Je suis prête
Bien préparée
Maquillée, habillée d’une belle petite robe courte
De couleur rouge
La couleur pour séduire
Un décolleté provoquant
Accompagné d’une chaîne en or
Ornée d’un pendentif représentant la déesse Nemesis
Qui descend bien bas
Pour mettre ma poitrine en valeur
Mes cheveux sont lâchés
Avec de belles boucles noires
Du noir corbeau
Noir comme les ténèbres
J’entre dans cette boîte
Le son y est assourdissant
Il me regarde depuis un moment
Il me sourit
je lui jette un coup d’œil
Et lui rend son sourire timidement
En lui faisant les yeux doux
Il vient vers moi
Je passe ma langue sur mes lèvres
Il reprend son souffle
Je le vois qui s’approche encore
Maintenant face à face au bar
Je porte la cerise de mon martini
A mes lèvres, le bout de ma langue sort
Pour l’attraper doucement, lentement
Ces pupilles se dilatent
Il les fixe avec envie
Avec appétit
Je lui caresse le bras
Il est temps, on doit sortir d’ici
Il a son appart tout près
Aussitôt qu’on y arrive
On se dirige vers la chambre
Je fais glisser ma robe
Lentement tout en le fixant
Je porte des dessous sexy
De couleur noir
Je garde mes talons
Qui donne à mon corps
Une stature élancée
Je bouge mon bassin
Suivant le rythme de la musique
Que l’on a mis en arrivant
Il se déshabille aussi vite qu’il le peut
Je l’allonge sur le lit
Je veux jouer à un jeu coquin
Il accepte
Alors je l’attache au lit
Une main à chaque extrémité
Un pied attaché de chaque côté du lit
Il est là, devant moi
Sans défense, à ma merci
Je laisse glisser mon ongle
Sur son torse musclé,
Qui possède quelque poils bruns
Qui tracent un chemin jusqu’au nombril,
Je le descends lentement
Jusqu’au-dessus de son boxer
Puis je me lève
Et m’éloigne du lit
Il me regarde souriant
Je le regarde avec mépris
Je me dirige vers mon sac à main
J’en sors une seringue
Je le vois dans on regard
L’incompréhension
Face à mon sourire carnassier
La panique, la peur le submerge
Je me remets sur lui
Et lui plante la seringue
Dans le haut du bras vers l’épaule
Il essaie de se débattre
Il crie, m’insulte
Mais j’ai appris à faire de très bons nœuds
Il gesticule dans tous les sens
Essaie de libérer ses pieds
Mais ses forces s’amoindrissent
Le produit commence à faire effet
Il s’essouffle et me regarde avec haine
Je repars chercher dans mon sac
Mon instrument de la justice
Je reviens avec dans ma main
Un beau couteau tranchant argenté au manche rouge
Dès qu’il l’aperçoit
La terreur fait place dans on regard
Il supplie maintenant
Dit su’il fera tout ce que je veux
Qu’il me donnera tout ce que je souhaite
Mais moi ce que je désire c’est la vengeance,
La justice qui n’est pas rendu
“Alors, qu’es-ce que ça fait d’être à la merci de quelqu’un?
De se retrouver sans défense ?
De hurler et de savoir que personne ne viendra ?”
Lui demandais-je le regardant droit dans les yeux
Qu’il ressente un peu de ce que ces femmes ont ressenti
Sous son emprise lorsqu’il faisait d’elles ce qu’il voulait
Ces femmes qui ne pouvaient se défendre
Qui criaient à en perdre la voix
Mais que personne ne venait secourir
Ses yeux papillonnent
Il est à moitié inconscient
Il commence à geindre comme un enfant
Je me replace sur lui
Mon couteau caressant le côté gauche de son visage
Descendant le long de son cou,
Caressant sa clavicule pour descendre
Encore plus bas sur son torse
Je le fixe avec toute la haine et la répugnance
Que j’éprouve pour lui et ceux de son espèce
Puis je commence
Il poussa un hurlement
Je lui enfonce un morceau de tissu dans la bouche
Le sang s’écoule peu à peu sur le reste de son corps
Je ne me laisse pas distraire
Des larmes coulent sur ses joues rougies
Par la douleur et la peur
Ses yeux grands ouverts qui s’assombrissent
Mais mains sont pleines de sang
Mais cela m’est égale
J’y déverse toute la colère, la peine
L’impuissance, la douleur qui font ma vie maintenant
Après un moment, j’en ai fini avec lui
Il respire doucement
Il a perdu connaissances à de nombreuses reprises
Mais elle est encore en vie cette vermine
De toute façon le but est qu’il reste en vie
Pour qu’il se souvienne de ce que qu’il a fait jusqu’à sa mort
Que ses remords le consument
Qu’il y pense à chaque instant
Qu’il se déteste, qu’il en fasse des cauchemars
Je sors de la chambre, me lave les mains
Je me place devant le lit
Et contemple mon oeuvre
Sa poitrine entaillée du mot “Monstre”
Jamais il ne pourra l’effacer
Comme jamais nous ne pourrons oublier
Ni effacer cela de notre mémoire
Je le détache, me rhabille et m’en vais
Je rentre chez moi
Ce que j’ai fait n’adouci pas la douleur
Mon cœur saigne encore
Mon corps souffre encore
Mes cauchemars persisteront
Mais je ne vois pas pourquoi
Nous serions les seules à souffrir
Je prends un bain chaud pour me détendre
En caressant mon pendentif de la déesse Nemesis
Qui m’apporte la force de continuer
Et je pense à demain soir
Je connais un autre endroit
Où certains de ces monstres traînent
Je devrais peut-être l’appeler
Elle doit être prête à me rejoindre maintenant
Elle dont la colère surpasse la mienne
Elle qui ne rêve que de ça
Ils comprendront que rien reste impuni
Et ce sont eux qui trembleront à présent.
LAMINA