MON PÈRE
Si j’avais su rire, j’aurais mis toutes mes appréhensions de côté
en chassant mes mauvaises pensées.
Si j’avais su lâcher prise en acceptant mes peines,
j’aurais pu aimer sans compter en prenant tout avec légèreté.
Si j’avais su pardonner en utilisant l’autodérision,
je serais arrivée à dépasser mes angoisses et à me reconnecter avec la vie.
Si j’avais pu vaincre la solitude et l’ennui,
je ne serais pas confrontée à la peur du silence et du vide
qui nous provoquent tant de tristesse et d’angoisse sans jamais les apprivoiser.
Si j’avais su apprendre à vivre et à espérer,
j’aurais laissé ma porte entrouverte à toutes mes pensées.
Si j’avais su tout contrôler, je n’aurais jamais perdu le sommeil.
Si la mélancolie n’avait pas envahi tout mon être,
j’aurais pu faire fi de toutes mes idées noires qui me polluent sans cesse.
Mais comment faire le vide quand l’absence revient telle une déchirure
et que la clé du bonheur s’est soudainement échappée
lorsque celui qui portait les fondations paternelles s’en est allé ?
Lui qui s’est levé si tôt pour que je ne manque de rien.
Lui qui m’a protégée du monde et des chenapans.
Lui qui m’a donné ses vieilles savates quand je marchais pieds nus.
Lui qui m’a allumé le feu lorsque j’avais froid.
Si j’avais su qu’il ne vivrait pas si longtemps.
J’aurais demandé alors aux horloges d’arrêter le temps pour l’empêcher
de s’échapper.
Et si un jour j’arrive à calmer ma colère,
je pourrais sans aucun doute retrouver mon rire d’antan.
Très émouvant ! On a tous quelqu’un auquel nous ramène ton texte ! <3
malheureusement oui mais chacun le vit différemment.
merci en tout cas pour ton commentaire.
Bonjour Liza,
Le Pen est bien ajouté au concours !
merci
ce texte est une pure merveille liza, merçi pour ça… ❤️