alors pourquoi ? J’ai continué à avancer et il doit maintenant être bien loin de moi, il faut que j’arrête d’y penser, plus facile à dire qu’a faire.
J’écris sur mon clavier depuis trois heures, je commence à somnoler. Je me fais surprendre par mon supérieur hiérarchique qui arrive dans mon dos et pose sa main sur mon épaule, je sursaute. Il s’appelle Antoine mais on doit l’appeler monsieur Coquepont, il fait partie de ce type de personnes que je déteste, complètement borné dans sa stupidité et dans son avarice. Il veut me parler de l’avancée de mon travail à ce que j’ai compris. Je sais déjà ce qu’il va me dire, que je manque de sérieux dans la poursuite de mes objectifs et qu’il faut que je travaille avec plus d’efficacité, que je trime mieux en gros. Il commence à hausser le ton, il parle fort et proche de mes oreilles, je sens mes tympans qui sifflent. Je ne l’écoute absolument pas, il continue à baragouiner ses termes techniques qui n’ont de sens que dans la têtes des imbéciles. Je lui répète machinalement « Oui, oui, oui bien sûr, oui, oui bien entendu, oui » sans réfléchir, et il s’en contente. Il ne me fait que des remarques, des reproches, maintenant il crie. J’ai juste envie que ça s’arrête, qu’il parte et qu’il ne m’adresse plus jamais la parole. Son discours dure une éternité et je crois même qu’il se répète, en fait c’est sûr car on ne peut pas parler aussi longtemps sur un sujet aussi vain. Il y a dans cet open space une bonne vingtaine de salariés comme moi, tous aussi désespérés, ça se voit à leurs cernes, pourtant aucun ne tourne le regard vers ce qu’il se passe. Je les observe tous fixer leurs écrans, plongés dans leurs réflexions stériles, leurs visages vides de sensations. Ce manque de réactions n’est pas anormale, il y a toujours quelqu’un à disputer ici et les cadres n’ont qu’à se servir. C’est vrai, un supérieur qui blâme une simple employée en usant de tout son mépris et en ne portant aucune attention au respect, c’est normal dans le monde du travail non ? Je sais pas, j’ai sans doute perdu mon estime personnelle depuis quelques semaines. En fait je pense que les notions d’humanité ont été abandonnées, laissées à l’entrée de l’open space. Il a enfin fini, ça me paraissait une éternité, il repart dans son bureau et je dois essuyer la salive qu’il à projetée sur ma joue.
Bon j’en ai marre, j’arrive plus à travailler, à écrire ces phrases vides de sens. Je m’ennuie profondément dans cet espace clos où je me trouve, quatre petits murs en plastique font office de frontière à mon étroit bureau, et il y a sur la table devant moi des feuilles éparpillées un peu partout, des post it contenant quelques informations sensés m’aider à produire mes tableaux excel et des détritus divers comme des peaux d’oranges, de bananes, des emballages plastiques. Mon cerveau n’arrive plus à marcher. J’ai l’impression qu’il s’est éteint par sécurité. Mon cerveau n’arrive plus à marcher. Il tourne en boucle, répète les mêmes mots, mêmes phrases, mêmes pensées. J’arrive plus à travailler, il faut que je jette les peaux de banane, et les peaux d’oranges aussi. Il faut absolument que je parte sinon mon cerveau va mourir, alors dans un élan d’instinct de survie je me lève et sors de ce lieu pour prendre l’air. Je passe dans le long couloir, par l’ascenseur, par le hall et arrive enfin dans la rue. Il fait beau aujourd’hui et les immeubles sont lumineux, des pigeons volent le long de l’avenue. Un peu de calme s’offre à moi, la beauté de ce lieu banal est apaisante, c’est assez agréable de sentir le soleil sur son visage. Je marche un peu et observe le monde, une femme rentre dans un taxi, un homme manque de se faire écraser, un nuage passe devant le soleil. J’aperçois à une centaine de mètres un restaurant qui vient d’ouvrir, en fait c’est une sorte de fast food mais avec une meilleure qualité. Apparemment leurs burgers sont très bons, et faits dans de bonnes conditions et avec de la bonne viande, écolo tout ça. Pourquoi pas aller manger là-bas ? Je me transporte jusqu’à la devanture, évite un sdf et rentre dans le restaurant. Il y a quelques tables en plastique sur lesquelles mangent des amis, un couple et des enfants accompagnés de leurs