Il avait résolu d’en finir. Une nuit il sortit sur son balcon et enjamba le garde-fou. L’air était froid et humide, un courant d’air le fit frissonner. Instinctivement, il eut peur d’attraper froid « Mais qu’importe puisque je veux en finir ». Seulement, lui qui avait toujours été d’une frilosité extrême, la possibilité de s’enrhumer le rendit nerveux. La raison première n’était pas de rester cloué au lit, puisqu’il avait résolu de mourir, mais plutôt le souvenir des remontrances obstinées de sa mère lui disant qu’il aurait dû se couvrir. « Couvre toi malheureux ! Couvre toi bon sang que tu vas t’attraper encore là pétard ! » Son insistance était telle qu’il avait cru jusqu’à un âge avancé qu’un rhume était une maladie sérieuse. Néanmoins, il se souvint comment, ayant de la fièvre et le nez qui coule, étant parcouru de frissons à lui faire claquer des dents, sa maman prenait toujours un grand soin à s’occuper de lui malgré son comportement autodestructeur. Elle l’emmitouflait sous des couches de couvertures, lui préparait du chocolat bien chaud et le laissait manger autant de gâteaux que son faible appétit lui permettait d’en engloutir. C’est alors, qu’il repassa par-dessus le garde-fou et alla s’emmitoufler dans ses couvertures.
La vie tient à peu de choses
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Sa maman lui aura sauvé la vie…
Heureusement – ou malheureusement ? – que sa mère prenait soin de lui quand il était malade enfant…
J’adore tres drôle en plus
En effet, la vie tient à l’essentiel…ce qui est ancré en nous … à nos souvenirs… à notre être … à la raison même de notre existence. La tendresse d’une mére dans ce qu’elle a de plus profond,de plus pure et sincère peut évoquer en nous toutes ces notions à la fois.
Merci pour ce texte très touchant …trop profond…
Jolie histoire, je suis très triste qu’elle nous apprenne à mots couverts que sa mère n’était pas aussi maternelle qu’elle aurait dû l’être. Enfin dans son malheur la seule pensée positive qu’il avait d’elle lui a sauvé la vie. Toutefois je ne dirais pas que c’est elle mais uniquement un souvenir bienheureux qui lui fût salutaire. Les enfants sont étonnants et pour cela nous devons tous être vigilants pour eux.
Une mère peut être tendre sans être démonstrative, certaines personnes de par leur histoire, de par leur état psychologique ont du mal à montrer leurs sentiments même pour le êtres qui leurs sont les plus proches, les plus chers , mais derrière un visage très sévère peut se cacher une âme très tendre, et, effectivement les enfants sont étonnants ils ont une sensibilité si fine leur permettant de comprendre toutes les nuances de la tendresse…
Je suis tout à fait d’accord avec le fait que certaines mères peuvent être très pudiques mais aimantes toutefois ce qui m’a fait dire que "sa mère n’était pas aussi maternelle qu’elle aurait dû l’être" est lié aux mots employés par l’auteur "…. malgré son comportement autodestructeur " ces termes sont loin d’être anodins enfin pour moi et si j’ai bien compris ce que l’auteur de ce texte voulait dire… Ce que nous sommes nos enfants le perçoivent, nous pourrions peut-être s’interroger sur la mise en action du geste premier de cet homme. Ai-je compris ou ai-je interprété ?? Merci d’éclairer mon doute . Merci pour ces échanges.
Je pense que nous sommes d’accord sur le fait de la capacité des enfants à percevoir ce que nous sommes, c’est ce que j’ai voulu dire par " les enfants ont une sensibilité si fine …" en revanche ce j’ai pu comprendre par le terme "autodestructeur" c’est qu’il qualifiait plutôt le comportement de la mère dont le portrait est loin d’être celui d’une femme épanouie.
Par ailleurs, Le texte suppose plusieurs interprétations, dans la lecture littéraire, une grande place est accordée à l’activité des lecteurs dans l’actualisation du texte, elle se construit des réactions individuelles, de la votre, de la mienne, de toute une communauté interprétative en lui offrant des données nouvelles lui donnant sens et richesse. ( Je sui désolée pour le retard et merci pour les échanges)