L’Orbe de Renaissance, Chp X

10 mins

Chp X

La compagnie était recomposée. Sur leurs fiers et fidèles destriers, ils chevauchèrent droit devant, à allure d’âne pressé. Les Plaines du Vide étalaient leur incommensurable immensité. La vue avait pour point de fuite un horizon sans relief. Après un certain temps de cavale, la compagnie n’avait plus de repère visuel terrestre. Seule la course solaire indiquait un vague cap derrière les nuages. La boussole, quant à elle, avait perdu le nord depuis quelques jours. Le Vieux Fou avait indiqué que ce qu’il cherchait se cachait dans le Bois Blanc, qui lui même se terrait dans les Plaines du Vide au nord de nul part. Suite à quoi, il avait replongé dans son vieil alcool de tourbe. Pour aller au nord de nul part, les cavaliers avaient décidé de tirer droit vers le nord. Plusieurs jours s’étaient écoulés, et rien n’avait paru. La forêt demeurait invisible. Ce matin là, le soleil ne prit pas la peine de se lever. Une couche nuageuse et menaçante s’étala sur un ciel devenu plus que gris. Bivouaquer pour attendre un éclairci équivalaient à risquer d’essuyer le courroux de la tempête approchante ; ils n’avaient d’autre alternative que celle d’avancer. Sans le soleil, garder le cap s’avérait être une mission périlleuse. À chaque arrêt, Ela dessinait une flèche au sol espérant que celles-ci ne s’éloigneraient pas trop de la trajectoire de base. Malgré leur effort la tempête les rattrapa. Les nuages s’essoraient sur les mammifères qui se protégeaient autant que faire se peut. Aucun mot n’avait la présomption de se faire entendre, la foudre et le vent monopolisaient le dialogue. Un éclair trop proche et trop brillant effaroucha l’âne de Sorn qui rua. Déséquilibré, l’apprenti-chevalier ne fût pas désarçonné mais il perdit le contrôle de son véhicule qui brailla plus fort que les éléments et se lança dans une direction non-planifiée. Cet évènement eu pour effet de ranimer tout le monde. Sorn tirait inefficacement sur les rênes de sa bête qui, têtue, avait bien décidé qu’elle tracerait sa propre route, envers et contre tous. Ela et Harold lancèrent la chasse. Rattraper un âne n’aurait pas dû pas être une tâche compliquée pour deux chevaux, pourtant il fallut un bon moment avant que la course folle ne fût stoppée. Sorn n’en revenait pas. À cause d’un stupide éclair, il venait de perdre le nord. Pour retrouver leur chemin, il faudrait attendre le lendemain matin et la venue du soleil, si il daignait faire surface. Le temps allait s’écouler de nouveau sans qu’il ne puisse rien y faire. Ils durent se résoudre à monter le camp. Patienter, voilà ce qui leur restait.
    La nuit passa, et au petit matin la rosée brillait de lumière céleste. La chaleur s’insinuait au coeur des âmes frigorifiées par les dernières heures détrempées. Sorn scruta le paysage sur trois cents soixante degrés. Au loin une forme grignotait l’horizon, petite, ténue. Sorn se frotta les yeux pour être sûr de lui, et demanda l’avis d’Umuss :
– Dit moi Umuss, tu ne verrais pas quelque chose là bas ?
– Laisse moi voir. En effet, il y a une forme., dit-il la main en guise de visière.
Umuss fît volte-face pour grimper sur son âne, mais il se figea :
– Une forme ?! En forme de forêt ?! Dans les Plaines du Vide ?! Nom de moi ! Sorn nous l’avons trouvée !
Sorn sentit une vigueur nouvelle courir en lui. Le camp fût démonté plus rapidement que jamais, et l’assaut fût lancé.

