L’Orbe de Renaissance, Chp VII

13 mins

VII

Après avoir fuit en quatrième vitesse Colver, la charrette avait adopté un rythme nonchalant. Dans la campagne, les paysans récoltaient les blés dorés, les rongeurs finissaient d’admirer leur gras et de perdre leur réserve de glands, et les arbres arboraient un début de calvitie. L’air était doux. La route empruntée conduisait le véhicule hors des terres de Dranac, pour pénétrer dans les Terres Brumeuses, coupée en deux par les montagnes de la Grande Pointe. Le refuge se trouvait en son sein, à faible altitude, sur un des flancs de la Grande Pointe elle-même.

Après quelques jours d’un voyage lent de discussions arbitraires, les montagnes se dressèrent devant eux, leurs tétons blancs pointant fièrement vers le ciel. L’abri n’était plus très loin, et le reste du chemin serait pédestre. Le cuissot du cheval claqua, et il galopa de panique dans une direction connu de lui seul, sans son véhicule, brûlé sur l’autel de la discrétion. Cette fois-ci Ela pris les commandes de la marche. Le chemin champêtre, et l’altitude si faible soit-elle appelait à la contemplation. Au détour d’un petit lac montagnard et d’un cadavre de marmotte, la cabane écornée au toit moussu tenait tête à l’orée de la forêt. Harold avait tenté d’amorcer la traduction durant le trajet, mais son estomac lui avait interdit toute tentative au risque de parsemer les nobles pages de reflux gastriques. Le refuge était la promesse de se mettre au travail.
– Nous y voici. Ce n’est pas le grand luxe, mais personne ne devrait nous déranger. Enfin j’espère, annonça Ela en voyant la cabane.

La porte de la cabane ne fermait pas vraiment, un caillou servait de cale pour la maintenir close. À l’intérieur, une table, un seul lit, un âtre, quelques ustensiles de cuisine et quelques outils. L’austérité même. À quatre, se serrer devenait une évidence. Harold ne perdit pas une minute, il réquisitionna la table, ouvrit le livre et se mit à l’œuvre. Il n’avait pas lu de Semi-Plenus depuis des lustres, et se dérouiller allait demander du temps. Sorn, plein de finesse, expliqua que ce temps était compté, et qu’il comptait sur lui. Ces histoires de temps avait le don de mettre Harold en rogne, mais après tout il s’était engagé auprès de l’apprenti chevalier, alors c’est en bougonnant qu’il commença à se donner du mal. Ela engagea Sorn et Umuss pour l’aider à rafistoler la bicoque. Elle rappela aussi au prêtre qu’il avait une promesse à tenir. Harold ronchonna qu’il avait d’autres chats à fouetter, mais Ela ne lui laissa pas le choix. C’était la condition sine qua non à sa présence.

