Tribulation, chapitre 16

7 mins

CHAPITRE 16


Bob se retrouve assis à l’arrière de la voiture compressé entre les deux Golgoth. Nicolas jubile assis confortablement sur le siège passager. 

-Bien longtemps, je n’ai pas assisté à un meurtre. Je suis tellement impatient de voir ton corps six pieds sous terre.

Bob n’a rien à répondre. Il ne peut plus rien faire pour éviter son triste sort. Mais coup du destin, d’un coup de frein à main une voiture de police bloque la sortie du parking. Une femme équipé d’un gilet par balle, sort du véhicule armé de son revolver Manurhin. Elle pointe son arme sur le chauffeur, qui n’a d’autre choix que de baisser la vitre. Elle aperçoit sur la banquette arrière une lueur d’espoir se dessiner sur le visage de Bob, malgré le sang dégoulinant de son front.

-Vous allez le relâcher immédiatement !

-C’est une balade consentie madame, n’ayez crainte. Nous l’amenons à l’hôpital suite à une agression qu’il a été victime dans mon établissement. Intervient Nicolas.

-Je ne vais pas le répéter une autre fois, faites le sortir !

D’un mouvement de tête, le gérant du casino ordonne à ses hommes de mains d’obéir. L’un des deux balance Bob hors de la BM.

-Vous allez me suivre au poste.

-Vous êtes sûre de vouloir vous aussi être impliqué dans tout ça ? Ce serait si dommage de mourir si jeune.

-Ce sont des menaces ?!

Empressé, Bob les mains attachées l’une à l’autre, prévient Julie qu’un homme est enfermé à l’arrière du véhicule. Toujours attentive, la policière recule jusqu’à l’arrière de la voiture gardant en point de mire les agresseurs. Dans la malle, Jérémy comprimé et saucissonné de toute part, gesticule dans tout les sens. Pour le retirer de la caisse, ils le font rouler jusqu’à ce que ça carcasse s’échoue sur le sol. Soudain, le chauffeur passe la première, et démarre à toute vitesse en direction d’un sens interdit coupant la priorité à une Opel Astra qui en tentant de l’éviter se prend de plein fouet un poteau électrique. Bob sent son cœur battre dans sa poitrine. Il n’en revient pas d’être toujours en vie.

                                    Malgré les recommandations incessantes de Julie d’allait déposer plainte, Bob et Jérémy refusent catégoriquement. Ils n’ont confiance en personne. Et surtout, ils ont une enquête à mener jusqu’au bout. Elle finit par céder et les amènent directement jusqu’à la caravane de Jérémy. Tout de même, elle décide d’alerter le commissariat. Elle se rend très vite compte que personne ne veut l’écouter. Lorsque le policier au téléphone, insiste pour connaître sa position, elle raccroche immédiatement et commence à croire en toute les théories paranos qu’avancent ce duo improbables. Sous le choc, elle prend quelques minutes à l’extérieur pour décompresser. Lorsqu’elle les rejoint à l’intérieur, Bob sort de sous sa veste, les deux enveloppes roses qu’il a pu dérober dans le bureau de Nicolas. Il les ouvrent délicatement, en espérant quelles leur soit utile. Après avoir lu le contenu dans sa tête, son corps se met à trembler. Jérémy lui arrache des mains et se met à la lire à haute voix. Elles avèrent être deux invitations pour une soirée masquée privée.

-Qu’est ce que tu veux qu’on en est à foutre ?! Braille Jérémy empli de déception.

Ne pouvant parler, Bob pointe du doigt le bas de la lettre. Subtilement, un petit triangle y est dessiné. 