La forêt se gonflait d’assurance au fur et à mesure que la cavalerie approchait. Sorn avait le pouls en roue libre. La gloire l’attendait, il en était persuadé. Ils parvinrent enfin à la lisière du Bois Blanc où ils laissèrent les équidés. Les arbres étaient comme pétrifiés. Aucune branche n’arboraient de feuille. Leurs extrémités pointues n’étaient pas pour rassurer le touriste. En avançant, le pied de l’apprenti s’enfonça légèrement dans le sol. Sous les pieds, le sable. Le Bois Blanc affrontait fièrement le temps depuis un immense bac à sable. Les grains de formes rondes fuyaient sous les pieds rendant la marche difficile. Tout les arbres se ressemblaient, et le soleil était partout à la fois. L’équipée s’engagea davantage dans le Bois Blanc sans savoir ce qui les attendaient. Le vent sifflotait amèrement entre les arbres, comme ennuyé par ces visiteurs. Le sable crissait de douleur sous les pas lourdement glissants. L’épreuve de marche dura un temps inconnu, lorsqu’une clairière  parfaitement circulaire, trouée d’un point d’eau sombre s’imposa. Le trou d’eau était entouré de roche taillée comme des boulets, le vent ne parvenait pas jusqu’ici. Les compagnons décidèrent que le temps de la collation était venu, et tous s’écroulèrent au sol, usés. L’intuition de Sorn pris la parole :
– Harold, donne moi la clé. Je crois que ce que l’on cherche est au fond de cette marre.
– Le soleil t’a tapé sur la tête, lui répondit Ela.
– Non, j’ai la même conviction que Sorn, répondit Harold en cherchant la clé dans sa besace.
– Tu ne sais même pas nager !
– J’ai pris un cours avec Umuss !, rétorqua Sorn
– Je n’ai pas de linceul dans mon bagage tu sais, lâcha Ela. Mais si tu y tiens, je ne t’empêcherais pas de te noyer.
Sur ces mots Harold tendit la Foutue Clé à l’apprenti-chevalier. Dans la paume de sa main, elle pesait un poids, somme toute relativement normal. Sorn s’attendait à une révélation, et il eût à avaler une pointe de déception. Umuss se leva, baragouina quelques mots, et une plante s’éleva. Il la cueillit et l’offrit à Sorn :
– C’est une Bleue, cette plante est utilisée par les pêcheurs de perles. Elle t’offrira un léger apport en oxygène. Ça te sera sans doute utile.
– Merci. Comment je m’en sers ?
– Tu la coinces sous ta langue, et ensuite la magie opère.
– C’est pratique.
– A croire que c’est fait exprès. Et au passage, mâche aussi cette feuille de menthe, tu nous feras plaisir.
Sorn huma son haleine avec dégoût, et Harold prit la parole pour le groupe :
– Tu sais ce qu’il te reste à faire.
– Pour mon haleine ?
– Non, pour le trou d’eau triple andouille.
– Oh ! Oui, je crois.
– Bien, alors nous t’attendrons ici.
Sorn opina du chef, et entreprit de se déshabiller avant de plonger. La séance d’effeuillage était bien avancée quand de la frontière de la clairière apparurent trois silhouette. Deux d’entre elles étaient familières, la troisième beaucoup moins. Ela se leva brusquement, elle venait de reconnaître les Ombres. Sans se presser, ils vinrent prendre racine entre la compagnie et le trou d’eau. La lame d’Ela émit un métalliquement feutré au sortir de son fourreau :
– Ranger cela je vous prie, quémanda l’inconnu. Nous sommes là entre personne de bonne entente n’est-ce pas.
– Qui êtes vous ?, demanda Harold.
– Je l’ai déjà vu quelque part, fît remarquer Sorn. Son air pédant ne m’est pas inconnu.
– Merci pour le compliment. Nous n’avons pas fait les présentations, je suis Geoffroy de Rougemont, et vous connaissez sûrement mes envoyés spéciaux.
– Mais oui, tu étais aussi au centre d’examen ! Toi aussi tu dois récupérer l’Orbe ? Attends, toi et les Ombres, ça veut dire que tu travailles aussi pour le Père ?
– Pour te répondre :oui je dois récupérer l’Orbe et non, je ne travaille pzs pour le Père, jamais je ne travaillerais pour un craquant comme lui. La paix, c’est tout ce qui l’intéresse.
– Mais, il veut récupérer l’Orbe pourtant.
– Le Père est un pacifiste. Jamais il n’ourdirait de tels desseins.
– Je ne comprends pas. Pourquoi nous a t-on envoyé sur cette quête ?
– Sans doute que quelqu’un au ministère est intéressé par cette boule magique. Moi, tout ce que je veux c’est le titre. Le reste je m’en moque.