parents, on aperçoit la cuisine derrière le comptoir. L’ambiance est agréable et apaisante, j’aime bien cet endroit. Je me dirige vers un serveur pour commander à manger, tiens j’aurais bien envie de manger des nuggets, pourquoi pas des nuggets. Je l’interpelle en m’approchant de lui puis j’aperçois dans le fond de la salle une figure fantomatique, un buste et un visage que je connais, le même, encore le même. Il est calme accoudé sur le comptoir, il boit une sorte de bière et a un air effrayant, il m’observe avec froideur, le fond de ses yeux m’évoque une certaine violence. Je retrouve encore sa barbe, ses cheveux châtain et son visage carré. Je me sens en danger, il ne devrait pas être là, ou peut être que si ? Je sais pas. Il me fixe de ses yeux transperçants et moi je n’arrive pas à l’observer plus de trois secondes, mon regard s’écroule en permanence. La peur me contrôle et me paralyse, le serveur me demande ce que je veux depuis une dizaine de secondes et je ne réponds pas, complètement maîtrisée par l’homme qui se trouve au fond de la salle. C’est pas normal, toute cette situation n’a rien de normal. Ça ne peut pas être une coïncidence, cet homme me suit et me veut quelque chose. Je ne dois pas rester là, je pense… je pense qu’il faut que je parte. Le serveur voit bien mon air angoissé et me demande si je vais bien, il veut m’offrir un verre d’eau, je lui réponds à peine et sors en vitesse de cet endroit. Dans la rue je marche avec lourdeur, mes pas sont irréguliers, ils n’ont pas de but précis sauf l’ordre de s’enfuir. Il faut que je rentre chez moi, concentre toi contrôle ta respiration, tout va bien se passer, ce n’est qu’une autre panique passagère. J’ai décidé de ne pas retourner au travail, ils vont encore me crier dessus, me détester, ça va être horrible, je ne veux plus y retourner.
J’y suis enfin arrivée, je me suis un peu perdue mais ce n’est pas grave, je vais enfin rentrer chez moi. Je gravis les escaliers avec de la douceur au cœur, quand d’un coup il se brise à nouveau, l’homme est là, l’homme est là ! Tout ça ne devrait pas arriver ! Je l’aperçois un étage au dessus du mien. Comme toujours aucune émotion ne paraît sur son visage, on dirait que tout ça n’est qu’un travail pour lui. Je me cache avec terreur derrière la rambarde en bois, presque allongée sur les marches. Ça ne peut plus être une coïncidence, il me veut du mal, il veut me tuer ! Reste par terre, sois silencieuse, et soumets-toi, mais il faut que je rentre me cacher, le seul endroit où je serais en sécurité. La porte est à quelques mètres, je l’observe avec une touche de joie, elle est la clé de ma survie. Je peux toujours le voir, il reste immobile et fixe la porte de la voisine, il ne m’entend pas ou peut être que ça fait partie de son plan. Il faut que je bouge, cela fait quelques instants que je reste paralysée par sa présence, je dois partir, je dois partir je dois partir je dois partir ! Je saute sur mes deux pieds et m’élance vers cette porte si désirée. Je sors ma clé et lance un court regard derrière moi, il descend !En une fraction de seconde je m’engouffre dans mon appartement et ferme la porte à double tour. Je m’écroule par terre. Il est là, juste derrière, je le devine m’observant à travers le bois, ses yeux enflammés d’une rage inexplicable. Je sens sa présence dominatrice autour de moi, il est dans chaque mur, me rabaissant de sa puissance. Il écoute, il patiente et reste attentif, il attend avant de sévir, mais quand-est ce qu’il me tuera ? Mais qu’est ce qu’il me veut !? Je lui hurle « Allez-vous en ! » Aucune réponse, aucun bruit, est-il parti ? Je ne respire plus, ou trop je sais pas, j’ai l’impression de mourir, cet appartement est mon cercueil, l’immense caveau où je me trouve. Je vais mourir je vais mourir je vais mourir je vais mourir… Calme toi ! Tu ne vas pas mourir ! Il ne peut plus rien alors arrête toi ! Je me lève et regarde par le trou de verre, il n’est pas là. Il est parti, ou peut être qu’il se cache ? Sans un bruit il s’est volatilisé, silencieusement disparu. Il doit être parti, ça doit juste être un voisin ou un ami de voisin je sais pas. Qu’est ce qu’il m’arrive ? Tu dois te calmer, calme toi, calme toi, tu penses trop.