Les Ombres de Colver avaient filé le train des aventuriers. Sans se faire repérer, et avec un silence absolue de l’Ombre Blonde qui apprenait à communiquer avec des signes, ils établirent un petit campement non loin de leur cible. De cet endroit, ils espéraient pouvoir les surveiller. Les journées passaient et la pluie n’avait de cesse de tomber. Dans le chalet tout le monde prenait son mal en patience. La promiscuité apportait son lot de tension. Sorn n’arrêtait pas de demander à Harold si la traduction avançait, Harold pestait contre Sorn mais aussi contre Ela qui passait le plus clair de son temps à aiguiser ses lames à la pierre et Ela pestait de ne pouvoir rien faire et d’être coincée ici avec trois hommes à l’hygiène limitée. Seul Umuss se satisfaisait de cette situation. Vivre dehors était son quotidien depuis quelques siècles, l’eau le vivifiait, il s’en nourrissait. Une telle pluie était synonyme de festin orgiaque. Quelques jours s’évanouirent ainsi et le soleil refît enfin son apparition. Mis à part Harold, ils se jetèrent tous dehors. Ela plongea dans le lac où les poissons bullaient. Sorn, sur la berge et les pieds dans l’eau, stoppa Ela dans sa séance de natation. La regarder lui donnait envie, mais il ne savait pas comment s’y prendre. Dans l’univers aqueux, Sorn était un caillou sans aucun talent. La jeune femme sortit de l’eau en essorant ses cheveux.
-Qu’est ce que tu me veux ?
– Comment tu fais ?
– Comment je fais quoi ?
– Bin ça ! Nager, je veux dire !
– Pourquoi ? Tu veux apprendre ?
– Je ne sais pas. Je me dis qu’un jour, ça serait peut-être utile.
– Qu’est ce que j’y gagne ?
– Pourquoi, il faut que je te donne quelque chose ?
– On a rien sans rien !
– Allez quoi, soit sympa !
– Trouve quelque chose, et peut-être que je reconsidérerais ta proposition !
Sorn n’avait rien à offrir et Umuss le narguait en dos crawlé. Le dieu local était heureux de sa nouvelle situation. Aucune responsabilité. Loin de Verte-la-Forêt, les prières ne l’atteignaient plus, et il n’avait plus de quota à gérer. Plus aucun syndicat de mammifères pour venir se plaindre. Il nageait dans le bonheur. Sorn, jaloux de son compagnon de route lui lança un caillou prétextant un quelconque exercice de ricochets pour développer son habilité aux armes à une main. Umuss n’y cru pas une seconde mais laissa passer l’incident quand un deuxième caillou l’atteignit en plein front.
– Non mais t’es malade !
– Désolé, je m’exerce…
– Ouai je sais, tu t’exerces pour développer ton aptitude blablabla ! Ne refais plus jamais ça !
– Sinon quoi ?, demanda Sorn innocemment.
– Sinon je te botte le cul, voilà sinon quoi !
En guise de réponse, Sorn lança négligemment un caillou qui fît mouche de nouveau. Comme piqué par un diptère, le dieu, bien que ralentit par l’attraction du lac, s’élança sur Sorn. L’apprenti-chevalier avait bien comprit que les bornes étaient dépassées, et que l’affrontement était inévitable. Il se mit en position d’affrontement rural, poings serrés, paumes vers le ciel (qui détourna son regard de cette scène ridicule), et il dessinait des petits ronds dans l’air. Umuss se jeta sur lui sans succès. Ils se firent faces, tel deux coqs incompétents. Umuss chargea envoyant ses grands bras maigres dans l’air, et Sorn l’imita. Ils tapaient dans tout les sens, aveuglés par leurs yeux fermés. Aucun des coups ne parvint au point de chute escompté. Les poissons se marraient pas mal, et les marmottes restaient bouche bée devant une telle représentation de l’espèce dite supérieure. Fort heureusement, Ela sépara les deux athlètes qui subirent le courroux féminin.
– Vous êtes ridicules. Vous n’avez donc jamais appris à vous battre ? Vous êtes la honte du genre humain. Non mais vous vous êtes vus ? Sorn pour mettre un coup on s’y prend comme ça.
Le geste suivit la parole. Une gifle terriblement magnifique claqua la joue de Umuss qui n’osa pas répondre, mais qui marmonna pour lui-même qu’il n’était pas de ce genre là.
– Umuss, regarde moi. Non mais regarde moi. Umuss fini par poser ses yeux sur Ela.
– Voilà qui est mieux. Si tu veux vraiment que tes coups portent, tu dois faire comme ça.
Sorn, sentant l’entourloupe poindre, se protégea le visage, mais c’est un uppercut au ventre qu’il reçu. Il se plia en deux comme un vulgaire parchemin.
– Ceci messieurs sera votre première leçon. Ne jamais se laisser distraire. J’espère que mon exemple vous aura au moins appris ça. Tu n’étais pas censé apprendre à te battre à l’école Sorn ?
– J’étais dernier de la classe en combat à main nues.
– Le contraire m’eût étonné. Tu n’étais pas le dernier de la classe dans toutes les matières par hasard ?
– Et bien …
– C’est bien ce qui me semblait. Comme nous allons certainement devoir nous défendre à nouveau, demain nous attaquerons un véritable apprentissage du combat, avec et sans arme. Ça ne devrait faire aucun mal aux deux tanches que vous êtes. Je vous laisse vous réconcilier. Pas de bagarre sinon je vous noie. Entendu ?
Les deux garnements opinèrent du chef en guise d’acquiescement, et Ela les quitta. L’immobilité les gagna, aucun n’osa regarder l’autre en premier, aucun n’osa prendre la parole en premier. Le lac les fixait, mal à l’aise d’être le point de fuite de ces deux là. Sorn brisa le silence :
– Je suis désolé. Ce n’était pas une conduite très chevaleresque.
– Je n’ai pas vraiment agit comme quelqu’un de mon rang non plus, mais il faut dire que tu as été particulièrement pénible.
– Tu m’as provoqué !
– D’accord, d’accord. Disons que les torts sont partagés dans cette histoire. Ça te va ?
– Ça me va.
– Tu veux toujours apprendre à nager ?
– Tu m’apprendrais ?
– On va essayer.