– Je me demande, tu nous attends depuis combien de temps ? Tu viens juste d’arriver ? Non, parce que si nous n’avions jamais récolté les bonnes informations, nous ne serions jamais arrivés là. Je me demande donc…
– Sorn, ne te pose pas trop de questions, et donne moi la clé. Le titre me revient de droit, ta famille n’est que ruine tandis que la mienne rayonne. Ce titre apportera la dernière pierre à l’édifice familial.
– Je vais la garder.
– Ce n’était pas une proposition.
– Je vais la garder quand même.
– A ta guise.
Geoffroy claqua des doigts et les envoyés masqués se mirent en mouvement. La cible était à demi-nue et vulnérable. Ela et Umuss se postèrent devant l’apprenti.
– On les retient. Fonces !, ordonna Ela.
Umuss avait récupéré la lame de Sorn. Ses grands mouvements de bras imposèrent un pas de côté à la guerrière qui ne désirait pas rencontrer la faucheuse aussi tôt. Sorn prit la sortie des artistes, la clé serrée dans son poing. Courir dans le sable n’était pas aisée. Il parvint pourtant à se dégager un angle d’attaque. Il se jeta en direction du trou d’eau mais Geoffroy lui barra la route in extremis.
– Donnes moi cette clé.
Sorn ne répondit pas. Ses compagnons avaient engagé le combat face aux Ombres. Umuss se débrouillait comme il pouvait face à l’Ombre Deux, tandis que Ela réglait ses comptes avec l’Ombre Blonde. Harold quant à lui, avait disparu du champs de vision de Sorn. Geoffroy sentant quelques réticences de la part de son adversaire, dégaina son pistolet en guise d’argument. Il serpenta doucement jusqu’à l’apprenti en lui susurrant de lui confier la clé. Le cerveau de l’aspirant chevalier était embrouillé par cet assaut d’informations. Son corps ne lui obéissait plus. Sa main était douloureuse à force de d’écraser la Foutue Clé. Soudain Harold fît une entrée imprévue dans la scène. Armée d’une grosse branche, il pris l’Ombre Deux en traître et l’assomma en créant une relation crâne / bois éphémèrement intense. Le râle que poussa l’Ombre à l’impact détourna deux secondes l’attention de Geoffroy, tout juste le temps pour que l’instinct de Sorn prenne le dessus sur sa conscience. Il se jeta sur son adversaire, qui vacilla et lâcha son arme. Le plus rapidement qu’il pu il avala la Bleue et se jeta dans le trou lesté d’une des lourdes pierres rondes qui le bordait. L’obscurité se fît de plus en plus épaisse à mesure que Sorn coulait. Dans sa bouche la Bleue faisait son petit effet, et il ne ressentait pas encore la manque d’oxygène. Soudain, quelque chose lui agrippa le bras. La panique pris les commandes de Sorn. Des coups ralentis par le milieu aqueux atteignaient le plongeur amateur. Geoffroy avait lui aussi plongé. Bon nageur, rattraper sa proie ne lui avait pas posé de difficulté. Les deux jeunes hommes coulaient ensemble à présent. Sorn subissait les assauts de Geffroy, mais ne lâchait ni la clé, ni sa roche. Les coups se faisait de plus en plus faible, le combattant commençait à manquer d’oxygène. Sorn sentait aussi que le précieux gaz ne tarderait pas à manquer, pourtant il avait recouvré son calme. Aveuglé par sa rage, Geoffroy ne s’aperçut que trop tard que ses poumons se consumaient. Dans la douleur il finit par prendre la décision de remonter. Dans la panique, il chercha de l’oxygène et l’eau s’engouffra ses voies respiratoires. Après une courte bataille contre la fatalité, son corps remonta seul à la surface. Sorn continuait sa descente. Ses oreilles commençait à le faire souffrir, et ses poumons brûlaient. L’aide apportée par la Bleue ne suffisait plus. Alors qu’il pensait tout espoir de trouver le fond du trou et le Foutu Temple perdu, il aperçut face à lui une lueur. Regroupant ses dernières forces, il se delesta de son caillou et se lança à l’assaut de cet halo. Mauvais nageur, il avançait en se débattant lorsque sa tête rencontra l’air libre. Sans s’en apercevoir, Sorn était entré dans une grotte. Il gravit les quelques marches taillées à même la pierre, et s’écroula sur le sol gelé de la cave. Jamais une bouffée d’air ne lui avait parue si agréable. Ses poumons pompaient à tout allure, comme des assoiffés dans un oasis. Il regarda sa main, la clé y était toujours agrippée. Il resta étendu quelque temps.