J’ai pas dormi, c’est simple. La nuit a été longue et douloureuse, il faut que je retourne au travail, ma hantise. Je vais devoir tous les revoir : ces employés livides, ces cadres stupides , ces patrons perfides. Mes yeux me font souffrir. Il faut que j’y retourne, que je pénètre à nouveau dans cet enfer. J’ai raté trop de jours de taf tout au long de ce mois, si je ne continue pas mon travail ça ne plaira pas à mes supérieurs et alors ils vont sans doute me licencier, tout cela mènera à une vie de débauche, loin de la réalité, je perdrai alors toute notion de ce qui est vrai ou non, dans un sens je perdrai ma vie. En plus je suis sûr qu’ils vont m’engueuler, encore me crier dessus, peut être qu’aujourd’hui ils ne me feront rien. Je suis incapable de rester ici, je ne veux pas continuer à gâcher mon avenir, il faut que je survive. C’est avec la peur au ventre que je passe le pas de ma porte, je vais peut-être revoir le même homme qu’hier, non c’est impossible, inconcevable, il va disparaître de mon existence et une bonne fois pour toutes, pourtant je suis quand même terrifiée. Je sors de chez moi en titubant, les gens doivent me juger avec curiosité, alors essaie de paraître normale, saine. Mon teint doit être horrible, aucune importance il faut simplement que j’aille au travail, je ne suis même pas obligée de fournir un effort. En peu de temps je me retrouve dans l’open space, l’ambiance est calme ce matin. Non non non non non c’est pas possible, il est encore là, tout près de mon bureau. Des gouttes de sueur coulent de partout et mon esprit crie. Il empiète sur mon territoire et sur ma vie, il deviendra bientôt moi. J’en peux plus de cette situation, tout ça est trop redondant. Je suis fatiguée d’être dans ce cercle infini, dans cette boucle incassable. La même chose va revenir encore et pour toujours, la peur est similaire, tout ça est exactement pareil. Si personne n’agit il reviendra et me détruira peu à peu à chaque apparition, jusqu’à me porter le coup fatal. J’en ai marre d’avoir peur alors sans plus réfléchir je lui cours dessus et l’attrape pas les épaules, je lui hurle : « QUI ES TU? » ce cri résonne dans l’immense pièce, les bruits de clavier se stoppent net. Il m’observe, d’abord le visage puis de bas en haut, il n’a aucune réaction, il m’analyse calmement. Il ne répond pas, mais réponds moi merde ! Il me fait attendre comme une conne pendant que son air hautain me juge de toute sa fausse supériorité. Il me lance un dernier coup d’œil avant de tourner les talons, il se moque de moi ?! Non je ne peux pas le laisser partir impunément comme ça, je dois savoir, comprendre tout ça. Je m’élance et lui agrippe le bras, je hurle à son visage je ne sais quoi, il va me répondre ce connard ! Des employés viennent s’installer autour de moi en me regardant avec curiosité, Antoine essaye de m’arrêter en me séparant avec difficulté de mon tourmenteur, qu’est ce qu’il me veut lui ?! Casse toi et laisse moi tranquille. Je crois voir la sécurité arriver, merde. Je pars en haletant lourdement, je cours dans les couloirs avant de me réfugier dans des toilettes quelconque. Tout se calme ici. Je reprends ma respiration, les gorilles ont sans doute arrêté de me suivre. Il y a quelques cabines derrière moi et une immense glace suivie de plusieurs lavabos devant. Je m’appuie sur le marbre pour reprendre mes esprits. Il y a une personne dans ces toilettes. J’entends derrière moi une voix rauque sortir d’une des cabines, elle dit avec netteté :
« Nous avons assez d’information sur elle, vous pouvez procéder à la seconde partie du plan »
Mes yeux s’écarquillent et tout mon être tremble. Qu’est ce qu’il a dit ? Je … Je … Je dois partir … AaaaAaaaaaAAaaAAAaaaah Ils veulent me tuer ! Ils vont me torturer ! Je cours, je trébuche, et me cogne dans tout ce que je trouve mais ça n’a aucune importance tu dois juste courir, t’enfuir pour qu’il ne te trouve pas. Plusieurs personnes me poursuivent je ne sais pas où je suis. C’est la fin. Une piqûre dans le cou, une main m’étranglant, une seringue qui s’écrase à terre puis moi.