                                         La soirée à lieu le lendemain. C’est lors de cet événement qu’ils pourront les faire tomber. Après avoir descendu la moitié d’une bouteille de Whisky, le plan qu’ils ont mis en place commence à prendre forme. Plus un plan est simple et plus de chance il a de réussir mentionne Bob grâce à son expérience requise durant ces longues années de Détective. La soirée étant masquée, ils pourront fondre dans la masse sans trop difficulté. Pendant qu’ils essaieront de réunir les preuves incriminants cette effroyable société du triangle, Julie et son équipe formé de trois ou quatre connaissances compétentes de confiance, exerçant la fonction de Policier en province, attendront patiemment leur feu vert avant d’intervenir. Cependant, il ne faut pas oublier un détail. Le tatouage. Jérémy s’enfile son verre de whisky, puis rejoint sa benne cachée derrière sa caravane où il dispose d’antiquités trouvés dans les décharges. Quelques minutes plus tard, il revient avec sous le bras une vielle machine à tatouer avec des pot d’encre sans aucun doute périmé. Bob n’est pas des plus rassuré, lorsque Jérémy se prépare à lui tatouer la peau sur l’avant bras. Surtout qu’il lui manque un carreau à la paire de lunette qu’il vient de placé sur son nez. Puis il vient de vider son cinquième whisky sec en 1 heure. Il raconte que ce n’est pas la première fois qu’il tatoue. Tout ses anciens collègue de Toronto porte une de ces œuvres d’art. Julie agrippe la main de Bob qui serre les dents, pendant que l’ancien journaliste le charcute. Un simple triangle, c’est déjà bien trop laborieux pour le soi disant tatoueur. Julie mettra bien une demi heure pour rattraper le carnage, avant de s’attaquer avec plus de talent à faire celui de Jérémy.

                       Après s’être badigeonné de Biafine pourrissante qui traînée au fond d’un des tiroirs, le vieux journaliste finit par s’endormir sur sa chaise à bascule une fois la bouteille de whisky terminé. La dernière phrase qu’il aura prononcer avant de somnolé étaient « On les aura, Bob ».

Bob rejoint Julie assise seule sur le capot de la Renault calcinée. 

-T’as repris à fumer ?

-Oui, depuis qu’on s’est revu. répond t’elle d’un rire délicat.

-Je vois que j’ai toujours une mauvaise influence. Je te promet qu’une fois cette affaire terminé, je resterais le plus loin possible de toi.

Elle lui sourit, ses yeux brillants dans la nuit sombre. Elle pose sa tête sur son épaule, et contemplèrent ensemble, les étoiles dans le silence.

                                    La pression monte au fil que les heures qui passent. C’est ce soir que tout va se jouer. Ils le savent. Julie est partie en ville leur acheter deux costumes de luxe ainsi que des masques pour que Jérémy et Bob paraissent des plus crédibles. Bob n’a pas pu fermer l’œil de la nuit. L’esprit bien trop occupé. Ne supportant plus les aboiements de Jérémy, il rejoint la Renault calcinée avec un vieux poste qu’il a trouvé la veille dans la benne. Il se couche sur la banquette arrière puis se roule un joint. Bob se détend en écoutant de vieux classique des années 70. Il passe devant la chambre de Peter, et l’observe tendrement. Bob vient de faire un mauvais rêve. Il croyait que son fils n’était plus là. Il est maintenant rassuré de le voir jouer avec ses Lego Star Wars. Malgré, que Bob se constate vieillit dans le reflet du miroir, curieusement les années n’ont pas eu d’impact sur son fils qui n’a pas grandit d’un pouce et qui possède toujours la même bouille à vous faire fondre. L’odeur émanant de la cuisine de Julie lui éveille l’appétit. Bob l’embrasse dans le coup. Son parfum de Lilas lui procure des papillons dans le ventre. Il rejoint son bureau puis s’installe dans sa chaise. Etrangement, Il a l’impression d’avoir déjà vécu ce moment là. Aussitôt, Peter se présente au pied de sa porte, un ballon dans les bras.

« Papa tu viens avec moi faire un foot, comme on avait dit? »

Alors qu’il n’a pas bougé ses lèvres, il entend retentir dans la pièce le son de sa voix, répondre à son fils.

« -Non je ne peux pas aujourd’hui, je suis débordé »

Son fils ronchonne puis s’adresse à sa mère.

-Papa veut pas venir, je vais au stade seul.

-D’accord Peter rentre avant 16h.

-Oui man. Répond l’enfant entrain de se chausser de ses baskets.