Une porte sculptée de mythes se tenait devant Sorn dont l’esprit sortait peu à peu du brouillard. Il s’appuya sur l’énorme morceau de bois, et fît jouer la clé dans la serrure. Elle pivota sur elle même sans un bruit, un graissage parfait. Il poussa la porte qui se laissa faire sans émettre d’avis négatif. Des chandeliers pétulants illuminaient la pièce. L’apprenti dû se protéger les yeux quelques instant tant la lueur était vive. Mis à part la multitude de bâtons de cire, la décoration du temple était  sommaire.Une table trônait en plein centre de la pièce, sous laquelle était rangées deux chaises. Une bouteille de vin faisait le pied de grue, tandis que le pain faisait le dur. Une forte odeur d’encens emplissait la pièce. Des représentions divines en minéral de qualité jouaient au roi du silence un peu partout. Rien de plus. Sorn ne savait que faire. Pas d’aura mystique, pas d’ambiance secrète, rien. Une petite voie fluette accompagnée d’un visage joufflu fît apprécier sa présence :
– Bonjour jeune homme. Que puis-je pour toi ?
– Où êtes vous ?
Sorn ne parvenait pas à localiser la petite voix, et craignait qu’elle ne soit que dans sa tête. Une petite femme se plaça dans le champs de vision d’un apprenti chevalier rassuré.
– C’est moi que tu cherches je pense.
– Et vous êtes ?
– Mira, la gardienne de ce foutu temple.
– Oh ! Enchanté, je suis Sorn de Salig.
– Enchanté Sorn de Salig. Que puis-je pour toi ?
– Je suis à la recherche de l’Orbe de Renaissance, est-ce que je suis au bon endroit ?
– En effet, reste là je vais le chercher.
– Comment ça ?
– Tu veux l’Orbe, non ?
– Exact.
– Donc je vais te le donner ;
– Comme ça ? Sans épreuve ?
– Tu t’es presque noyé pour venir jusqu’ici. Je trouve que ça correspond pas mal avec l’idée que j’ai d’épreuve.
– Vu sous cet angle…
– Je reviens.
Sorn était choqué. Cela était trop simple. Personne ne devait apprendre comment il était parvenu à récupérer la boule magique, sinon il serait la risée de toute la chevalerie à coup sûr. La femme revînt quelques instants plus tard avec un petit sachet de velours dans la main. Elle le tendit à Sorn :
– Voilà ce que tu cherches mon grand.
L’Orbe était bien plus petit que ce que sa puissance théorique laissait escompter. À peine plus petit qu’un œuf de poule plein air, il pesait un poids surprenamment lourd. Il ouvrit le sachet pour y découvrir  une boule opaquement noire.
– Bon, et si on buvait un godet pour fêter ça.
– Je ne sais pas… Mes amis m’attendent là-haut, je dois y retourner.
– ils peuvent attendre cinq minutes de plus. Nous devons fêter nos réussites.
– Nos réussites ?
– Toi tu viens de trouver ton caillou, et moi je vais enfin pouvoir retrouver la surface.
– Cela fait longtemps que vous êtes ici ?
– Un millénaire ou deux, quelque chose comme ça. Je suis arrivé là parce que j’ai un peu déconné et ça n’a pas plus à ma hiérarchie. Au moment de mon erreur, cuex d’en haut étaient en pleine création d’objets magiques, de légendes, et tout le toutim. L’idée de laisser tous ces machins magiques à portée de tout le monde ne leur plaisait, donc ils les ont dispersés et leur on attribué des gardiens. Comme j’ai fauté, la conjoncture a trouvé ça bien de m’envoyer ici en tant que gardienne jusqu’à ce que quelqu’un vienne chercher l’Orbe. Et voilà le comment du pourquoi je suis enfermé ici.
– Ils n’auraient pas pu ne rien créer du tout ?
– Faut bien se trouver des occupations quand on est immortel.
En narrant cela, Mira avait versé son mauvais vin à Sorn qui le bu sans grimacer. Elle avait l’air satisfaite. Sa longue punition arrivait à son terme, et cet alcool avait un goût de félicité bien caché. Le verre vide, la déesse locale ne pris même pas la peine de faire un petit paquetage, elle agrippa le bras de Sorn et pris le chemin de la sortie. Sur un pan de mur une main était creusé.
– Sorn, mon chéri, veux-tu bien apposer ta main sur cette marque.
Il s’exécuta sans demander son reste. Le mur tremblota, se racla la gorge, puis opéra un mouvement latéral encastrable.
– Seul un humain peut ouvrir cette porte. Sinon tu penses que je n’aurais pas moisi ici mon choux.
– Il y a donc une autre entrée ??
– Comment crois-tu que j’étais ravitaillé en vin ?
– Je ne sais pas, vous faites parti des dieux.
– Même les dieux sont fainéants.
Mira inspira l’air frais comme une friandise. Dans le Bois Blanc, un arbre se mit à résonner. Son écorce laissa place à un tronc vide. Sorn et Mira venaient d’atteindre la sortie. Elle offrit à Sorn de le raccompagner à ses amis, à leur monture et enfin à la ville la plus proche en direction de Port-Blanc.

Autour du trou d’eau Harold, Ela, Umuss et les Ombres jouaient aux cartes. Geoffroy faisait le mort, étendu sur le dos, bleu de colère. Ses compagnons avaient pactisé avec l’ennemi car le contrat de celui-ci était mort. Plus de contrat, plus de raison de se battre. Il fût alors décidé que la route serait faite de concert. Sorn allait enfin devenir chevalier.

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