Pendant que les compagnons réconciliés barbotaient, Harold travaillait toujours à sa traduction. Elle avançait bien, mais pas assez vite à son avis, et encore moins pour Sorn. Malgré tout, il laissa sa tâche de côté pour enchanter l’arme d’Ela qui se faisait de plus en plus pressante. Elle lui avait demandé une spécialisation en perforation. De sa besace, il sortit un petit burin, un petit marteau, de quoi fixer la lame à l’établi, un mortier, un pilon et des fragments de cristaux. Il les scruta de près, la quantité ferait l’affaire pour la dague, mais pas pour une arme supplémentaire. Sorn patienterait. Sur la lame de la dague il grava un sillon courant sur la longueur. À l’aide du mortier, il écrasa les morceaux de fragments en une fine poudre qu’il déposa aussi délicatement que possible dans la nouvelle rainure afin de la remplir complètement. Puis il apposa ses deux mains sur l’objet, et récita pour lui même la formule nécessaire à la spécialisation. La guerrière avait formulé une demande simple, une spécialisation des plus communes. Il n’eût donc pas besoin de créer d’enchantement, et connaissait celui-ci par cœur. Une faible lueur, à peine perceptible, se dégagea de ses paumes, scellant la poudre de cristal et l’acier. Pour vérifier le bon fonctionnement de son travail, il attrapa le marteau, et planta l’arme dans la tête en fer d’un marteau innocent. Un couteau dans du beurre. La spécialisation était à présent achevée, il ne restait plus qu’à donner l’arme à Ela. En attendant, il se replongea en apnée dynamique dans l’océan manuscrit du grimoire. La porte du chalet s’ouvrit, Harold ne moufta point, noyé dans le Semi-Plenus. Une Ombre s’était introduite dans le chalet. Un coup de gourdin envoya l’érudit dans les abysses. Alors que son squelette embrassait le plancher, sa pipe se brisa sous l’impact. L’Ombre s’empara du manuscrit et ne pût garder la bouche fermée : « JE L’AI ! ». L’Ombre Blonde avait encore su rester discrète. L’éclat de voix alerta Ela qui s’adonnait à la solitude non loin de la cabane. Alors qu’elle se précipitait, l’Ombre Blonde se rua en dehors de la cabane.
– Encore les masques !, pensa t-elle.
Sans y réfléchir, elle se mit en chasse.

Les Ombres, après avoir épié, avaient eu des doutes sur le fait que la compagnie possédait des informations sur l’Orbe. Elles pensaient que le ménage avaient été fait à Colver, mais voulaient s’en assurer. Leur commanditaire avait été clair comme de l’eau de roche : un grand ménage à la bibliothèque, aucune information concernant l’Orbe ne devait filtrer. Le Semi-Plenus n’étant pas leur fort (ni le fort de personne d’autre), elles avaient laissé filer le grimoire. Maintenant en leur possession, les Ombres devaient le transmettre à leur maître. L’Ombre Blonde couraient en direction de l’Ombre Deux. Pour Ela, se frayer un chemin parmi les branches, les racines et les buissons n’était pas une sinécure, mais elle adorait courir après son gibier. L’adrénaline qui cascadait dans ses veines la grisait. Elle aimait être le prédateur.

