Séduction

3 mins

Je suis prête

Bien préparée

Maquillée, habillée d’une belle petite robe courte

De couleur rouge

La couleur pour séduire

Un décolleté provoquant

Accompagné d’une chaîne en or

Ornée d’un pendentif représentant la déesse Nemesis

Qui descend bien bas

Pour mettre ma poitrine en valeur

Mes cheveux sont lâchés

Avec de belles boucles noires

Du noir corbeau

Noir comme les ténèbres

J’entre dans cette boîte

Le son y est assourdissant

Il me regarde depuis un moment

Il me sourit

je lui jette un coup d’œil

Et lui rend son sourire timidement

En lui faisant les yeux doux

Il vient vers moi

Je passe ma langue sur mes lèvres

Il reprend son souffle

Je le vois qui s’approche encore

Maintenant face à face au bar

Je porte la cerise de mon martini

A mes lèvres, le bout de ma langue sort

Pour l’attraper doucement, lentement

Ces pupilles se dilatent

Il les fixe avec envie

Avec appétit

Je lui caresse le bras

Il est temps, on doit sortir d’ici

Il a son appart tout près

Aussitôt qu’on y arrive

On se dirige vers la chambre

Je fais glisser ma robe

Lentement tout en le fixant

Je porte des dessous sexy

De couleur noir

Je garde mes talons

Qui donne à mon corps

Une stature élancée

Je bouge mon bassin

Suivant le rythme de la musique

Que l’on a mis en arrivant

Il se déshabille aussi vite qu’il le peut

Je l’allonge sur le lit

Je veux jouer à un jeu coquin

Il accepte

Alors je l’attache au lit

Une main à chaque extrémité

Un pied attaché de chaque côté du lit

Il est là, devant moi

Sans défense, à ma merci

Je laisse glisser mon ongle

Sur son torse musclé,

Qui possède quelque poils bruns

Qui tracent un chemin jusqu’au nombril,

Je le descends lentement

Jusqu’au-dessus de son boxer

Puis je me lève

Et m’éloigne du lit

Il me regarde souriant

Je le regarde avec mépris

Je me dirige vers mon sac à main

J’en sors une seringue

Je le vois dans on regard

L’incompréhension

Face à mon sourire carnassier

La panique, la peur le submerge

Je me remets sur lui

Et lui plante la seringue

Dans le haut du bras vers l’épaule

Il essaie de se débattre

Il crie, m’insulte

Mais j’ai appris à faire de très bons nœuds

Il gesticule dans tous les sens

Essaie de libérer ses pieds

Mais ses forces s’amoindrissent

Le produit commence à faire effet

Il s’essouffle et me regarde avec haine

Je repars chercher dans mon sac

Mon instrument de la justice

Je reviens avec dans ma main

Un beau couteau tranchant argenté au manche rouge

Dès qu’il l’aperçoit

La terreur fait place dans on regard

Il supplie maintenant

Dit su’il fera tout ce que je veux

Qu’il me donnera tout ce que je souhaite

Mais moi ce que je désire c’est la vengeance,

La justice qui n’est pas rendu

“Alors, qu’es-ce que ça fait d’être à la merci de quelqu’un?

De se retrouver sans défense ?

De hurler et de savoir que personne ne viendra ?”

Lui demandais-je le regardant droit dans les yeux

Qu’il ressente un peu de ce que ces femmes ont ressenti

Sous son emprise lorsqu’il faisait d’elles ce qu’il voulait

Ces femmes qui ne pouvaient se défendre

Qui criaient à en perdre la voix

Mais que personne ne venait secourir

Ses yeux papillonnent

Il est à moitié inconscient

Il commence à geindre comme un enfant

Je me replace sur lui

Mon couteau caressant le côté gauche de son visage

Descendant le long de son cou,

Caressant sa clavicule pour descendre

Encore plus bas sur son torse

Je le fixe avec toute la haine et la répugnance

Que j’éprouve pour lui et ceux de son espèce

Puis je commence

Il poussa un hurlement

Je lui enfonce un morceau de tissu dans la bouche

Le sang s’écoule peu à peu sur le reste de son corps

Je ne me laisse pas distraire

Des larmes coulent sur ses joues rougies

Par la douleur et la peur

Ses yeux grands ouverts qui s’assombrissent

Mais mains sont pleines de sang

Mais cela m’est égale

J’y déverse toute la colère, la peine

L’impuissance, la douleur qui font ma vie maintenant

Après un moment, j’en ai fini avec lui

Il respire doucement

Il a perdu connaissances à de nombreuses reprises

Mais elle est encore en vie cette vermine

De toute façon le but est qu’il reste en vie

Pour qu’il se souvienne de ce que qu’il a fait jusqu’à sa mort

Que ses remords le consument

Qu’il y pense à chaque instant

Qu’il se déteste, qu’il en fasse des cauchemars

Je sors de la chambre, me lave les mains

Je me place devant le lit

Et contemple mon oeuvre

Sa poitrine entaillée du mot “Monstre”

Jamais il ne pourra l’effacer 

Comme jamais nous ne pourrons oublier

Ni effacer cela de notre mémoire

Je le détache, me rhabille et m’en vais

Je rentre chez moi

Ce que j’ai fait n’adouci pas la douleur

Mon cœur saigne encore

Mon corps souffre encore

Mes cauchemars persisteront

Mais je ne vois pas pourquoi

Nous serions les seules à souffrir

Je prends un bain chaud pour me détendre

En caressant mon pendentif de la déesse Nemesis

Qui m’apporte la force de continuer

Et je pense à demain soir

Je connais un autre endroit

Où certains de ces monstres traînent 

Je devrais peut-être l’appeler

Elle doit être prête à me rejoindre maintenant

Elle dont la colère surpasse la mienne

Elle qui ne rêve que de ça

Ils comprendront que rien reste impuni

Et ce sont eux qui trembleront à présent.

LAMINA

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