Chapitre 8 ( Partie 2 ) : Laure

4 mins

    Je ne peux pas m’empêcher de dévorer Aaron du regard et du coin de l’œil. Il est tellement beau, charismatique et séduisant. Il me happe tout entière, tant par sa présence que par son parfum et son profil. Quant à ses yeux verts hypnotiques, ceux qui m’ont totalement envoûté au Starbuck, jeudi, je ne préfère pas parler. Cet océan de Jade dans lequel je pourrais me perdre à tout jamais, m’a hanté, m’a subjugué et a capturé mon cœur. Cyril avait raison, j’ai eu un coup de foudre pour lui dès qu’il a franchi le seuil de ce salon de café parisien. C’est pour cette raison que j’ai eu cette sensation inexpliquée de le connaître depuis toujours. Bien que je doive admettre que je ne m’attendais pas à découvrir que cet inconnu était Aaron. J’ai eu un choc en le voyant avec son bouquet de lys, agrémenté de roses à m’attendre. J’ai longuement hésité à le rejoindre. Si Caroline ne m’avait pas poussé à le faire, je serais sans doute partie et j’aurais trouvé une excuse pour annuler notre rendez-vous.

Je le suis reconnaissante pour ça et pour le reste. Même si je l’ai incendié lorsque j’ai compris qu’elle avait acheté et envoyé la montre à gousset que j’avais repéré pour lui. Autant que j’ai eu beaucoup de mal à lui faire comprendre que mon rendez-vous avec Aaron n’était pas un rencard, mais une simple rencontre IRL. Sans cela, je me serais retrouvé en robe ultra-sexy, en talon aiguilles, maquillée comme une voiture volée sur le quai de la gare et je n’aurais pas été le centre d’intérêt des personnes présentent uniquement à cause de mon rire comme tout à l’heure. Non, j’aurais été la bête de foire voire la risée de tous. Quant à Aaron, il aurait sans doute pris les jambes à son cou et il aurait eu raison. Me transformer en femme fatale comme Caroline qui rentre dans du trente-huit toute mouillée avec mon physique, c’est du suicide social et totalement absurde.

    Bientôt, nous arrivons devant les grilles du Parc Buttes-Chamont. De toute évidence, Aaron a prévu de me le faire visiter. Toutes ses attentions à mon égard commencent à me faire de l’effet. D’abord le bouquet et maintenant cela ? S’il cherche à me conquérir, il est sur la bonne voie. La seule chose que j’espère ce que ma peur et ma méfiance ne me gâcheront pas cette après-midi en sa compagnie. Est-ce que je devrais-je laisser Aaron me charmer et m’en mettre plein les yeux ? Probablement pas. Il est beaucoup trop parfait pour être vrai et il ressemble au Prince charmant dont j’ai toujours rêvé, mais j’en ai envie. Après la semaine que j’ai passé et malgré mes ecchymoses restantes, j’en ai besoin. Si Aaron à envie de me faire rêver qu’il le fasse, je l’y autorise avec joie.

Aaron descend le premier et il m’ouvre la portière. Je souris niaisement et accepte son invitation.

— Merci, Monsieur Smith, je le remercie avec espièglerie en déposant un baiser sur sa joue.

À ma grande surprise, je lui arrache un léger sourire. Bon sang, il est à tomber quand il sourit ! Mon petit cœur ne tient pas le choc devant une telle beauté et tambourine avec force dans ma poitrine. Je me demande si je vais réussir à survivre à cette après-midi avec lui, s’il est aussi craquant durant notre rendez-vous. Il pose sa main dans le bas de mon dos et appuie avec douceur pour m’inciter à avancer. Je me mets à marcher en direction de l’entrée du parc Buttes-Chaumont suivi d’Aaron. Ne connaissant pas les lieux, il ne tarde pas à prendre la tête de la visite et joue les guides touristiques pour mon plus grand bonheur. Aaron n’est pas seulement un bel homme, il est aussi instruit et éloquent. Étant érudit de nature, je bois ses paroles et mon regard est rempli de passion et d’attention à tout ce qu’il dit. Il m’apprend que ce parc a été construit sur d’anciennes carrières de gypses à la demande de Napoléon III et inauguré le 1er avril 1867, en même temps que l’Exposition Universelle du Champ-de-Mars.