Toute petite, alors qu’elle n’avait qu’une dizaine d’années, Ela vivait dans un pays en proie à la guerre civile. Malgré l’avancée du conflit, son village, qui se tenait à l’écart, avait été épargné. Ce jour là, elle jouait à la pretresse, organisant des cérémonies pour des dieux imaginaires avec ses camarades. Elle trônait sur un vieux tonneau, un sourire plus grand que sa bouche accroché sur son visage. La cérémonie avançait bon train quand une grande colonne de fumée noire assombrit le ciel. Une maison à l’entrée du village brûlait, et les premiers cris d’une longue série se firent entendre. Dans un somptueux désordre chaotique, les villageois se précipitèrent pour lutter contre les flammes avant qu’elles n’atteignent les habitations attenantes. Avec stupéfaction, les habitants découvrirent que l’incendie était criminel. Des hommes en armes attendaient la population non-loin du foyer. Leur armée, à cours de vivre n’avait eu d’autre choix que d’envoyer de petites compagnies dans les campagnes pour marauder et piller à grande échelle. L’une de ces compagnies avait donc terminée sa course dans le village d’Ela. Une trentaine d’hommes faisait le pied de grue non loin de l’incendie. Les premiers villageois sur place furent embauchés à rameuter tout les autres sur la place principale. Une fois fait, l’un des hommes prit la parole :
– Je suis le capitaine de cette compagnie. Nous sommes venu à votre rencontre aujourd’hui pour vous proposer un marché. Nous prenons vos resserves de nourriture et en échange on vous laisse la vie sauve. Résistez, et vous nous vous offrirons la mort. Qu’en dites vous ?
Les villageois choqués se demandèrent tout haut comment ils allaient bien pouvoir survivre à un tel traitement. L’hiver était en route, et ne plus avoir de stock signifiait une mort probable pour une grande partie d’entre eux. La tête du village protesta, et tomba. L’effroi venait de faire une entrée théâtrale. Pétrifié par la violence d’un tel acte, personne ne bougeait. Le capitaine remis son marché sur la table. Les villageois se mirent en ordre de marche comme des somnambules conscients. Dans une carriole, les vivres s’amoncelèrent comme une petite montagne d’abondance. Le chef du village pointait à présent au bout d’une pique. Un prêtre s’ingéniait à inventorier la récolte, les villageois contemplaient leur désarrois. Ela ne comprenait pas ce que ce prêtre faisait là. N’était-il pas censé être neutre ? Apeurée, en larme, elle rapportait ce que ses parents avaient réussit à engranger pendant l’année. Une deuxième carriole commençait à avoir le ventre rond, et l’incendie avait gagné les maisons attenantes. Alors qu’elle déposait son offrande, un homme de la compagnie hurla de douleur. Une flèche planté dans l’abdomen, il cherchait de l’aide auprès de ses camarades. Une salve de flèches fendit alors le ciel, mettant hors d’état de nuire plusieurs soldats. La panique embrassa les soldats qui ne parvenaient pas à repérer l’origine des tirs. Ela se réfugia sous une des carrioles, et les flèches continuèrent de pleuvoir faisant leur office de mort. La compagnie n’eût pas le temps de s’organiser quand une nuée d’homme attaqua profitant de l’effet de surprise. La bataille fût courte et bruyante. Les lames s’entrechoquèrent, les chairs s’ouvraient au monde. Aussi rapidement qu’elle avait débuté la bataille se termina. Un groupement de chasseurs s’était formé après l’attaque de plusieurs autres villages. Pour Ela ce fût une révélation, une épiphanie qui mît un terme à ses rêves de princesse mais qui lui donna un avenir. Un avenir fait de chasse.