Aucun réveil ne sonne et pourtant je me lève en sursaut. Où suis je ? Je sens une couette sur mon corps. Attendez je suis dans un lit ? C’est quoi ça ? Une salle d’attente, je suis dans une salle d’attente, quoi ? Un lit au milieu d’une salle d’attente, entourée de petits vieux qui attendent dans cette foutue salle d’attente ! Je suis au centre de leur cercle maudit. Les murs sont blancs, très blancs, trop blancs, ils agressent la rétine. Les vieux sont tous silencieux, calmes, ils s’emmerdent, ils s’impatientent. Leur visage étrangement immonde reste immobile, figé comme de la pierre, peut être sont-ils mort. Des rides grossières parsèment leur morne visage, le regard dans le vide ou dans un magasine de merde, ils me font peur. Qu’est ce que je fous ici putain, j’ai des habits de patient et les pieds nus, comme si j’étais dans un hôpital, ça me gêne. Un léger « tic tac » engouffré dans un mur rend l’air angoissant, il est sans doute crée par une horloge lointaine. J’ose pas sortir de mon lit, j’ose pas bouger ni parler mais il faut que je parte, absolument que je parte, survivre est maintenant ma priorité. Autour de moi se trouvent plusieurs portes, seulement une me montrera le chemin de la liberté, les autres ne sont que des pièges mortels. Je décide de prendre la porte au bout du couloir, elle me paraît mieux, pour aucune raison apparente. Le « tic tac » frénétique devient irritant, même insupportable, et la présence des petits vieux me brûle la peau, je dois partir. Mon corps part sans demander à mon esprit et je cours vers la sortie puis … . . . . . . . . . . . . Un instant qui dure une éternité. Tout s’est effacé. Pour recréer. Un immense champ lumineux s’offre à ma vision, d’une volupté succulente. Tout n’est qu’ordre et beauté. Une infinie toile verte s’étend de toute sa longueur sur le sol et au bout de la courbe montante se trouve un saule-pleureur perché sur sa colline. De minuscules fleurs bleus parsèment le terrain Je peux enfin respirer, expirer et inspirer. Lentement et avec douceur mes jambes se balancent en avant et l’une après l’autre. J’aimerais atteindre cet arbre si beau, passer ma main et lui caresser le dos. Le décor est fabuleux, l’air réconfortant, le seul endroit où je me sens bien. Mes pieds effleurent les herbes délicates, tandis que mes orteils rencontrent la molle terre. Mais, qu’est ce, quoi, c’est quoi ça ? La sol commence à craquer sous mes pas ? Je regarde avec terreur et AAAAAAAAAAH ! Je marche sur des carcasses de crabes morts et bientôt putréfiés, leurs entrailles glissant entre mes orteils. Il y en a partout ! À perte de vu ces pauvres animaux crevant sur le dos, cet infini cimetière de crabes. Je me met à trembler, mon corps tout entier produit des spasmes. Je fixe leurs corps laid, leurs yeux vides, au secours ! Qu’importe là où je mets mes pieds, leurs carapaces craquent et s’enfoncent dans ma peau ensanglantée. Je me met à crier, JE VOUS EN SUPPLIE ARRETEZ ! L’herbe commence à pourrir, un nuage gris se repent à terre, tout meurt. Les fleurs fanent et rajoutent de la crasse dans le fond de mon âme, tout meurt. L’atmosphère devient noir et l’air dense, tout meurt. Les pattes levées vers le ciel de ces crabes vides d’existence, tout meurt. Tout meurt tout meurt tout meurt tout meurt. L’arbre au bout de la colline, la dernière chose qui a gardé sa normalité dans tout cet enfer de métamorphose, je dois l’atteindre à tout prix. Encore je me met à courir, je suis tellement fatiguée. Chaque pas produit une souffrance terrible mais qu’importe la douleur je dois partir d’ici. Mes pieds s’emmêlent et je trébuche avec lourdeur par terre, une poignée de pinces de ces crabes voltigent dans les airs, relève toi, je dois absolument fuir la peur. Mon épaule est écorchée et ma robe de patiente est maintenant devenue un haillon poussiéreux et troué. Il y en a de plus en plus, ils recouvrent maintenant le sol, ils ne laissent entrevoir pas un centimètre de terre et je suis obligée de marcher sur eux pour avancer. Mes pieds s’enfoncent en eux et cela devient à chaque fois plus difficile de courir. Une colline de cadavres commence à se former devant moi et j’ai maintenant besoin de mes bras pour avancer dans cette mélasse. Des vagues de matière mi boueuse mi craquante essayent