Chapitre 1 :
Lorsque Damon ouvrit les yeux, il remarqua trois choses :
la première, c’est qu’il avait terriblement mal au dos.
La seconde, c’est qu’il n’avait aucune idée de qui il était. Enfin si, il se souvenait de deux ou trois choses, comme le fait qu’il s’appelait Damon, qu’il avait dix-sept ans, et, jusqu’à preuve du contraire, qu’il était un garçon. Mais le reste de ses souvenirs formaient un brouillard épais et opaque dans un coin de sa tête, et semblaient ne pas vouloir se montrer de sitôt.
La troisième, c’est qu’il était allongé sur la banquette arrière d’une voiture. Banquette qui, soit dit en passant, était extrêmement inconfortable, dure et en cuir.
En se relevant (et faisant craquer au passage plusieurs de ses vertèbres), il remarqua une quatrième chose : le fait qu’il était habillé comme si quelqu’un s’était amusé à prendre les habits les plus hideux qu’il puisse trouver dans une poubelle et de les assembler, formant une masse sans fin, et aux coloris honteux. Non mais sérieusement ? Un poncho violet, un Kilt et une paire de bottes de pluies jaune à fleurs ? Est ce que déjà ce genre d’atrocités est encore commercialisé ?
En jetant un coup d’oeil à ses environs, il remarqua (pour changer) un vieil homme âgé d’une soixantaine d’années conduisant la voiture (une superbe Mercedes, d’après l’intérieur tout en cuir et les sièges auto-réglables). Il portait un costume noir parfaitement taillé, ainsi qu’une grosse bague en argent représentant un serpent sur son annulaire droit. Il avait les cheveux blancs, une petite barbe de la même couleur et des yeux d’un bleu perçant. Il ressemblait un peu au Père Noël, se dit Damon. L’homme en question le surprit entrain de le reluquer et lui sourit :
– Bonjour Damon, je vois que tu es réveillé ?
Il avait une voix douce et grave, un peu comme un grand-père qui vous raconte une histoire.
– Hum… oui, je crois, répondit Damon d’une voix rendue rauque par le manque de conversation qu’il a apparement subi. Depuis combien de temps était-il dans cette voiture à dormir bon sang ?
– Mais… excusez moi Monsieur, comment connaissez vous mon nom ? Et comment se fait-il que je sois dans une voiture, habillé comme un clown? Et où m’emmène t-on?
L’homme tourna la tête et fixa Damon de ses yeux bleus. C’est à cette dernière question qu’il choisit de répondre.
– J’ai le devoir de t’emmener dans un endroit pour les gens comme toi, qui te ressemblent.
– Comment ça « des gens qui me ressemblent » ? On ne me conduit pas à l’asile j’espère ! Je ne suis pas fou et je peux le prouver !
Le vieil homme commença à rigoler doucement et Damon réalisa à quel point il avait eu l’air hystérique lors de sa tirade. Il se sentit rougir.
– Ne t’inquiète pas, on ne te conduit pas à l’asile, dit le vieil homme, Et puis c’est normal que tu aies beaucoup de questions à poser, après tout tu viens de passer treize heures allongé dans une voiture.
Treize heures ?! Au moins il avait la réponse à cette question…
– Tout d’abord commençons par le commençement si tu veux bien : je m’appelle John. Je te connais depuis que tu es tout petit car j’étais le chauffeur de ta famille d’accueil, les Rosings.
Une ombre passa sur son visage, et les yeux de John s’assombrirent. Puis, presque comme si Damon l’avait imaginé, il redevint le vieil homme chaleureux qu’il connaissait apparement depuis son enfance. Alors comme ça il avait été en famille d’accueil ? Les Rosings ? Il s’appelait donc Damon Rosings ? Hum, ça sonne plutôt pas mal.
– Oui, en effet, ça sonne bien, remarqua John.
Damon se rendit compte qu’il avait pensé à voix haute. Oups…
– Tes parents étaient Peter et Vitcoria Rosings. Ils t’ont recueilli quand tu avais quatre ans, dans leur villa de Pemberley, une petite ville en Angleterre, dans le Gloucestershire. Comme ils travaillaient tous les deux beaucoup, ils m’ont engagé pour te conduire à l’école, et pour te surveiller. Il afficha un sourire timide.
Étrange… Il avait donc une famille, des parents, et ils habitaient dans une Villa à Pemberley. Pourtant il n’en avait aucun souvenir. Pas même un son, une odeur, un indice qui pourrait faire s’envoler ce voile autour de sa conscience.
– Mais du coup, Monsieur -John, pardon, comment se fait il que je me souvienne ni de vous, ni de ma famille ?
Une fois de plus, cette ombre repassa sur son visage qui s’assombrit de deux tons au moins, mais resta en place au lieu de se volatiliser. Cette expression qu’arborait John fit froid dans le dos à Damon, qui sentit que ce qui allait venir n’était pas bon à entendre. Les yeux sombres, John se tourna vers Damon.
– Damon… Commença John.
