Bon Anniversaire mon fils
Février 2016
« Je vais vendre des crayons ! » Cette réponse me plongea dans un tourbillon de sentiments.
Nous sommes en 1974, dans deux ans j’aurai 20 ans. Je suis en France pour les vacances d’été, mon père est venu me chercher à l’avion d’Alger.
Derrière les vitres de la voiture, le paysage gris de la grande banlieue défile, je me prends à penser que je ne vivrai jamais ici, jamais.
Il vient de m’assener cette phrase absconse à mon interrogation, mon inquiétude, sur son avenir et donc le nôtre.
Depuis le mois de mars il ne peut plus revenir en Algérie d’où il tirait le gros de ses revenus comme directeur dans une entreprise pétrolière, il a un peu fâché les autorités, du moins le croit-il, ses économies gagnées lors des années fastes ont été englouties dans de hasardeux placements, il n’a donc plus de revenus et il a 60000 € de dettes à rembourser.
Mais enfin Papa ! A 45 ans tu vas faire le représentant en papeterie ? Et en Bretagne en plus ? Avec la voiture que ma grande sœur te prête ? Une Ford Escort de 150000 km !
J’en aurai pleuré, mais je ne savais plus, l’angoisse m’étreignait, étouffé par la peur totale et brute de l’avenir où je nous voyais soudain en nouveaux clochards.
J’avais bien tort de stresser, en quelques années, ce joyeux drille pied noir, vendit des crayons à la moitié des bretons, il rendit l’épave à ma sœur et remboursa toutes ses dettes.
Je n’ai pas souvent eu affaire à lui au cours de mes jeunes années, mais son défi à l’impossible, me sert encore aujourd’hui de philosophie et je n’ai plus jamais eu peur de l’avenir.
Pour toi mon fils, qui dimanche prochain aura 29 ans, dernière année de tes vingtaines, je voulais outre te souhaiter un bon anniversaire, te raconter cette histoire, qui peut-être te donnera le même courage que ton grand-père quand il s’agira d’affronter les incertitudes que la vie ne manquera pas de te présenter, et te faire partager ma fierté d’être son fils.
« Ne nous demandons pas ce que la Chance peut faire pour nous, demandons-nous ce que nous pouvons faire pour avoir cette Chance »
C’est bien mais tes phrases sont justes très longues. Les rythmes sont vraiment longues. Et il faut aussi faire la mise en forme pour une meilleur visibilité. Stp ne le prend pas mal. mais j’ai aimé. Surtout la phrase de la fin.
Merci pour les conseils, ce n’est pas mon "métier" l’écriture, juste une façon pour moi de communiquer et de revivre les événements et les émotions et d’essayer de les faire partager.