de m’ensevelir. J’arrive enfin devant l’arbre et découvre avec joie une porte taillée dans le bois, l’entrée de ma temporaire liberté. J’ai l’impression qu’elle s’ouvre toute seule, mon corps et mon âme salis se jettent à l’intérieur du vieil arbre et la porte se referme. Je découvre avec effroi que contrairement à l’extérieur de l’arbre, l’intérieur se trouve être un tuyau visqueux et dégoulinant, un peu comme un intestin, quelle horreur. Je ne vois rien, ici il fait noir complet, je ne sais pas où je suis exactement mais de toute façon je ne sais rien, je suis complètement perdue. Dans cet enfer ténébreux où on ne peut que ressentir la moiteur, je me mets à pleurer pathétiquement, mes membres se débattant dans cet endroit clos, et mon être descendant lentement le long du tuyau, digéré par l’arbre. Je ressens la peau de l’arbre contre la mienne, cette matière chaude me presse machinalement et malaxe tout mon corps de ses mains perverses. Je ne peux rien faire bloquée dans ce piège, ni bouger ni, bien sûr, sortir, mais de toute façon quelle importance de repartir ? L’extérieur est tout aussi menaçant et mortel. Batailler ne sert plus à rien, je ne peux que me laisser mourir alors, avec plus de force, je continue à pleurer. Pendant mon infernal décadence, mon esprit à le temps de se poser des questions, se torturant à chaque impasse. pourquoi font-ils tous ça ? Quel est leur but ? Ce qui sont tout en haut, ce qui ont décidés de tout ça, dieu en réalité, pourquoi il me fait ça ? Quelle est l’origine de cette injustice ? Tout ça est tellement monstrueux. Après de longues minutes à descendre le système digestif, mon esprit agonisant tout du long, le tuyau me crache finalement en dehors de lui et m’éjecte sur du carrelage. Je me retrouve maintenant par terre, perdue et complètement déphasée, essayant avec vanité de trouver une échappatoire autour de moi. J’ai sur mon corps une matière gélatineuse, un liquide jaunâtre qui se colle à ma peau et ralenti mon être. Je ne vois plus ce qu’il y a autour de moi, je n’arrive même plus à me tenir debout, mes tentatives pour me relever se finissent toujours le visage au sol. J’essaye quand même de ramper un peu devant moi, au mieux je marche à quatre pattes, pour me donner l’illusion de m’enfuir. Épuisée, éreintée, accablée, abattue, anéantie. Je suis vraiment dans un piteux état. Je retrouve peu à peu la vue et jette mon regard derrière mon épaule, le tube est en fait un long et immense tuyau d’arrosage rattaché au plafond par une pustule noirâtre. L’extérieur est maintenant tout aussi immonde que l’intérieur, il a un aspect presque vivant, une texture anatomique, comme si il n’était constitué que de chair et de muscle. Le bout est en forme de gros anus, j’ai envie de vomir et la tête me tourne. Le tube gigote de haut en bas et crache un autre corps visqueux et inerte, le nouveau-né adulte essaye tant bien que mal de revivre, exactement comme moi il y a quelques minutes… Puis un autre vient s’écraser sur le précédent, et bientôt encore un autre. Je ne suis même pas unique, je fais juste partie d’un tout, un pitoyable grain de sable dans un désert, perdu dans un infini de ressemblance, je ne suis rien. Mais cela veut dire qu’ils font subir ça à beaucoup plus de monde, je ne suis pas un cas isolé mais simplement de la matière première. Des dizaines de personnes, des centaines, des milliers peut-être, passent par là. Tout ça est en fait un enfer crée par l’homme, j’ai encore plus envie de vomir. Je n’ai même pas le temps de pleurer cette fois, une main violente agrippe mon bras et me tire, je me fais traîner grossièrement comme un simple objet qu’on déplace. Je ne sais pas où je vais ni même là où je suis, je me débat un peu, on peut voit le désespoir dans mes légers mouvements. On me lève et m’installe sur un poteau en bois bourré d’épines, on m’attache les bras afin que je ne puisse plus bouger, qu’est ce qu’ils font ? Ma tête se balance faiblement de gauche à droite et j’aperçois une rangé d’hommes et de femmes alignés à moi et dans la même position, eux aussi accrochés à un poteau, je fais partie de cette rangé. Ils ont l’air éteints mais vivant, abandonnant peu à peu leur existence. Je regarde devant moi, crois voir … Attendez je pense que … Attendez !