Ça commence mal… pensa Damon
– Quoique je dise ou que je fasse, je voulais d’abord te dire que ta famille t’aimait énormément.
Oh.
Son coeur se mit à battre plus vite, et ses mains commencèrent à trembler. Amnésie ou pas, il n’avait pas envie d’entendre ce qui allait suivre.
– Ils… Oh Damon je suis désolé pour toi. Ils ont été tués dans un accident de voiture il y a de cela deux semaines. Le Conseil a pensé que ce serait plus facile à supporter si tu ne te souvenais plus de rien, et ont donc décidé de te lancer un sortilège d’Amnésie Partielle.
Le temps s’arrêta pendant une minute -ou peut-être une heure ?- et Damon se rendit compte qu’il avait arrêté de respirer lorsqu’il reprît bruyamment sa respiration en toussant. Il venait d’apprendre qu’il avait une famille qu’il aimait et qui l’aimait et qu’il venait de la perdre sans avoir aucun souvenir d’eux. En quoi cela rendait-elle les choses plus faciles à supporter? Qui pouvait être assez bête pour forcer une personne à faire son deuil d’une telle manière ? Sa gorge menaçait de définitivement faire un noeud si elle se serrait encore plus, et ses yeux n’étaient à ce stade plus que deux ronds abstraits. Tout en essayant de contrôler sa respiration, il se repassa en boucle les paroles de John. Ma famille m’aimait énormément. J’avais des parents, qui étaient riches, et qui m’aimaient. On avait surement un chien. Ils m’aimaient, ils m’aimaient !
Et puis, environ une heure d’état de choc après,
Minute… J’ai bien entendu “sortilège” ?
Tout en essuyant ses yeux, et en essayant de faire quelque chose de ce nez qui n’arrêtait pas de couler, il demanda à John si il avait bien entendu ce qu’il venait de dire. Celui-ci se remit à rire devant sa mine incompréhensive. Décidément, ce gars est vraiment bipolaire.
– Oui Damon, tu as bien entendu : j’ai dit “sortilège d’Amnésie Partielle”; C’est un sortilège qui te permet d’oublier les événements des dernières semaines, tout en conservant en mémoire ton nom, ton âge etc… Ils ont dû se tromper dans le dosage de magie car tu ne te souviens plus de rien… ou alors les effets ne sont que partiels, à voir sur la durée.
Damon n’y comprenait toujours rien. Il était peut être fou après tout. Et puis, pourquoi John lui assurerait qu’ils n’allaient pas à l’asile si ils y allaient vraiment ? Qui avouerait à un fou qu’il est réellement fou?
Il commença à calculer les possibilités de sortie : il ne voulait PAS aller à l’asile. Si il arrivait à détourner l’attention de John assez longtemps, il pourrait tenter une évasion par la porte. Ou encore casser la fenêtre, mais c’était un peu plus risqué. En plus, à cette vitesse là il n’avait pas beaucoup de chances de s’en sortir. John continua de parler.
– Le Conseil a également jugé que tu étais prêt pour entrer à SilentStone, après tout tu es extrêmement doué et tu as l’âge d’entrer en première année donc…
Ou alors j’essaye de passer par le siège avant, et… hein ? Damon, plongé dans ses plans d’évasion, n’avait entendu que partiellement la phrase de John. SaïanteSoupe ? C’est quoi ça, un restaurant Japonais ?
En voyant les yeux ronds de Damon, John reprit :
– Ah oui ! Pardon, j’avais oublié que tu ne te souvenais plus. SilentStone est la plus prestigieuse école de magie du monde. Là-bas tu y apprendras à maîtriser tes pouvoirs, à conjurer des sorts, et bien d’autres choses. J’ai travaillé là-bas et j’y ai passé les meilleures années de ma vie, sans aucun doute. C’est le meilleur endroit pour rencontrer différentes espèces et se faire des amis si tu veux mon avis.
Ça y est, il a amorcé l’excuse pourrie de l’école de magie pour m’emmener de force à l’asile. Il faut que je sorte d’ici en vitesse avant que je ne reste bloqué là-bas pour de bon.
Damon commença à détacher sa ceinture et tenta d’ouvrir la porte, qui bien évidemment était verrouillée, eut le temps de paniquer une bonne minute avant que John ne s’exclame “On est presque arrivé !” d’une voix enthousiasmée. Difficile à croire qu’à peine dix minutes plus tôt il avait une mine à en faire pâlir d’envie les morts.
– T’as vraiment du bol, continua John, depuis que les Cupidons ont repris la direction de l’école, les choses sont bien meilleures qu’avant. Beaucoup plus d’ordre, de discipline. C’est qu’ils n’acceptent pas n’importe qui là-bas !
Pardon ?
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Heyyyy 😉 Hésitez pas à mettre des Piti coms et likes si vous avez aimé, ça m’aidera à uptader plus vite 🙂 l’aventure ne fait que commencer ! Une très, très, très longue aventure. Alors restez accrochés 😀
Bizous
J 😛