LE SILENCE DE SES CRIS
Le jour se meurt.
Une porte s’ouvre et se referme dans la torpeur.
Lui, a son regard des mauvais jours.
Elle, si frêle se réfugie dans l’ombre de la peur.
Abritée dans sa peine, elle tente de se souvenir.
La première gifle envolée, celle qui a fait tout basculer.
Ce jour-là, elle aurait dû fuir, disparaître mais où s’enfuir
quand on est démunie et figée dans les perpétuels
tourments d’un mari violent.
Pourtant, elle savait que si elle restait, elle perpétrait
son agonie jusqu’à l’infini.
Mais, ne sachant où aller. A contrecœur, elle avait choisi.
C’était ainsi, tant pis !
Ce soir, comme tant d’autres, le ton monte et la terreur s’installe.
Ses éclats de voix, elle ne pouvait s’y habituer
mais, elle s’y était résignée.
Chaque soir, elle adoptait avec courage une attitude de repli
pour éviter les reproches et les coups non fondés de celui
qui avait tant changé.
Les bleus au visage, par pudeur, elle les cachait à ses voisins de palier
qu’elle n’osait jamais regarder.
Mais lui, allait crescendo.
Dans l’indifférence d’un monde sans conscience, ses cris demeuraient
sans effet, dès la tombée de la nuit.
Alors, tel un exutoire, elle les évoquait d’une main tremblante
dans son petit jardin secret.
Bien que personne ne l’ai soutenue pendant tant d’années
et qu’elle se croyait perdue.
Elle a eu, un jour, le courage de tout envoyer à ce monde dont elle était coupée et sa peine a fini par être entendue.
Cet homme qui aimait tout contrôler et qui l’avait volontairement enfermée
n’étendra plus son emprise sur elle puisque son pouvoir finira par tomber …