Sous les étoiles filantes, avec toi,
Loin de la civilisation,
Loin des millions de toits,
Qui recouvrent depuis des années les millions de maisons.
Ciel bleuté, voie lactée, petites fées blanchâtres qui rient,
Seuls, main dans la main, allongés en ce jour d’été dans la verte prairie,
Et les arbres autour qui nous couronnent de leurs nuages de branches,
Et les animaux qu’on entend courir au loin, et puis ceux qui se retranchent
Dans leurs terriers, sous les étoiles filantes.
Au loin, ce joyeux sifflement d’un petit ruisseau,
Et puis, un capricieux grondement d’un violent torrent, là-bas dans les pics rocheux,
Si près, le merveilleux chuchotement d’un cours d’eau, si fragile, si beau.
L’hurlement lointain d’une meute de loups, et juste là, en contrebas, une petite rivière
Qui chantonnait un air mélodieux.
Là-haut, dans nos Alpes adorées, seuls au monde,
Nous contemplons le ciel noir, blanc, bleu, jaune,
Nous ne perdons pas de vue le moindre instant, la moindre seconde,
Bercés ensemble par le doux ruissellement du Rhône.
C’est notre dernière nuit ici,
Avant que nous revenions à nos habituelles vies,
A cette boucle, dans laquelle nous tous sommes enfermés, infinie,
Notre dernier vrai repos, le dernier congé sous les étoiles de notre vie.
La planète tourne, elle tourne sans arrêt, sans s’arrêter, et moi je t’aime.
Les gens courent, sans même prendre le temps de respirer, et toi tu m’aimes.
Les voitures continuent leur course effrénée, et on s’aime, on fait enfin une pause.
Malgré que nos âmes s’enfoncent peu à peu dans une nuit qui ne trouvera jamais d’aube,
Malgré que très lentement, bleuissent nos orteils, nos doigts, nos lèvres, puis nos lobes…
Sous les étoiles filantes.