Elle commença à apprendre la discipline durant sa quatorzième année. Deux ans plus tard, elle prit la route en quête d’un groupe de mercenaires qui voudrait lui apprendre le métier. Chasser l’homme, voilà qui pimenterait la vie. Elle trouva rapidement ce qu’elle cherchait, et devint l’apprenti d’un groupe reconnu. Sa ténacité au combat était appréciée, l’art de la traque lui fût inculqué. Débusquer, poursuivre, fatiguer, achever sa proie, Ela adorait cela et il n’y avait pas meilleur qu’elle. La première chasse qu’elle commanda termina sa course en forêt. Les branches frôlaient ses joues, et ses bras nus l’égratignant au passage. Les mercenaires formaient un arc de cercle coupant toute retraite. La proie n’avait d’autre choix que de fuir en avant. La fin approchait avec ses gros sabots, inéluctable. L’homme, en panique, s’évertuait à trouver un miracle, mais il n’était plus en possession de son destin. Devant lui, l’horizon se dégageait, il allait perdre la petite protection que les arbres lui conféraient encore. Comme les arbres, il dû stopper sa fugue. Un précipice feignantait là, et impossible de composer sans lui. Les mercenaires l’avaient guidé ici à propos. Ils étaient sur lui, il était trop tard. La couardise du prêtre interdisait tout envol final.
– Ela, je crois que celui-ci t’appartient, lui dit un des mercenaires.
Ela se déplaça victorieusement vers le prêtre. À sa hauteur, elle planta ses yeux dans les siens.
-Tu ne dois pas te souvenir de moi.
– Pitié ! Je ne suis qu’un vieil homme.
– Qui a conduit des raids autour et dans mon village pendant la Guerre des Pauvres.
– Comment ? Non, ce n’était pas moi !
– J’étais encore une enfant lorsque les troupes que tu accompagnais on attaqué mon village. Mon village s’en est tiré, mais j’ai perdu des amis et de la famille dans les villages voisins.
– Je ne faisais que suivre les ordres.
– Les prêtres me dégoûte.
Elle lui arracha le médaillon de son ordre ; Le prêtre suppliait et priait par alternance. D’un coup de pied, Ela projeta son amertume et son passé dans le vide.

L’Ombre Blonde filait comme à toute allure. Ela peinait à gagner du terrain. Elle espérait ne pas s’essouffler avant son adversaire. Au détour d’un arbre, une branche, dans un mouvement horizontal, vint se loger dans l’estomac d’Ela qui en eût le souffle coupé. Elle mit un genou à terre, quand un coup de pied vînt se sociabiliser avec sa mâchoire, laissant la propriétaire de la dite mâchoire sur le carreau. L’Ombre Deux montra son visage masqué et sourit. L’Ombre fuyante la rejoignit et toutes les deux regardèrent complaisamment la chasseresse qui ne savait plus chasser.
L’Ombre Blonde allait en placer  mais son acolyte, d’un index célestement tendu et autoritaire, l’en empêcha. Le travail accompli, les deux reprirent leur chemin. Ela, elle, récupérait son souffle éparpillé, sans accorder un regard à ses deux adversaires qui s’évanouissaient visiblement dans la forêt. Avec peine, elle se remit sur pied, lutant contre la douleur qui jouait avec sa mandibule.

