Il était une fois l’histoire d’une tortue. Comme toutes ses congénères, elle vivait à un rythme particulier. Certains appellent cela “lenteur”. Elle ne connaissant pas d’autre tempo et suivait le sien. Elle, avait l’impression d’aller vite pourtant. À en perdre haleine.
Certains en riaient. Certains, plein de vivacité l’ont bousculée, renversée, blessée, perturbée, apeurée… Ce qui eu pour conséquence d’encore réduire le rythme de cette vertueuse tortue. Au point de ne même plus avancer et de se cacher dans sa carapace. Longtemps. Très longtemps. Trop longtemps…
Parfois, elle jetait un coup d’œil sur certains passants.
De panique à l’idée qu’ils l’approchent, aussitôt, la tortue retournait se terrer.
Vous imaginez bien son quotidien.
Tourner en rond dans une carapace ! Elle en avait vite fait le tour et commença à côtoyer une douce folie. Elle s’imaginait reprendre sa vie en main; devenir enfin une super tortue active, réactive, courageuse, forte. Et certains auraient été bien surpris se disait-elle.
Le temps passa…
Et un jour une grosse tempête éclata. L’orage grondait. Des éclairs fusaient de toutes parts, la pluie frappant sa carapace. L’eau s’infiltrant dans son intimité. Il lui fallait se sauver.
La foudre l’aveugla quand elle essaya de sortir sa tête une première fois. Il faut que j’y arrive se dit-elle. Elle tente une deuxième percée quand le tonnerre résonna si fort qu’elle crut mourir. Comment faire. Comment en réchapper. Il lui faut trouver un abri; se protéger est une priorité !
Elle a bien conscience que sa tête ne la mène nulle part.
Lui reste son corps. Alors. Dans un dernier élan de survie, elle sortit ses quatre petites pattes fébriles et se précipita droit devant sans savoir où elle finira.
La pluie et le vent continuent de la fouetter mais rien ne l’arrête. La tête toujours dans la pénombre, elle sent enfin la pluie s’amoindrir, le vent se dissiper… Elle s’arrête. Elle tremble. Elle a peur. Elle ne sait que faire. Ni où elle se trouve. Certes la tempête est derrière elle. Certes il faut qu’elle se serve de cette accalmie, elle le sait. Mais comment ?
Vous imaginez bien cette pauvre tortue complètement perdue. Ses pattes tremblotantes, la tête encore cachée. L’émotion prenant le dessus après toutes ces épreuves, elle sanglote, renifle, fond en larmes. Pas de cri. Pas de plainte. Pas d’appel aux secours. Juste des larmes. Des torrents de larmes. Elle a l’impression qu’ils ne vont jamais s’assécher. Elle pleure. Pleure encore puis… dans un souffle s’endort.
Après un sommeil agité, elle ouvre un œil dans son intime obscurité.
Entrouvre le second.
Toujours les pattes à l’air.
Elle se demande si elle a rêvé ?
Peut-être n’était-ce qu’un cauchemar ? Oh oui ! Un simple cauchemar, qu’on efface d’un coup d’eau fraiche sur le visage…
À cette idée, la douleur de son corps meurtri lui rappela que tout ceci était bien réel. Il allait donc falloir qu’elle ouvre les yeux. Qu’elle sorte la tête de son trou ! Pour pouvoir se tirer de cette impasse…
“Cette impasse ? Mais je suis moi-même une impasse !” se dit-elle, coincée dans sa carapace.
La confusion, la peur, l’inconnu firent qu’elle se contenta d’attendre un certain temps, histoire, de voir ce qui allait se produire.
Un jour. Puis deux. Bientôt une semaine et notre petite tortue était toujours là dans le flou à ne savoir ce qu’elle allait devenir.
Encore un jour qui passe. Sans que rien ne se passe.
Certains auraient attendu un signe.
Certains se seraient laisser mourir ou glisser dans une irréversible folie.
Certes, par instant, elle l’a effleurée, appréciée même. Seulement d’elle aussi, elle avait la frousse. Alors certes, elle ne savait que faire, comment le faire ni quand le faire pourtant; elle allait le faire !
Vous imaginez bien qu’elle créât des centaines de scénarios afin de préparer au mieux le moment où enfin elle se lancerait.
Submergée par toutes ces théories, elle en perdait parfois même le fil; son imagination vrillant d’une seconde à l’autre.
Sans vraiment qu’elle sen rende compte, se débattant avec son esprit ; son corps, lui, fût appelé par une douce, chaude et rassurante mélodie.
“C’est un oiseau me semble-t-il ?” pense-t-elle au moment même où sa carapace s’emplit d’une vive chaleur. C’est agréable !
Elle glisse doucement sa tête vers l’issue fatidique et d’un geste craintif sort le bout de son bec…
Certains auraient ouverts leurs yeux sans hésiter.
Certes après tout ce que cette petite tortue avait surmonté, elle l’aurait pu aussi.
Mais…
Vous imaginez bien, qu’elle, ne le savait pas !
Alors.
Timidement, elle ouvrit à demi un œil et apercevant le ciel d’un bleu si vibrant, la petite tortue se dit que ce jour là tout a changé ,que ce jour là enfin le soleil rayonnait pour elle et qu’elle pourrait, à l’avenir, tout affronter après tout ce qu’elle venait de surmonter !
Lucile Lux .
Bonjour Lucile,
Le Pen est ajouté au concours !
Très mignonne ta petite tortue.
Cette citation m’a fait penser à ta tortue 😉
"Nous choisissons nos joies et nos peines bien avant de les éprouver".
Le sable et l’écume (1926)
Citations de Khalil Gibran
Bonjour Lucile,
Vous êtes à la 3 ème place du concours, félicitations pour votre Pen qui séduit un grand nombre de WikiNautes !
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Très belle journée !