« Oui Bob ! Tu as déjà vécu ce jour » Résonne sa voix cette fois-ci dans son crâne. Tout est clair maintenant. Il ne faut surtout pas que Peter quitte la maison sinon il ne reviendra jamais. Bob fait valdinguer sa chaise et tente de rejoindre son fils avant qu’il ne soit trop tard. Mais arrivé devant la porte de son bureau, elle se ferme brutalement. Il lui est impossible de l’ouvrir malgré tout l’effort qu’il y met. Il entend la voix de son fils s’éloigner jusqu’à devenir à peine perceptible. Malgré qu’il frappe comme un fou contre sa porte, personne ne l’entend. La pièce soignée se métamorphose à un pur taudis. La fumée envahit le lieu. Les fenêtres ont soudainement disparues. Un lit escamotable au drap trouée, taché de sang envahit la pièce. Les aboiements stridents de Walter sont incessants, mais aucune trace de son chiot. Le vide et l’obscurité envahit tout son être. C’est la fin.

                                     La gorge desséchée, Bob s’enfile l’eau sortant du goulot du robinet avant de de s’éclabousser le visage. Ce cauchemar si réaliste l’a bouleversé. Pendant ce temps Jérémy qui a encore abusé de la bouteille, est toujours endormi sur la pergola. Julie apparaît à l’entrée de caravane, les costumes en mains. Bob s’empare du sien et part se changer dans la salle de bain étriquée. Lorsque il sort des sanitaires, Jérémy maintenant éveillé, les jambes flageolantes, part se servir un Whisky. Il s’était senti offensé lorsque Bob s’inquiétait de savoir s’il allait tenir jusqu’à ce soir. L’ancien journaliste ne s’était jamais senti aussi prêt. Il attendait ce jour depuis si longtemps qu’il n’allait pas laisser l’occasion lui échapper. Après ces mots, il descendu son breuvage d’un trait. Peu de temps après ,les collègues de Julie arrivèrent l’un après l’autre sur le grand terrain vague. L’un d’eux, Scott un britannique arrivé en France il y avait maintenant une dizaine d’années conduisait une limousine noire éclatante. Les quatre autres, vêtus en tenue militaire étaient des plus préparé avec leur 4X4 garni de fusil MAC 36 et 49. C’était des écorchés vifs qui avaient vécu une injustice personnelle. Ils s’étaient déterminé à faire ce qui leur semblait juste même s’il devait franchir la ligne rouge. Par exemple, Fred le plus âgé de tous, ne faisait plus partie des forces de l’ordre depuis bien longtemps. Il avait été mis à la porte peu après avoir fracassé ses collègues qui était entrain de dépouiller un jeune étudiant en sortie de boîte de nuit. Après quelques échanges de présentation et effectuer les derniers préparatifs, ils furent vite prêt à passer à l’action. Julie et Bob pris quelques secondes pour se retrouver avant le dernier acte. Dans le silence ils se prirent dans les bras, puis de sa voix douce Julie souffla quelques mots à l’oreille de son ancien mari.

-Bob, j’espère que tu ne fais pas tout ça, en croyant que sa te ramènera Peter…

Surpris Bob plonge ses yeux droit dans les siens.

-Tu seras forcément déçu Bob. Continue t’elle la voix tremblotante d’émotion.

Il se force à sourire plus la relâche après l’avoir embrassé sur son front avec affection. Julie et Bob s’échangent ensuite un baiser impromptu. Le dernier. Il n’a rien avoir avec l’espoir d’une nouvelle relation. Tout deux savent depuis bien longtemps qu’elle est bel et bien terminé et qu’il est impossible de recoller les morceaux. Ils s’aimaient et s’aiment encore. Ca ne fait aucun doute. Mais ils ont bien trop souffert ensemble pour espérer que la flamme se rallume un jour. Qu’un avenir soit envisageable. Ce baiser était tout simplement un baiser d’adieu. Car quoi qu’il arriverait, après ce soir. Il ne se reverrait plus par la suite. Pendant ce temps Jérémy la veste déjà taché par de l’alcool s’impatiente à l’arrière de la limousine.

-Bon on à pas que ça à foutre ! On a des ordures à faire tomber ! Braille t’il.

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