Dans le lac, Sorn et Umuss étaient en pleine séance de natation. L’apprenti-nageur battaient misérablement des pieds. Umuss avait beau essayer de se soustraire aux gerbes majestueuses qu’elles l’atteignaient toujours. L’apprenti n’avait acquis jusque là que la capacité de se noyer. Ela parvint à leur hauteur, et Umuss sortit de l’eau la tête de son élève.
– Je crois qu’on va en prendre pour notre grade. Hoche la tête à chaque fois qu’elle parle tu m’entends ?, ordonna le dieu local en sourdine.
Sorn fît pouce en l’air. Les mots étaient coincés dans le fond de sa gorge, tassés là par l’oxygène qui entrait en grande pompe par tout les orifices possible.
– Arrêtez de barboter. On s’est fait avoir…
– Par qui ?, demanda Umuss qui relacha Sorn qui remit la tête sous l’eau.
– Les génies masqués de la bibliothèque. Ils m’ont eût. Séchez-vous et rejoignez moi au chalet. Je pense que Harold a aussi subit la foudre de ces deux oiseaux de malheur.
Umuss et Sorn entrèrent dans le chalet. Harold se frottait la tête. Elle serait le nid d’un œuf de qualité. Umuss ramassa la pipe brisée qu’il tendit à Harold. Le prêtre ronchonna à cette vue, signe de bonne santé.
– Umuss, tu peux faire pousser des fleurs, je me trompe ?, demanda Ela.
– En effet.
– Des plantes aussi ?
– Des plantes aussi.
– Parfait. J’ai besoin d’immortelle. Je vais faire un onguent pour Harold. Finalement tu ne seras peut-être pas inutile que ça !
Umuss fila dehors, et fût de retour en un clin d’œil avec la plante demandée. L’infirmière de fortune étala l’odorante pâte sur l’arrière de son crâne en bougonnant. Le livre avait disparu, mais pas la dague enchantée. Apprenant pour le bouquin Sorn ne pût s’empêcher :
– Dit moi que tu as appris quelque chose Harold !
– Oui, j’ai des informations. Je sais comment entrer dans le temple.
– Comment fait-on ça ?
– Il nous faut la Foutue Clé qui ouvrirait la Foutue Porte.
– Et la trouve t-on cette Foutue Clé ?
– Le seul exemplaire connu est détenue… par le Grand Temple de mon ordre
– Génial, allons-y alors !
– Il y a un détail qu complique notre affaire.
– Lequel ?
– J’ai été banni de l’Ordre d’Ulif.
– Génial. Je trouve que l’on forme une compagnie à fort potentiel, railla Ela.
Sorn s’apprêtait à se jeter sur la carcasse osseuse, mais Umuss le retint.
– J’ai peut-être une solution. C’est bientôt la journée des doléances. Personne ne peut se voir refuser l’accord d’un entretien.
– Elle est quand cette journée ?, cracha Sorn.
– Dans une dizaine de jours. J’irais plaider notre cause là bas.
– Et le Foutu Temple, où est-ce que l’on peut le trouver ?, demanda Sorn.
– C’est bien là le problème. Je n’ai pas eu le temps de trouver la réponse.
– Ok. Bien. Parfait. Tout va très bien, et comment on va le localiser ce temple ? Quelqu’un a une idée ?, grogna Sorn.
– Oui, moi. Sorn tu vas devoir te rendre à la Cour des Miracles Commun. Là bas tu y chercheras le Vieux Fou. C’est un érudit alcoolique qui sillonnaient les bibliothèques. Si quelqu’un est susceptible de détenir cette information c’est sans doute lui. Mais rien n’est sûr. Tu t’en sens capable ?, demanda Ela.
– Un chevalier ne dois jamais fléchir face à l’épreuve.
– Je vais prendre ça pour un oui.
– Mais pourquoi tu n’y vas pas Ela, interrogea Umuss. Tu as l’air de le connaître, non ?
– Je pars avec Harold, et je n’ai pas le don d’ubiquité malheureusement.
– Tu pars avec moi ?, s’étonna Harold qui réveilla sa douleur crânienne.
– Oui, disons que je tiens à être sûre que tu n’essaies pas de nous rouler.
– Merci pour la confiance, bougonna le prêtre.
– Désolé, mais je n’ai jamais fait confiance aux prêtres.
– Donc moi je pars avec Umuss, c’est ça ?
– Malin le chevalier, se moqua Ela.
– Où est-ce que l’on se retrouve ?, interrogea Umuss.
– Nous nous attendrons à Arguenon, auberge de la Grenouille Ecarlate. Si vous y êtes avant nous, demandez James et précisez lui que vous venez de ma part. Il saura quoi faire.
– Allons-y alors !, déclara Sorn, qui attrapa Umuss par le bras en le tirant vers l’exterieur.

Le packetage fait, la route fût piétinnée de nouveau.

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