Mon peuple sera toujours en retard par rapport aux autres
Quoi qu’on fasse, quoi qu’on dise
Sa relève sera toujours suivi d’une rechute
Ses moindres efforts si grands à ces yeux seraient toujours arrosés d’innombrables défaites
Elle essaie à sa façon de suivre le rythme du monde
Mais n’y arrive pas, ou arrive dans certains circonstances avec beaucoup de peine, qu’à la fin cela n’aurait rien valu
Mon peuple souffre de la faim, de la soif, d’un toit où poser sa tête
De toutes ces choses si basique et élémentaire
Pourtant cher aux yeux de mon peuple
Quelle courbature auprès de ses semblables
Cessera t’elle un jour
Nul ne sait, nul ne veut savoir
Même le bon Dieu est stupéfait face à ce spectacle inouï
Mon peuple pleure, gémis à chaude larmes
Sanglote de tout son être jusqu’à l’épuisement
Qui pourra la consoler
Qui pourra la réconforter
Même le grand sauveur de l’humanité n’a plus de force pour la repêché
Lui aussi épuisé de ses innombrables rechutes dans le colossium
Son joli cachot, le Colossium, qu’il puisse soit-il
Qui pourrait donner un coup de main au roi Lion
Mon peuple étouffe jusqu’à l’asphyxie
Étouffe de tant de vices qui l’accablent
Qui pourrait mettre un terme à son supplice
Mon peuple languit de tous ces virus et bactéries qui rongent ces organes et sa peau
Où sont tous ces grands et humbles médecins pour la guérir de ces misérables maladies
Misérables, car ses semblables de l’autre côté de l’hémisphère en sont déjà guérir
Mon cœur se comprime devant tous ces cris
Cris émis par mon peuple
À défaut d’avoir perdu l’usage de la parole
Elle est devenu semblable à un nourrison
Qui pleure et pleurniche pour se faire écouter, entendre distinctement
Mon peuple s’éteint, s’éteint, et s’éteint encore
Car le beau temps a arrêté depuis fort longtemps de se manifester
Les rires de mon peuple avaient jadis pris le large face à sa clameur
Qui pourrait la tendre la main
Qui pourra lui lancer un mot de consolation, une parole chaleureuse
Son espoir, qui la raviverait
Mon peuple souffre, souffre cruellement
Où se cache le bon samaritain !
Que le bon Dieu garde toujours ses forces
En cas d’ultimes recours
Que dis je !
En cas de secours salvatrice
Qui couvrira le dessèchement de ses os
Qui l’a fait rampe à quatre pattes
Comme un petit animal sauvage
Pourtant c’est un homo sapien
Jouissant de toutes ses facultés, indispensable à la société moderne
Mais mon peuple est là
Grande survivante d’innombrables maux
Ses semblables manifeste de l’ indifférence au quotidien face à ses malheurs
Et détourne le visage face à ses innombrables plaies
Alors qu’elle est là, devant
Unique gage de leurs considérables actions, ou plutôt inactions
Choisissez en l’interprétation
Mais une telle tragédie marquera l’histoire et traversera les époques
Et viendra un moment où longtemps après
Des homo sapiens s’exclameront
Comment pareille tragédie ai pu avoir lieu
Mais en attendant, mon peuple languit terriblement