QUOI ?!
Non non non non non non, c’est un peloton d’exécution ! Ils tiennent des fusils et nous visent ! Je serais finalement morte d’un instant à l’autre ! Je ne veux pas mourir ! Des sanglots et des pleurs d’angoisse me sortent avec violence des yeux, des narines et de la bouche. Je suis tellement désolée maman, j’aurais dû rester je sais, j’aurais dû tellement de choses. Je supplie tous les dieux de bien vouloir pardonner mon âme. Les balles vont bientôt sortir. Une seconde… Une seconde … Une seconde … Une seconde… C’est tellement long ! Puis un cri, un ordre plus précisément : « Arrêtez vous ! ». Subitement le monde immobile reprit de sa vivacité, les fusils se baissèrent, la peur m’a réveillée. Un petit homme habillé en scientifique vient à la rencontre des soldats, il a des lunettes rondes et son crâne est presque chauve, ses mains sont rangées dans les poches de sa blouse. Il parle discrètement à l’un d’eux, j’arrive quand même à distinguer quelques mots comme « besoin », « royaume », « explosion », « elle » puis un doigt tendu vers moi, moi ? Un soldat s’avance et me détache les bras, mon corps ayant oublié de se tenir tout seul il s’écroule par terre avec lourdeur. Je me retrouve sur le ventre et deux personnes m’attrape les bras pour me traîner vers je en sais où. J’essaye de me relever mais les soldats vont vite et dans leur course il m’est impossible de me tenir debout. Ils m’utilisent comme si j’étais un objet, je ne suis donc plus rien pour eux, seulement le sujet d’un ordre. Mes genoux nus frottent le sol et s’écorchent. Ils me font passer par une porte et me jettent par terre, elle se referme derrière moi et la lumière m’aveugle, le faisceau se détourne et je découvre un autre scientifique accroupi devant moi, il tient une lampe torche et m’examine de ses yeux austère. Après quelques instants il se relève et d’autres m’attrape, me touche et m’utilise, je n’ai plus aucune liberté. Ils m’ont à tout jamais changée, ils ont torturé mon esprit jusqu’à ce que mon âme en sorte, ces monstres infâmes. Ils sont maintenant les seuls propriétaires de mon cerveau. Il me reste encore quelques bribes de conscience mais je sais que dans peu de temps tout sera effacé, pour l’instant j’arrive encore à reconnaître mon existence. Je n’ai jamais voulu tout ça, je n’ai jamais aimé ce boulot, ces foutus patron m’ont tout pris, ce ne sont que des voleurs. Ils m’ont assassinée moi et des milliers d’autres. Ils m’ont hypnotisée et utilisé avec une facilité que nul ne pourrait imaginer. Les scientifiques m’installent sur une table d’opération, ils sont tous complètement identiques, les mêmes, les mêmes, juste des copies d’une même personne, des copies, les mêmes traits du visage monstrueux. Ils m’observent de leurs gros yeux globuleux et curieux, malsain. J’ai peur, encore, je ne m’y habitue pas. On m’attache sur la table, mes membres sont maintenant bloqué par des sangles en métal. Qu’est ce qu’ils me veulent à la fin ? Lâchez moi ! Je gigote avec force pour essayer de me détacher, c’est impossible, je sais, mais je veux une dernière fois sentir ma volonté, me faire croire que je suis encore libre de mes actions, au moins essayer. Je les sens me toucher, m’ausculter avec précision, me caresser avec envie, mais lâchez moi je vous en supplie ! Arrêtez ! Une main brutale se pose sur mon front et colle ma tête contre la table, une dernière sangle passe sur mon coup et immobilise le haut de mon corps, je suis perdu. Je sens une main horrible remonté le haut de ma cuisse, ses doigts parcourant ma peau terrifié.
