L’herbe est encore mouillée. Ils suivent le chemin pour atteindre la petite plage cachée dans le lit de la rivière. Les vélos attachés, ils descendent tous les trois, sur la plage en contrebas. Elle est étroite. Du sable s’accumule dans la courbe de la rivière. L’eau est fraîche et claire. De l’autre côté, la rive glisse lentement dans l’eau, se mêlant aux branches coincées entre les pierres moussues. Le vent agite les feuilles au-dessus de leurs têtes. Ils sont à l’abri de la canicule, loin de la fournaise des grandes routes. Ils prennent place tous les trois. La maman s’assoit au milieu sur la grande serviette à côté du pique-nique. Le grand frère lance des cailloux dans l’eau profonde de l’autre côté. La petite sœur marche avec précaution sur les galets à travers lesquels l’eau s’enfuit. Les libellules rassurées s’approchent et tournent autour de nous. Le temps de prendre une photo, et elles repartent loin de la tête, loin de la main et de l’épaule sur lesquelles elles s’étaient posées. À travers leurs ailes irisées, nous apercevons le reflet délicat de notre été.
Vient la danse endiablée, la course poursuite dans l’eau, les éclaboussures et la joie s’insinue dans la chaleur des joues, dans le flot des paroles et des petites bouches qui engloutissent. Chaque pas s’accorde sur le pas des autres. Sous le regard maternel, les gestes, les intentions, les jeux se gravent, ils reviendront plus tard dans le creux des bras, avant de s’endormir, quelques paroles pour attester qu’on s’est aimés ce jour-là d’un amour simple et pour rappeler la légèreté d’une libellule sur la peau d’un enfant.
De doux moments de partage en famille.
Une petite coquille : ‘sur les galets à travers lesquelles l’eau s’enfuit’.
Merci ! Je corrige de suite.