journal de bord_semaine 48

2 mins

Je me penche à la fenêtre et ça y est, il fait froid. Comme je ne suis pas sortie depuis début octobre, je n’ai pas senti la transition. Les appartements en face du mien (qui sont mon seul paysage une nouvelle fois) se décorent pour Noël et moi j’ai rien vu venir, j’ai pas l’impression d’avoir vécu l’automne, comme j’ai pas de souvenir du printemps. On dirait qu’il manque la moitié de mon année alors qu’en fait non, elle est là, avec moi, sur le canapé. 

Au début du mois j’avais une certaine routine : un peu de sport (pour de vrai), une to-do précise pour le travail, avec une attitude sérieuse, réveillée tôt et assise au bureau, puis dej, reprise du boulot et relaxe vers 17h. J’ai réussi à la tenir une bonne dizaine de jours et puis tout s’est effondré à l’approche de mes règles. J’ai eu un cycle dégueulasse qui m’a bouleversée. J’avais mal et j’étais triste, accablée par la lourdeur du monde, sentant son poids qui appuyait contre mon utérus. Cette semaine-là, mon esprit était focalisé sur les travers de mon époque, faite de mille crises et coincée dans mille situations. Affaiblie par des hormones en chute libre, je me suis vue, petit être impuissant, et je me suis inquiétée, j’ai eu peur, pour le monde et pour moi dedans. 

Vraiment effondrée et vraiment dramatique, je sais, mais ça ne m’empêche pas d’avoir des relents de ces crises difficiles et, en toute transparence, de les comprendre dans presque tous les cas. 

Après une semaine monopolisée par mon vagin, j’ai réussi à retrouver une partie de l’emploi du temps que je m’étais fixée – sans le sport, bien entendu. Là, j’étais quand même déjà plus détendue, je me réveillais plus tard et m’arrêtais de travailler plus tôt, je faisais plus de mots fléchés, je m’enroulais plus souvent dans le plaid gris, j’étais plus pensive… Ça faisait un mois qu’on était de nouveau confinés, peut-être que c’est à partir de là que ça a vraiment commencé à m’agacer, je ne sais pas. 

Demain se termine le mois de novembre et depuis quelques jours c’est la catastrophe : je broie du noir, je ne m’assois plus au bureau, je travaille mollement sur le canapé ou dans le lit, je n’arrive pas à me concentrer sur une tâche mais je m’y force quand même, histoire d’avoir le sentiment d’avoir accompli quelque chose à la fin de la journée, alors qu’en vérité je me lève à midi, je joue aux jeux vidéos dès 15h et une heure plus tard, de toute façon, il fait nuit, alors la journée est finie. 

Que faire ?

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2 Commentaires
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C. Mathieu
4 années il y a

Merci de nous partager ton vécu.
"J’ai pas l’impression d’avoir vécu l’automne, comme j’ai pas de souvenir du printemps. On dirait qu’il manque la moitié de mon année alors qu’en fait non, elle est là, avec moi, sur le canapé.", je te rejoins là-dessus.
"En vérité je me lève à midi, je joue aux jeux vidéos dès 15h et une heure plus tard, de toute façon, il fait nuit, alors la journée est finie. Que faire ?" Bonne question, si tu trouves ta réponse dis moi. De mon côté, j’essaye de me dire que c’est une période à passer et d’en profiter pour faire de l’introspection pour ensuite être prêt quand cette période sera derrière nous.
On verra ce qu’il se passe au journal de bord_semaine 49 😉

Dg Paula
4 années il y a

"Après une semaine monopolisée par mon vagin" cette semaine qui ralentit tout mes projets –‘

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