P I T I E
Lâchez moi. LACHEZ MOOOOIIIII ! Toutes ces bestioles qui grouillent autour de moi, elles rampent et me mangent, elles me mangent ! Je les sens ! Je n’en peux plus, leurs petites dents me pénétrant la peau rajoute une nouvelle douleur à mon calvaire. Je suis une martyre. J e rejoindrai bientOt le palais de l’éternel. DIEU est mon sauveur. Les cafards sortent maintenant des couteaux et me les mettent sous le nez, des couteaux. Des scies, des scalpels, des tubes. Ils vont me AAAAAAH. Ils me tranchent, m’égratignent, me lèchent, me saignent, me séparent, me détachent, me blessent, m’agressent, m’arrachent, me condamnent et me tranchent encore et me saignent encore.
Peu à peu les Français adoptent le vélo, encouragés par les aides financières des collectivités, des entreprises et de l’État.
Je revois mon bel arbre lumineux, il y a longtemps j’aimais tellement aux heures infinies m’allonger près de lui et lire des romances. Je me souviens des étés en campagne, vivant dans les ruisseaux, là où la fraîcheur est encore présente, observant quelques poules d’eau. Je me remémore l’Italie, quand HHHHHHHHHHHHHHHH
Ajoutez les pilons de poulet et faites les mariner toute une nuit. Le lendemain, plongez-les dans le lait ribot.
Je veux juste que tout s’arrête, que je puisse me réveiller chez moi et recommencer ma vie, en mieux.
Je suis qui ? Je suis où ? Je ,,,,,,,,,,,,,,,,,, Nous sommes qui ? Nous sommes où ? Elle est qui ? Elle est où ?
HAAAAAAA
HA
HaaaAAAAaa H HAAAAA
HHHHHHHH AAAAAAAA
aaaaaaaaaaa AH
H A H H H H H AAAAA HH HHH H AAA
C’est une petite pièce carré éclairée par quelques néons. Elle est très simple : des murs de plastiques blanc et un faux plafond, dans le coin se trouve un petit lavabo et du gel désinfectant. Il y a trois longues étagères en treillis métalliques longeant trois des quatre murs, dessus se trouvent de nombreux équipements de médecin tels que des gants, des masques et des contenants en plastiques, certain vide d’autres remplis. Il y a également divers ustensiles en métal, ils peuvent servir pour couper, écarter, trancher ou appliquer. Le dernier mur est en réalité une vitre teinté et derrière lui se trouve plusieurs personnes observant dans l’obscurité. Il y a au centre de la petite pièce un lit disposé en diagonal pour que les gens derrière la vitre puissent mieux le voir. Une femme est accrochée à ce lit par des lanières en métal, elle gigote sa tête de gauche à droite avec frénésie et son cou est suintant. Quelque fois elle pousse de petits cries terrifiés. Son corps entier convulse comme si elle voulait s’enfuir, pourtant elle ferme les yeux. Des scientifiques se déplacent autour d’elle en l’observant avec beaucoup de professionnalisme, ils écrivent sur leur carnet et prennent quelques mesures comme sa taille.
Dans la petite salle obscure derrière la vitre, deux personnes discutent. L’un est habillé avec élégance, portant un costume chic, et l’autre est clairement un scientifique. Ils regardent tout les deux la femme. Le scientifique baisse les yeux sur la plaquette qu’il tient dans ses mains et lit la feuille disposé dessus, il dit :
« – Numéro 1086BH. État psychique « chaotique ». Age 28 ans. C’est exactement ce qu’il nous fallait. En plus d’après les premiers retours de mon équipe le spécimen est en excellente état, il est comme on l’avait demandé et comme on en a besoin, c’est du très beau travail.
– L’homme en costume répond : C’est un plaisir de faire affaire avec vous. Elle n’était pas vraiment importante de toute façon. Disons que les rendements de cette employée ne nous étaient plus profitables. Il fallait qu’on s’en débarrasse.
– Je me demande quand même comment tout ça est possible. Vous avez crée quelque chose de phénoménal. Cet immense labyrinthe, ça a dû vous coûter très chère non ?
– L’entreprise pour laquelle je travail à énormément de moyen. Puis, nous faisons tout ça pour l’avenir de la science. Nous savons que vous et votre équipe allez faire des progrès gigantesque dans la guérison de la folie.
-Nous vivons une époque formidable. »
FIN