Puis, il m’emmène au « Pont des suicidés » et me raconte son histoire des plus morbides. Il porte ce nom parce que de nombreux suicides par des chutes volontaires ou non y ont eu lieu jusqu’au milieu du XXe siècle, et ce, malgré l’ajout d’un haut grillage en 1896. À la suite de ce morceau d’histoire macabre, Aaron m’avait fait traverser une passerelle pour rejoindre le temple romantique de la Sibylle, placé sur l’île rocheuse du Belvédère et relié à la butte du parc. Dans la mythologie grecque, la Sibylle est une prêtresse d’Apollon qui personnalise la divination et prophétise. Cet endroit et sa vue étaient tellement magnifiques que je n’avais pas pu m’empêcher de les mitrailler de photo. Tout comme les grottes qu’on avait visitées, ensuite et dans lequel nous avons passé plus d’une heure. Parce que je les avais explorées de fond en comble en prenant des risques pendant qu’Aaron veillait sur moi et me rappeler à l’ordre pour éviter un drame. Tellement j’étais surexcitée, incontrôlable et totalement enfantine face à la beauté brute de ces lieux. Le dernier endroit qu’il m’avait fait découvrir, c’était la cascade et là aussi, j’avais pris un nombre incalculable de clichés pour l’immortaliser.

    Alors, que je suis en train de regarder les photos que j’ai prises et de faire le tri, Aaron revient avec des bouteilles d’eau, des en-cas et s’assoit à côté de moi.

— Tiens, elle est fraîche, me dit-il en me tendant la bouteille d’eau.

— Merci, je le remercie en la prenant et levant mes yeux de mon écran.

Je ne tarde pas à l’ouvrir et j’en bois la moitié d’une traite.

— Tu as une descente que je n’aimerais pas remonter, commente-t-il.

— Désolé, mais j’avais soif.

— Ne t’excuse pas. C’est normal d’avoir soif, après quatre heures de marche intensive.

Je lui esquisse un sourire à nouveau et je m’apprête à déposer un baiser sur sa joue, mais il m’arrête net.

— Non pas cette fois, j’ai mieux à te proposer.

— Co-comme quoi ?

— Ça.

Sa réponse vague donnée, il pose ses lèvres sur les miennes et il m’embrasse avec passion, douceur et avidité en caressant ma joue du bout de son pouce. Je mets un certain temps à comprendre ce qui se passe avant d’y répondre. Sa langue tente de passer entre mes lèvres pour taquiner la mienne et je l’accepte sans broncher en passant mes doigts dans ses cheveux. Notre french-kiss stimule nos zones érogènes orales, éveille nos sens et attise le désir qu’on éprouve pour l’autre au fond nos entrailles.

    Là, où cette après-midi touche à sa fin par un baiser, une histoire d’amour commence. La nôtre et elle ne va pas se terminer de sitôt.

 FIN

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4 Commentaires
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Hathor Magdala
Hathor Magdala
4 années il y a

Bonne idée d’écrire une (presque) même scène vu par chacun des 2 protagonistes, surtout quand il s’agit d’une rencontre entre 2 amoureux.

Galindo Gaëlle
4 années il y a

Alors j’ai tout lu. Absolument tout. Et j’ai réellement accroché mais vraiment. J’aime énormément ton style d’écriture et la facilité que tu as de faire ressentir les émotions.

C’est vraiment une histoire que j’ai adoré, je ne regrette pas du tout de m’être lancé dedans !

Même si par gourmandise j’aurai voulu une suite, je trouve que tu t’arrête au bon moment.
Vraiment bravo !

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