MOI, LE JEUNE DELINQUANT

2 mins

Je n’avais pas encore 18 ans et l’on m’appelait
déjà le petit délinquant.
Mais sans écouter tous ces gens,
j’ai continué mes méfaits sans en envisager la dangerosité.
Je voulais juste que dans mon quartier,
on me regarde autrement, peut-être avec un peu plus de respect.
Je pensais l’avoir gagné mais je sais maintenant que moi,
le petit voyou de rien du tout, ma vie n’était chaque jour qu’en sursis,
un point c’est tout …

Mais, comment me sortir de là sans toi ma mère
qui depuis longtemps, n’était plus là ?
Tout petit, quand tu m’as abandonné, ma vie s’est
soudainement embrouillée sans personne pour me recadrer.
Perdu au bord du chemin, je me suis résigné sans aucune volonté.
Pour ma survie, j’ai risqué ma vie et mes ennuis je les ai cumulés.
Dénué de toute culpabilité, j’ai commis divers délits avec un
fort sentiment d’avoir mal fait. Pour cela, j’ai été arrêté
et quant on m’a relâché, tu n’étais pas là pour me mettre face à la réalité.

Rapidement, j’ai dérapé et me suis un peu plus enfoncé.
Moi, le gamin des quartiers, j’étais devenu, un rebelle marginalisé,
pointé du doigt par la société.
Pour leur donner raison, j’ai continué mes mauvaises actions
et suis allé, armé, braquer le petit épicier d’une autre cité.
Je savais que là, j’avais touché le fond.
Sans préparation, l’alarme a sonné et je me suis fait arrêter.
Le jour du procès, le Juge a évoqué mes souffrances et mon passé.
Il a parlé de toi, ma mère. Toi qu’il ne connaît pas et qu’il a mal jugé.
Mais, moi non plus je n’y ai pas échappé, puisqu’il m’a condamné à 8 années.
Le débat était clos. C’était ma sanction. J’allais directement en prison.

C’était naturel. Je suivais mon chemin. J’étais conscient de ce qui
m’attendait en étant isolé, privé de liberté. La vie allait s’arrêter.
Les mois passèrent ainsi, sans parloir, sans visites. Sans personne
pour m’aider.
Alors, j’ai dû apprendre à me débrouiller, seul, entre quatre murs.
Et puis, un jour la chance m’a souri.
Toi, la fille que je croisais, chaque jour sur le chemin des écoliers.
Et que j’ai aimé dès le premier regard et à qui j’ai souvent pensé.
Je revois ton sourire, tes longs cheveux noirs que tu détachais
et le parc où l’on se cachait pour faire naître notre amour vrai.
Toi, si belle, au parloir tu as pris ma main pour ne plus la lâcher.
Comment te dire que tu m’as sauvé moi, qui croyait que tu m’avais oublié.
En me sortant de mes cauchemars, mes blessures se sont refermées.
Je ne savais pas que tu m’avais longtemps cherché avant de me trouver.
Nos âmes sont maintenant à jamais liées.
Toi, qui m’a soutenu.
Moi, le gamin des rues qui n’avait rien et qui, sans volonté, s’était perdu.
Je ne saurais jamais si je t’ai bien mérité ?
Mais saches que mon cœur, tu l’as gagné pour l’éternité.

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4 Commentaires
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Bam Bam
3 années il y a

C’est vraiment très fort , très beau et un rythme phrasé qui me parle aussi beaucoup. Merci Pour ce texte.

Bam Bam
3 années il y a

Oui on sent une observation assez fine et juste en effet mais distancée aussi en un sens .merci encore.bonne continuation.☺ .

OPPROBRE OPPROBRE
3 années il y a

J’ai beaucoup aimé connaissant bien cet univers de cité aussi.

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